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Jugements sur Britannicus de Racine

Publié le 07/05/2011

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XVIIe siècle

• Saint-Évremond, adversaire de Racine : « ... Passons au sentiment que vous me demandez de Britannicus. Je l'ai lu avec assez d'attention pour y remarquer de belles choses. Il passe, à mon sens, l'Alexandre et l'Andromaque; les vers en sont plus magnifiques; et je ne serais pas étonné qu'on y trouvât du sublime. Cependant je déplore le malheur de cet auteur d'avoir si dignement travaillé sur un sujet qui ne peut souffrir une représentation agréable. ... Je ne désespère pas de ce nouveau génie, puisque la dissertation sur l'Alexandre l'a corrigé. Pour les caractères qu'il a merveilleusement représentés dans le Britannicus, il serait à souhaiter qu'il fût toujours aussi docile. L'on pourrait attendre de lui qu'il approcherait un jour d'assez près M. de Corneille. « Lettre à M. de Lionne, 1670. • André Dacier, sur la tragédie au XVIIe s. : « Depuis la mort d'Auguste, on l'a vue (la tragédie) toujours plus faible pendant plus de 1 600 ans jusqu'à ce dernier siècle, où Monsieur de Corneille et Monsieur de Racine, soutenus par ces règles d'Aristote, l'ont fait revenir de cette longue défaillance... « (La poétique d'Aristote traduite en français avec der remarques critiques sur tout l'ouvrage, 1692.)

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« Examinons Booz Endormi. Hugo a choisi un épisode de la Bible important, certes, par lui-même, mais plus encore par ses conséquences : del'union de Ruth et de Booz descend la race de David et par suite, le Christ.

Cet épisode est donc un pont entrel'Ancien et le Nouveau Testament :Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.Il met aussitôt en scène Booz en le parant de toutes les qualités, le grandissant bien au delà du Booz biblique, leprésentant comme le symbole de la vieillesse, patriarche plein de générosité en face du patriarche farouche et las,le Moïse de Vigny : Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques. Tout l'épisode est reculé loin dans le temps pour apparaître plus prestigieux encore : La terre...Etait encore mouillée et molle du déluge. Le mystère se manifeste dans le songe de Booz, évocation de l'arbre généalogique du Christ et rappel de la vision deJacob.Enfin, la dernière partie constitue le nocturne le plus beau peut-être qui existe dans la langue française.

Le poète asu rendre le calme et la beauté des nuits d'Orient sans forcer la couleur locale.

Peut-on lui faire grief de donner auxasphodèles un parfum qu'elles n'ont pas, et d'avoir fondé une ville (Jérimadeth) i que les géographes n'ont pasretrouvée? Il faudrait alors s'indigner de voir dans la Conscience la vénérable aïeule Tsilla se transformer en enfantblond.

Ces inventions sont, au contraire, révélatrices de l'art du poète : Hugo tout eu décrivant de magnifiquesgroupes sculpturaux, ou en peignant de véritables tableaux, reste extrêmement sensible aux sons; il pare l'être ou lachose des qualités que son nom évoque.

La sonorité claire et dansante de Tsilla ne peut évoquer la vieillesse, lenom mélodieux de l'asphodèle exhale de lui-même le parfum.

L'exemple le plus typique de cette harmonie est le versillustre : Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala. Le poème entier est sobre et harmonieux.

Il s'ouvre par l'évocation de la moisson et de ses richesses et se clôt surl'évocation d'une moisson mystique et grandiose; ce n'est plus Booz qui coupe ses blés, mais Dieu lui-même, qui avait, en s'en allant, négligemment jetéCette faucille d'or dans le champ des étoiles. Hugo n'a pu faire abstraction de sa personnalité en écrivant la Légende des Siècles : ses préférences pour l'épopéebiblique et pour le Moyen Age aux dépens de la Grèce et de Rome, ses amplifications systématiques, l'emploigénéralisé des contrastes donnent un accent romantique incontestable.

Est-il essentiel? Nous ne le croyons pas; lesParnassiens, hostiles aux doctrines romantiques, ont fait exception pour Hugo et particulièrement pour la Légendedes Siècles.

Certains passages ont pu vieillir, l'ensemble reste et étonne encore par sa maîtrise.. »

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