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LA BRUYERE LIVRE VIII DE LA COUR

Publié le 12/05/2024

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« LA BRUYERE LIVRE VIII DE LA COUR REMARQUE 63 Il y a un pays où les joies sont visibles, mais fausses, et les chagrins cachés, mais réels.

Qui croirait que l’empressement pour les spectacles, que les éclats et les applaudissements aux théâtres de Molière et d’Arlequin, les repas, la chasse, les ballets, les carrousels couvrissent tant d’inquiétudes, de soins et de divers intérêts, tant de craintes et d’espérances, des passions si vives et des affaires si sérieuses ? LE PAYS= LA COUR A la Cour tout est faux, les joies manifestées sont factices car superficielles , il faut rire avec tout le monde …le divertissement est omniprésent ( théâtre, chasse, repas, ballets…) c’est un univers de mondanités (=qui relève de la société des gens en vue) et il faut suivre le mouvement coûte que coûte ( peu importe vos soucis et vos malheurs )… La courtisanerie est au temps de Louis XIV très codifiée ( étiquette) , et tout le monde doit jouer son rôle sans faillir dans le grand théâtre de Versailles.

Les relations sociales peuvent être observées sous l’angle d’un jeu où chacun est en représentation constante, une mise en scène où chacun jouerait le rôle qui lui est assigné ( tout en essayant d’obtenir un rôle plus important ou un plus beau costume ..) = comédie sociale ( topos de la littérature) Mais en fait ce monde est une jungle où il faut tenir son rang, être apprécié de plus puissant que soi, faire bonne figure et tisser sa toile relationnelle au service de ses intérêts d’argent et de puissance ( obtenir les bons « postes » , les titres qui génèrent des revenus ou les emplois qui confèrent du prestige et de la puissance) …on ne peut jamais être soi même , c’est trop dangereux : c’est un jeu concurrentiel où les uns et les autres profitent de la moindre faille …(ce qu’il y a de plus proche de la cour de Louis XIV c’est une cour de collège où l’on calque son comportement et ses manières ( fringues, vocabulaire etc) sur celui des autres et malheur à qui n’appartient pas au groupe (harcèlement) En même temps les enjeux sont élevés : puissance, argent, prestige …d’où découlent les « inquiétudes » ( vais-je tomber en disgrâce ?) les « soins et divers intérêts » ( ce que j’ai mis en place pour parvenir à mes fins) , « craintes et espérances » ( la réussite ne dépend pas d’ un talent si ce n’est celui d’intriguer pour son profit ) « passions si vives » ( cf enjeux) « affaires si sérieuses » ( si ce n’est pas du travail au sens noble, les courtisans y consacrent toute leur âme et toute leur vie) Il y a comme une fuite en avant et un asservissement à l’ambition qui ruinent toute possibilité de joie réelle et de relation sincère. REMARQUE 64 La vie de la cour est un jeu sérieux, mélancolique, qui applique : il faut arranger ses pièces et ses batteries, avoir un dessein, le suivre, parer celui de son adversaire, hasarder quelquefois, et jouer de caprice ; et après toutes ses rêveries et toutes ses mesures, on est échec, quelquefois mat ; souvent, avec des pions qu’on ménage bien, on va à dame, et l’on gagne la partie : le plus habile l’emporte, ou le plus heureux. Analogie entre le jeu d’échecs et les mécanismes de la cour : tout n’est qu’intrigues, pièges, trahisons, accroissement de ses ressources en vue de réaliser son but , affaiblissement de l’adversaire etc… Mélancolique : cette volonté de puissance et d’argent est ce que l’on appelle une passion triste, elle mobilise grandement nombre de personnes mais.... »

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