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Selon Maupassant « les Réalistes de talent devraient s'appeler plutôt des illusionnistes » préface de Pierre et Jean de Maupassant. Comment comprenez-vous cette citation ?

Publié le 08/05/2012

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            Les préfaces sont placées en tête de roman par leurs auteurs afin d’expliquer au lecteur les raisons de l’écriture du livre qu’il va lire où les explications préalables le concernant.

            Ainsi dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant écrit : Les Réalistes de talent devraient plutôt s’appeler des Illusionnistes. «

            Quel rapport les naturalistes entretiennent-ils avec la réalité ?

            Les Réalistes rendent compte d’une réalité observée mais il ne s’agit en fait que de fiction, ils ne font donc que donner l’illusion de la réalité.

 

            L’une des principales préoccupations des auteurs Réalistes est de faire vrai. Ainsi, Zola exprime son point de vue à plusieurs reprises comme dans un essai des Romanciers naturalistes : « Quant au romancier, il se tient à l’écart, […] pour laisser a son œuvre […] son caractère de procès verbal «. Le terme de « procès verbal « insiste sur le fait qu’ils ont observé. Zola rapproche également l’art de la peinture et celui de l’écriture, c’est ainsi qu’il écrit dans la préface de l’Assommoir qu’il veut « peindre « son drame mais aussi un article paru dans L’Evénement illustre intitulé Edouard Manet dans lequel l’écrivain défend le peintre. 

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« Nana , Zola expose le domaine de la prostitution.

Mais Zola n’est pas le seul, les frères Goncourt s’intéressent aux « basses classes » et « aux misères bonnes à ne pas laisser oublier » comme ils l’écrivent dans la préface de Germinie Lacerteux. Tous ces procédés sont mis en place par ces différents auteurs pour accentuer le côté réel de ce qu’ils ont observé et veulent exposer au monde. Pour les réalistes, leurs œuvres ne font que rendre la réalité de faits qu’ils ont pu constater, mais il ne s’agit en fait que de fiction. Les auteurs naturalistes n’ont jamais nié, ils ont même déclaré avoir écrit des romans, comme les frères Goncourt qui indiquent avoir écrit « un roman vrai » dans la préface de Germinie Lacerteux. Or un roman est une œuvre d’imagination qui présente des personnages donnés comme réel, d’après sa définition.

Il y a don contradiction entre les opinions des écrivains qui veulent écrire la réalité en utilisant un procédé à caractère fictionnel et imaginatif.

Cela prouve que les œuvres produises par les écrivains naturalistes ne sont que des fictions inspirées par la réalité car ils ne revendiquent pas écrire des biographies, des études ou des chroniques. Les auteurs réalistes ne sont en fait que les metteurs en scène de la réalité comme le dit Zola dans les Romanciers Naturalistes : « le romancier est le metteur en scène caché du drame ».

Les écrivains utilisent également des analepses et des prolepses dans leur roman afin de privilégier des moments qu’ils considèrent comme importants et d’en passer d’autres sous silence.

Ils s’inspirent donc de la réalité mais ne rendent des œuvres que fictives. Les écrivains naturalistes ont tout d’abord la préoccupation de la vérité mais réservent énormément d’importance à la recherche du beau.

Il est dit que Zola pouvait chercher pendant des heures la phrases qui pour lui conviendrait parfaitement à son roman.

Il exprime d’ailleurs sont désir de beauté dans les Romanciers Naturalistes où il écrit que « le romancier se tient à l’écart surtout pour un motif d’art ».

Les frères Goncourt exposent eux aussi cette idée dans la préface de Germinie Lacerteux en écrivant que leur roman « cherche l’Art ».

Les auteurs ont donc des fortes préoccupations esthétiques et sont à la recherche de la perfection au niveau de leur style. Les auteurs naturalistes écrivent des romans imitant la réalité et inspirée par celle-ci, ce ne sont par conséquent que des œuvres de fiction qui ne font donc que donner l’illusion de la réalité. Afin de donner l’illusion de la réalité, les écrivains utilisent tout naturellement l’effet de réel en utilisant un cadre réaliste.

Ainsi dans L’ Œ uvre de Zola, on trouve énormément de noms de rues ou de monuments réels de Paris tels que : « l’île Saint Louis », « l’avenue des Champs Elysées », « le Pont Neuf ».

Zola créait même une suite logique entre ses romans en inventant une famille : Les Rougon-Macquart.

Il raconte à travers une vingtaine de romans l’évolution de cette famille dans la société.

La plupart de ses œuvres se concentrent sur la vie d’un seul membre de cette lignée tel que Gervaise Macquart, personnage principal de L’Assommoir mais d’autres sont plus larges comme La fortune des Rougon qui concerne l’ensemble de la famille.

Nous connaissons donc le nom des personnages par exemple, Claude Lantier, héros de L’ Œ uvre, et leur généalogie : il est le fils de Thérèse Raquin et le frère d’Etienne Lantier, entre autre, dont l’histoire est racontée dans Germinal .

Tout ceci accentue l’effet de réel car nous connaissons l’identité des personnages.

Nous pouvons là encore remarquer le rapprochement de la peinture et de l’écriture.

Au même titre que les Rougon Macquart pour Zola, Claude Monet va créer une série de trente peintures de la cathédrale de Rouen en analysant les différentes lumières à des différentes périodes du jour et de l’année.. »

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