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LA BRIGE (analyse du personnage)

Publié le 06/10/2018

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Au travers de ses écrits, Courteline a créé un style et dénoncé un type de situation, fréquent dans certaines administrations où l’excès des textes et des règlements complique les cas les plus simples et les rend incompréhensibles au commun des mortels. L’adjectif « courtelinesque » est passé dans le langage courant pour caractériser de telles situations.

 

On pourra rapprocher les pièces de Courteline de l’emploi symbolique fait par Kafka des méandres de l’administration dans Le Procès*, publié en 1924.

 

En 1934, Marcel Pagnol a réalisé pour le cinéma une adaptation de L’Anicle 330.

« La Brige • 241 son adresse personnelle et non celle du Ministère où il tra­ vaille, le même préposé refuse, en vertu du règl ement, de lui remettre sa lettre.

Les tournées du facteur se faisant en dehors des heures de travail du Ministère , La Brige craint de ne jamais retrouver son bien.

Il y arrivera cependant, en demandant au concierge de se faire passer pour lui et de signer à sa place le registre présenté par le facteur qui, lui, n'est pas tenu de demander une pièce d'identité.

La lettre parviendra à son destinataire, en dépit de l'administratio n, grâce à un faux parfaitement réglementaire.

Dans L'Article 330, La Brige est jugé pour outrage public à la pudeur.

En effet, à l'occasion de l'Ex position universelle (1 900 ), un trottoir roulant a été installé sur une passer elle, ju ste devant ses fenêtres.

Ainsi, jour après jour, la foule défile, jetant au passage chez le pauvre La Brige cacahuètes et noyaux de cerises tout en se moquant de lui.

Ayant épuisé en vain les recours des tribunaux pour faire cesser la nuisance, La Brige se venge en montrant ses fesses aux passagers du trottoir roulant.

D'où sa comparution devant le tribunal.

La grave question se pose alors de savoir si La Brige a commis, en restant chez lui, un outrage public à la pudeur.

Le tribunal constate que treize mille six cent quatre-vingt sept personnes ont vu ses fesses; La Brige, lui, fait valoir qu'il n'est pas responsable si son appartement est devenu un lieu public.

Placée devant ce cas épineux, la Cour finit par condamner La Brige au motif que : «s i les juges se mettent à donner gain de cause à tous les gens qui ont raison, on ne sait plus où l'on va, si ce n'est à la dislocation d'une société qui tient debout parce qu'elle en a pris l'habitude >>.

Enfin, dans Les Balances, k pauvre La Brige est proprié­ taire d'une maison de campagne dont un règlement municipal lui interdit de réparer le toit, tandis qu'un règlement préfec­ toral le lui impose et que la Justice le condamne régulière­ ment à payer des dommages et intérêt aux personnes qui reçoivent ses tuiles sur la tête.. »

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