J'en conclus que les Réalistes de talent devraient s'appeler plutôt des Illusionnistes. Guy de Maupassant.

Le réalisme, et le naturalisme qui en est le prolongement, affirmèrent la nécessité de peindre le monde tel qu'il est. A l'idéalisation romantique, aux intrigues pleines de merveilleux et de surprises, aux folles chevauchées de l'imagination, devait succéder le règne du vrai. Déjà en 1835, dans la première page du Père Goriot, Balzac disait « Tout est vrai» en parlant de l'histoire que le lecteur s'apprêtait à lire. Ce même Balzac qui se proposait, avec sa Comédie humaine, de «faire concurrence à l'état civil ». Un peu plus tard, les frères Goncourt se fixent comme objectif d'être des «historiens du présent » en racontant des histoires «vraies ». Même souci de la vérité chez Zola qui écrivait dans une revue en 1878: «Aujourd'hui, la qualité maîtresse du romancier est le sens du réel. »