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JEUNESSE ET FORMATION DE CLEMENT MAROT

Publié le 29/06/2011

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marot

Clément Marot est né, probablement, vers la fin de à « Cahors en Quercy «, d'un père normand et d'une mère languedocienne. C'est le hasard qui « vers midy [l'] a faict naistre, — où le soleil non trop excessif est «. Son père, Jean des Mares ou Marot, originaire des environs de Caen, était venu s'établir marchand de bonnets à Cahors où il logeait entre le Pont Vieux et la Porte Neuve. Il y prit femme, — une inconnue. Elle lui donna un fils, le futur poète, qui grandit librement seulement occupé à l'école buissonnière. Cette enfance, presque de petit paysan, Marot la décrira joliment plus tard, non sans mélancolie, dans l'Enfer et dans son Eglojgue au Roy, en la parant d'images tour à tour païennes ou d'un réalisme ému : baignades dans le Lot, chasse aux oiseaux, — « chardonnetz... serins, pinsons ou linottes «, — dans les vignes, aux flancs des causses et des montagnes « pierreuses «, tir à la fronde, cueillette des fruits. Il n'oubliera jamais ces années heureuses, trop courtes : il en rêvera, l'heure venue des déboires et des malheurs, pour les regretter.

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« Marot.

Cette méditation longue et diffuse, où le poète énumère les marques de deuil que prend la nature au jourfunèbre de la Passion, où il reproche son crime au peuple d'Israël, où il salue la mort salvatrice de Jésus, apparaîtcomme un simple exercice oratoire, comme un développement par énumérations successives, où les motss'accumulent sans apporter d'idées, et sans que l'on explique — autrement que par la pauvreté de son vocabulaire— ou de son imagination — pourquoi le poète n'en dit pas plus long encore. Ce genre de la traduction, Marot n'a cessé de le pratiquer au long de sa carrière : à des dates impossibles àpréciser, il s'est plu à traduire divers textes, anciens ou modernes, — l'Amour fugitif de Moschus, l'Histoire deLéandre et Héro de Musée, le Cantique à la déesse Santé de Marc Antoine Flaminio, quelques sonnets de Pétrarque,deux Colloques d'Erasme, celui de l'Abbé et de la Femme sçavante, et celui de la Vierge méprisant mariage.

Aucunde ces essais, sauf les deux derniers, ne présente de qualités originales.

Tous offrent les mêmes défauts : uneabondance incolore et molle, d'inutiles longueurs.

Choix médiocre des textes à traduire, adaptation plus médiocreencore.

Marot n'a fait qu'appliquer une méthode, sans y mettre jamais le moindre goût personnel : il paraphrase, ilamplifie, sans goût, sans force.Il s'attaquera enfin, vers 1526, à la traduction des Métamorphoses : il publiera sa version du premier livre en 1534 ;celle du second, posthume, ne paraîtra qu'en 1548.

Marot n'est jamais allé plus loin.

Mais, en traduisant Ovide, donton sait le succès au Moyen âge, il reste encore fidèle à la tradition.

A aucun moment il n'a pressenti ce que pouvaitêtre, pour un poète, l'adaptation à la sensibilité moderne de textes anciens : rien de comparable dans cestentatives à ce que serontr4es traductions d'Anacréon ou d'Horace par Ronsard, Chénier ou Leconte de Lisle.Marot, sans plus, suit un sentier banal, met ses pas dans les pas de ses devanciers, sans penser un instant qu'ilpourrait faire œuvre originale. Il n'agit pas autrement lorsqu'il se risque à ses premiers essais personnels.Le Temple de Cupido n'est qu'une transposition fort abrégée du Roman de la Rose.

Il pourrait porter un sous- titremédiéval : La Quête de Ferme A mour.

C'est un poème allégorique d'un goût douteux : Cupido, voyant que Marot estrebelle à ses lois, décide de l'asservir ; il décoche contre lui une flèche « empennée de Vengeance » Portant un fer forgé par DesplaisanceAu feu ardent de rigoureux Refus... Le poète, blessé, se lance à la recherche d'une dame « pure et munde » nommée Ferme Amour, qu'il poursuit envain à travers le monde.

Nul ne l'a vue depuis mille ans et plus.

Il se joint aux pèlerins errants qui cherchent « letemple cupidicque » ; il le découvre en un « divin pour- pris » où soupire Zephyrus, où chantent le « gaillard Tityrus» et le dieu Pan.

Espoir l'engage à dire ce qu'il voit.

Le thème ainsi posé, Marot n'a plus qu'à attaquer sa description.Dans un jardin délicieux se dresse un temple vers lequel le guide Bel Accueil : le seuil en est couvert de fleurs ; unestatue de Cupido couronnée de roses est entourée de cierges qu'y déposent les pèlerins, et ce sont des bouquetsde romarin ; des oiseaux y chantent matines en l'honneur de Vénus ; on invoque, devant l'autel qui attire les cœurscomme l'aimant attire le fer, des saints qui ont nom Beau Parler,Grâce, Mercy, Bien Servir, Bien Aimer,à qui les pèlerins offrent « vœuz, prieres et clamours » ; les vitraux reproduisent les traits des vrais amants ; lesvoûtes sont ornées de treilles ; des harpes, des lutz, des hautbois, des trompettes remplacent les cloches ;Ovidius, Maistre Alain Charretier, Pétrarque, aussi le Roman de la Rose Sont les messelz, breviaire et psaultier Qu'ence sainct temple on lit, en rythme et prose...Le bénitier est un lac plein de larmes ; là se rendent les amants qui viennent jurer fidélité devant « Geniusl'Archiprestre » ; là on célèbre de joyeux offices : Processions ce sont morisquesQue font amoureux champions...Là, pour grans consolations,Un...

pour Evangile lisoitL'art d'aymer faict d'art poetique,Et l'autre sa dame baisoitEn lieu d'une saincte relicque...Et brief je ne sçaurois bien direSi c'est enfer ou paradis... Car Marot y cherche en vain Ferme Amour.

Il y trouve « une Amour venericque et ardente » et un amour léger quine le satisfont pas.

Il pense donc sortir de la nef, mais il pousse au fond du chœur ; heureusement, car là ildécouvre un prince et une dame « portant escus de fleurs royalles ». »

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