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La composition romanesque

Publié le 15/03/2015

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Maupassant préfère l'art de l'épure à l'esprit de système. Resserrant l'action au­tour d'une crise psychologique, il se contente d'un petit nombre de personnages, un trio comme dans Pierre et Jean, enfermés dans un huis clos passionnel qui rap­pelle la tragédie classique avec ses unités de temps, de lieu et d'action.

En disciple de Flaubert, il fait de l'ellipse, qui soustrait au lecteur les moments intermédiaires de la crise, un principe fondamental de la composition. Il obtient ainsi des effets d'accélération du récit, comme dans Une vie : en condensant en trois chapitres vingt-six ans de la vie de Jeanne, il donne le sentiment du vide exis­tentiel qui succède à ses années d'espérance.

Le personnage-témoin et les blancs de l'intrigue

 

Zola rêvait d'enfermer la création dans « l'arche immense « de son roman. Maupassant refuse ce parti pris d' exhaustivité où il voit le signe du mensonge na­turaliste. Il ne livre donc au lecteur qu'un point de vue : les personnages vivent, réfractés par leur conscience, le déroulement des faits. On comprend alors les blancs de l'intrigue et le jeu de répétitions qui font sens pour ces « personnages-témoins « comme Jeanne dans Une vie ou Georges Duroy dans Bel-Ami.

L'architecture du roman zolien est fondée sur le déterminisme de l'héré­dité, de l'histoire et du milieu. Maupassant préfère le simple récit d'une vie.

« E X P 0 S É S F C H E S Le système des personnages Un dégradé subtil intègre en effet le héros au décor : quelques personnages­ clés, tels Coupeau ou Lantier, assument les fonctions d'assistance ou d'opposi­tion; puis viennent des personnages secondaires qui n'agissent pas directement sur le drame (le père Bru, les ouvrières); ils se fondent dans la bande, tels les« su­ blimes », pour disparaître dans la foule, grande voix anonyme du roman zolien .

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Il -LE ROMAN DE MAUPASSANT ET LE SENS DE L'ÉPURE Le modèle tragique et l'art de l'ellipse Maupassant préfère!' art de !'épure à!' esprit de système.

Resserrant l'action au­ tour d'une crise psychologique, il se contente d'un petit nombre de personnages, un trio comme dans Pierre et Jean, enfermés dans un huis clos passionnel qui rap­ pelle la tragédie classique avec ses unités de temps, de lieu et d'action.

En disciple de Flaubert, il fait de l'ellipse, qui soustrait au lecteur les moments intermédiaires de la crise, un principe fondamental de la composition.

Il obtient ainsi des effets d'accélération du récit, comme dans Une vie: en condensant en trois chapitres vingt-six ans de la vie de Jeanne, il donne le sentiment du vide exis­ tentiel qui succède à ses années d'espérance.

Le personnage-témoin et les blancs de l'intrigue Zola rêvait d'enfermer la création dans « l'arche immense » de son roman.

Maupassant refuse ce parti pris d'exhaustivité où il voit le signe du mensonge na­ turaliste.

Il ne livre donc au lecteur qu'un point de vue : les personnages vivent, réfractés par leur conscience, le déroulement des faits.

On comprend alors les blancs de l'intrigue et le jeu de répétitions qui font sens pour ces «personnages­ témoins » comme Jeanne dans Une vie ou Georges Duroy dans Bel-Ami.

Échos et répétitions Maupassant affectionne les « scènes doubles » qui replongent le héros dans une situation ancienne.

Le décalage entre les deux permet de mesurer la fuite du temps et son œuvre irrémédiable de décomposition.

Toute intrigue est comme une toile qui se défait : Paul, dans Mont-Oriol, embrasse ainsi passionnément l'ombre de Christiane au clair de lune et c'est le même éclairage qui lui renvoie l'image de sa maîtresse, déformée par la grossesse, comme la réplique grotesque de son idéal.

Des œuvres sans dénouement Aucun récit de Maupassant ne se termine de manière bien définie : Une vie s'achève sur une répétition: en mère abusive, Jeanne va sans doute reproduire avec la fille de Paul les erreurs qu'elle a commises avec lui.

Au terme de son parcours, Bel-Ami retrouve Mme de Marelle.

Pierre et Jean s'achève sur un départ incer­ tain.

Maupassant, en effet, se refuse à conclure : le caractère indéchiffrable de l'existence interdit la clôture de !'intrigue.

Conclusion : Le roman zolien appartient à un cycle, clos sur lui-même, saturé de sens ; les romans de Maupassant se présentent comme une série absurde de répétitions vaines, ouvertes sur l'énigme de la vie.. »

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