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La connaissance de soi chez Rousseau

Publié le 02/08/2014

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Rousseau entreprend son autobiographie, armé de deux certitudes : l'unité de son être ; sa singularité. Persuadé de ne ressembler à aucun autre, il se voit comme un « bizarre et singulier assemblage«, ce qui risque de donner à autrui l'image d'un Rousseau incohérent, contradictoire alors qu'il se sent profondément cohérent. Sûr de se connaître soi-même, l'écri¬vain veut se faire connaître de façon transparente.

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« LES CONFESSIONS DE ROUSSEAU l'époque (dans la littérature du XVIIIe, la sexualité était un objet ludique­ textes érotiques, libertins-, niais pas un o~jet d'analyse ou d'introspec­ tion; voir aussi Thèmes d'entretien, p.

77).

L'importance du lecteur.

c:onfronté à la multiplicité du «moi,, de Rousseau, voire à son obscurité, le lecteur est chargé de faire la synthèse, de composer à partir de tous les éléments, apparemn1ent disparates, qui lui sont fournis, une image à la fois complète et juste: Si je me chargeais du résultat et que je lui disse: tel est 1non caractère, il pour­ rait croire, sinon que je le trompe, au 1noins que je me trompe.

[ ...

] C'est à lui d'assen1bler ces éléments et de détenniner l'être qu'ils composent: le résultat doit être son ouvrage.

(p.

230) Conscient de l'unité de son être 1nais désirant aussi persuader le lecteur qu'il ne construit pas un personnage artificiel, !'écrivain met en avant la multiplicité de ce« moi"• parfois étrange, obscur, surprenant: c'est à cette seule condition que le lecteur pourra en rétablir l'unité.

EJ Singularité et dissemblance Rousseau se présente co1nme unique, dissemblable des autres («je ne suis .fait comnie aucun de ceux que j'ai vus;j'ose croire n'être.fait comm,e aucun de ceux qui existe.

Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.

,, p.

33).

Sa margina­ lité psychologique fait de lui un cas unique car il est le seul à refuser les n1asques sociaux et à se présenter dans ((toute la vérité de la nature"· C'est ce qu'il annonce au début du livre I à travers la métaphore du «moule» que "la nature [a brisé]».

Se sentant comme une "espèce d'être à part>" il ne peut prétendre peindre à travers lui «l'humaine condition,, (voir Approche 2, p.

13).

Un motif d'orgueil.

La singularité de son être est d'abord un 1notif d'orgueil.

Dans un texte intitulé 1\1on Portrait, il note: Je ne me soucie point d'être re1narqué, mais quand on me remarque je ne suis point fâché que cc soit d'une 1nanièrc un peu distinguée, et j'aimerais mieux être oublié de tout le genre humain que regardé comme un homme ordinaire.

Extravagances, bizarreries.

Sans qu'elles entament la certitude qu'il a de l'unité de son être, Rousseau relève des contradictions, des bizarreries de comportement (à côté des termes "extravagances>>, "bizarreries» on trouve ceux de ((folies'" «caprices'" "délire,,, ".fureur», ((humeur fantasque" - qui appartiennent tous au champ lexical de la passion violente, de la pul­ sion irrationnelle): -elles renforcent le sentiment d'être singulier (voir Texte 1, p.

41);. »

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