Jeu dramatique
Publié le 01/11/2022
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Jeu dramatique
Introduction
Le jeu dramatique est une activité d’expression, créative, qui peut être proposée
aux élèves de maternelle.
Il doit être bien différencié du théâtre.
En effet, il ne
s’agit pas d’élaborer un spectacle mais de participer à une activité ludique laissant
une part importante à l’improvisation et permettant de développer de nombreuses
compétences dans des domaines variés (expression corporelle, repérage spatiotemporel, habiletés manuelles, symbolisation, langage, socialisation…) Le jeu
dramatique peut répondre spécifiquement à certains Besoins Educatifs Particuliers
(BEP) des jeunes malades mais des adaptations sont parfois nécessaires pour leur
rendre accessible cette activité.
Définition
Le jeu dramatique peut se définir comme un projet, dont la trame générale est
élaborée par le groupe d’élèves et qui est joué dans un espace pré établi après
choix des rôles par les élèves.
Par exemple, le jeu de la bibliothèque consiste à
organiser un espace (dans la classe ou dans une autre salle, un préau, la cour…) où
seront joués différents rôles, comme les bibliothécaires, un conteur ou une
conteuse, le directeur de la bibliothèque, les parents et les enfants qui fréquentent
la bibliothèque… Le jeu est organisé pour la classe entière, il n’y a pas d’élèves
spectateurs.
Il s’agira donc pour les élèves de réaliser une création collective en
respectant certaines contraintes :
Rester dans le thème et le rôle choisis jusqu’à la fin.
Demeurer dans l’espace-jeu préalablement déterminé et respecter la
signification des repères mis en place (ex : une table faisant office d’étagère
de présentation de livres, une ligne au sol délimitant l’entrée de la
bibliothèque…)
Utiliser les accessoires de façon adéquate (ex : crayon pour établir une liste de
livres à emprunter).
S’exprimer de façon à être compris des autres et en s’adaptant à la situation
jouée.
Prendre en compte les autres en actes et en paroles.
Déroulement du jeu dramatique
Cette activité se déroule en plusieurs phases :
1° Oral collectif pour élaborer la trame du jeu, la situation de départ, la
chronologie des principaux événements, les différents rôles, les accessoires
nécessaires, l’aménagement de l’espace.
Les dialogues ne sont pas imaginés
lors de cette phase initiale car ils seront inventés et improvisés lors de la
phase de jeu elle-même.
2° Choix des rôles qui doit être organisé de la même façon, selon les mêmes
critères d’une séance à l’autre.
Les élèves doivent changer de rôle.
Il est de
ce fait important d’en garder une trace écrite (affichage que chacun peut
regarder, géré par l’enseignant(e) et progressivement par les élèves).
3° Aménagements de l’espace-jeu (limites, repères visuels, matériels)
4° Jeu (environ 20 minutes).
L’enseignant annonce la fin du jeu par une
consigne d’arrêt ou par un signal sonore convenu (son de cloche, d’un
instrument de musique...)
5° Oral collectif pour commenter ce qui s’est passé, au niveau de l’intrigue et
au niveau du respect des consignes élaborées au début.
C’est ainsi qu’on le
verra dans l’exemple ci-dessous le jeu évolue au cours du temps, pour se
complexifier.
Les séances de jeu peuvent avoir lieu tous les jours ou bien au minimum deux ou
trois fois par semaine.
Il ne faut pas trop espacer les séances pour que les élèves
gardent bien en tête le fil directeur de l’histoire et son évolution.
Un même jeu peut
durer quelques semaines, selon l’intérêt manifesté par les élèves.
Il faut changer de
jeu quand une lassitude se manifeste.
Un exemple de jeu réalisé en classe de
maternelle (triple niveau Petite section, Moyenne
section, Grande section)
Ce jeu a été initié par la lecture du conte populaire Hansel et Gretel, où une sorcière
retient prisonniers deux enfants dans sa maison construite, selon les versions, en
pain d’épices, en gâteaux, ou en sucre.
Après lecture du conte, il a été proposé aux
élèves des activités de graphisme sur des morceaux de papier ronds et carrés
représentant des gâteaux.
Une fois les « gâteaux » réalisés, ils ont été collés sur
une maison en carton de taille suffisante pour que deux ou trois enfants puissent
l’occuper simultanément.
La première séance de jeu proposée par l’enseignante
aux élèves a été le « jeu du magasin ».
La cabane en carton représentait un
magasin avec des marchands, les autres élèves étant des acheteurs.
Dans une
phase d’oral collectif, les élèves ont réfléchi au matériel de la classe pouvant servir
de marchandises (aliments en plastique du coin-dînette, crayons, livres).
Il a aussi
été décidé qu’il faudrait que chaque acheteur ait une liste de courses.
Une activité
d’écriture a donc été mise en œuvre.
Le jeu s’est déroulé dans la cour.
Il a été
répété chaque jour pendant environ trois semaines.
Il s’est développé et
complexifié et a permis de réaliser de nombreuses activités.
D’autres cabanes en
carton ont été décorées, des aliments en pâte à sel ont été confectionnés (activités
de graphisme, arts plastiques).
Des enseignes de magasins ont été réalisées
(épicerie, pâtisserie, librairie, pharmacie, poste…) générant des activités d’écriture.
Des activités de catégorisation ont été mises en place pour classer les
marchandises selon les types de magasins et services.
La fabrication de pièces de
monnaie et de billets a permis de proposer des activités de correspondance terme à
terme (ex : avec 1 pièce je peux acheter 1 objet), des écritures de chiffres, des
dénombrements, des additions de petits nombres selon le niveau des élèves.
Les
rôles se sont diversifiés : marchands des différents magasins, acheteurs
parents/enfants, à pied ou en vélo.
Cela a occasionné l’utilisation d’affiches avec
des représentations symbolisant les différents rôles, la liste des élèves qui les
avaient tenus pour que chacun puisse tenir des rôles différents au cours du
déroulement du projet.
Apports du jeu dramatique
La pratique du jeu dramatique permet donc de fédérer les élèves autour d’un projet
de classe attractif et permettant le développement de nombreuses compétences
dans des domaines variés.
Les élèves apprennent à définir un projet, à le mettre en œuvre, à le faire évoluer,
ce qui favorise le développement du repérage dans le temps.
Pour l’élève malade,
ce temps du jeu dramatique peut l’aider à sortir par moment du temps de la
maladie, qui l’envahit parfois du fait des successions de soins, de traitements,
d’hospitalisations… En outre, la répétition de séances régulières d’un même jeu
correspond bien au besoin de ritualisation de certains enfants malades (Voir la fiche
Rituels)
Le jeu dramatique permet la rencontre avec les autres, fait découvrir le plaisir de
communiquer, apprend à avoir l’initiative d’un échange, à savoir le poursuivre, à
respecter le tour de parole.
Ces aspects sont très importants pour les élèves
malades qui passent beaucoup de temps en relation duelle avec des adultes (pour
les soins, les rééducations) et ont souvent peu d’expérience des relations dans un
groupe de pairs.
D’autres compétences langagières sont travaillées : construire un récit, évoquer des
événements passés ou futurs, développer le vocabulaire dans un champ
sémantique en lien avec la thématique abordée...
Le jeu dramatique est une
stimulation pour les élèves timides et pour ceux dont les compétences langagières
sont réduites.
La fabrication d’accessoires, de déguisements (activités d’arts plastiques), la mise
en jeu du corps lors du jeu lui-même constituent des activités d’expression
importantes pour tout élève mais particulièrement pour les jeunes malades.
En
effet, ces élèves ont souvent un déficit d’expérience motrice, sensorielle, artistique
et moins d’occasions de s’approprier leur environnement du fait du temps consacré
aux soins, de leur grande fatigabilité, de douleurs qui les entravent.
Ils peuvent ne
pas oser faire, par peur de mal faire, par manque d’habitude à choisir par euxmêmes, par manque de familiarité avec des situations qui sont banales pour leurs
pairs valides.
C’est pourquoi, toutes les situations pédagogiques dans lesquelles ils
sont conduits à mener une recherche active leur permettant l’expression d’une
pensée singulière et divergente, où ils peuvent effectuer des choix tout en
respectant une consigne et une durée déterminées sont particulièrement
bénéfiques.
Il faut aussi souligner qu’il existe de nombreuses activités favorisant l’accès à la
symbolisation autour du jeu dramatique : écrits de types divers : liste des rôles,
noms des élèves qui les tiennent, listes d’accessoires, écrits en lien avec le jeu
selon la thématique (ex : listes de courses, courrier bref, mails, ordonnances,
recettes…) ; écriture de chiffres (ex : monnaie, adresse postale, ticket de courses,
quantité d’ingrédients, timbres…), dénombrement ; pictogrammes, repères visuels
de couleur permettant le repérage dans l’espace… Cet aspect est intéressant pour
certains élèves dont la maladie comprend des troubles cognitifs.
Le jeu permet de
travailler dans un climat souvent plus détendu et plus motivant pour des élèves
ayant l’habitude de se trouver en échec.
Des exemples de thématiques
Le cirque
Un bal masqué au château
Une promenade à la mer
La visite d’un musée
L’arrivée d’extraterrestres
Un déménagement
Un pique-nique en forêt
Un château au Moyen-âge
La vie des habitants de l’Arctique
Un voyage en fusée(s)
Le jardinage
Un voyage en bateau
Les dinosaures
Des dragons, des licornes, des sorcières, des lutins sortent d’un livre de
contes…
A travers ces exemples, on voit que le jeu dramatique ainsi pratiqué est un thème
qui sert de prétexte et de support à l’expression et aux apprentissages.
Il peut
s’inspirer de la réalité ou de l’imaginaire, être proposé par l’enseignant(e) ou par les
élèves, être issu parfois de la vie de la classe ou de l’actualité (ex : les Jeux
Olympiques, le nouveau TGV…)
Ressources et contraintes du contexte dans
lequel s’inscrit le jeu dramatique
Selon le contexte de la classe ou du dispositif (Unité d’Enseignement/UE, Unité
Localisée pour l’Inclusion Scolaire/Ulis) dans lequel le jeu dramatique est proposé, il
existe des ressources et des contraintes différentes à prendre en compte.
En....
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