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KNOCK (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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knock
portements et modes de pensée partagés par les autres membres. De là, Romains analyse la façon dont groupe et individu agissent l’un sur l’autre, puis la manière dont les différents groupes peuvent s’affronter ou se soutenir. ..
 
Il en arrive à une sorte de vision globale dans laquelle tout est imbriqué, non seulement les êtres humains mais aussi les objets inanimés. Ainsi, des endroits publics comme une rue, une gare, une place se trouvent dotés d’une véritable «personnalité», d’une âme collective résultant de la fusion de tous ceux qui la composent à un moment donné.
 
Cette doctrine unanimiste se traduit par des poèmes comme La Vie unanime (1908) ou L’Ame des hommes (1914), par des essais et surtout des romans comme l’énorme fresque des Hommes de bonne volonté (vingt-sept volumes écrits entre 1932 et 1947), qui dépeint de nombreuses destinées individuelles et leur inscription dans l’histoire collective entre 1910 et 1930.
 
Les rapports entre individus et collectivité sont également présents dans la partie humoristique de l’œuvre de Jules Romains. Ainsi le roman Les Copains (1913) décrit la façon dont quelques étudiants réussissent, par leurs mystifications, à créer l’émeute dans de paisibles bourgades. De même la pièce Donogoo Tonka (1929) montre comment une ville imaginaire finit par exister vraiment.
 
C’est évidemment cette dialectique de la collectivité et de l’individu qui est à l’œuvre dans Knock. Comment un nouveau venu va-t-il réussir à imposer sa tyrannie à une petite ville a priori hostile ou indifférente à son art? La pièce met à nu de façon à la fois convaincante et angoissante les ressorts de la crédulité humaine. Par l’utilisation de complicités (le pharmacien, l’hôtelière), par l’emploi d’un jargon inquiétant, par un sérieux sans faille et surtout par une remarquable finesse psychologique, Knock soumet toute une population sans que personne puisse lui résister.
 
Cette dénonciation des procédés modernes d’escroquerie, écrite en 1923, garde évidemment une grande actualité. En particulier, il faut retenir l’utilisation magistrale que fait Knock des procédés de communication.

knock

« 236 • Knock n'a pas pu résister à l'offre , se pressent dans le cabinet de Knock .

En quelques mots techniques et effr ayants, prononcés sur un ton à la fois neutre et définitif, celui-ci les convainc aisément qu'ils sont atteints d'aff ections graves ou bénignes mais qui, en tout cas, exigent un traitement immédiat et assi du.

Sa clientèle ainsi constituée, Knock s'assure enfin la complicité de l'instituteur, brave jeune homme sensible et infl uençable, en lui proposant d'amélio rer la conscience mé­ dicale de la population par des causeries didactiques sur des sujets effrayants tels que les ravages exercés par l'alcool isme.

Avec de pareilles méthodes, Knock a bientôt assis sa domi­ nation sur le canton tout entier.

Il en met littéralement tous les habitants au lit, soignant celui-ci pour une grippe, celui-là pour une fluxion ...

Saint-Mau rice est transformé : le pharma­ cien fait des affaires fantastiq ues et l'hôtel, devenu une véri­ table clinique, est réservé en permanence aux patients venus voir le docteur.

Lorsque Parpalaid, de passage dans la régio n, vient saluer son confrère , il est littéralement ahuri par la transform ation.

Envisageant un instant de racheter son cabinet, il en est rapidement dissuadé par l'hôtel ière , qui lui fait comprendre que seul Knock sera accepté comme médec in.

D'ailleurs, au cours de son entrevue avec son collègue, Parpalaid se laisse convai ncre qu'il est lui-même malade et qu'il doit rester quel­ ques jours à Saint-Mau rice, comme patient.

[ L'aut eur, l'œuvre et leur temps Jules Romains, de son vrai nom Louis Farigoule, est né en 1885.

Après de bonnes études, il entre à l'Ecole normale supérieure en 1902 et passe l'agrégation de philosophie en 1909.

C'est un esprit curieux, réfléchi, prof ond, sous des dehors volontiers ironiques et même cyniques.

Encore élève à Normale, Jules Romains élabore une doctrine à la fois littér aire et philosophique qu'il baptise l'un animisme.

Le constat de départ est que l'individu, dans un groupe, perd de son importance et épouse certains corn-. »

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