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La connaissance de soi dans Les Confessions de Rousseau

Publié le 16/10/2013

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Les sensations de l'enfance constituent en effet le « fil des dispositions secrètes « (Préambule du manuscrit de Neufchâtel), et la cause de la « succession d'affections« modelées par« les premiers traits qui se sont gravés dans [la] tête« (p.211). Le fond primitif de l'enfance constitue le socle des sentiments

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« nesse sont ceux des premières sensations qui reposent intactes sous les couches sédimentées des souvenirs.

Les traces successives de l'être Les sensations de l'enfance constituent en effet le « fil des dispositions secrètes » (Préambule du manuscrit de Neufchâtel), et la cause de la « succession d'affections» modelées par« les premiers traits qui se sont gravés dans [la] tête» (p.211).

Le fond primitif de l'enfance constitue le socle des sentiments, des réac­ tions et des comportements ultérieurs et on le retrouve tout au long des Confes­ sions.

Au-delà de l'évocation des moments heureux, Rousseau -et en cela il s'avère le précurseur des « sensations déterminantes » de Freud -montre que les premiers instants de l'existence déterminent définitivement la vie à venir.

Toutes les virtualités de l'adulte se trouvent déjà chez l'enfant : le récit du châtiment infligé par Mademoiselle Lambercier conduit à une explication globale de toute la vie sexuelle de Rousseau .

..

Ill -LE DÉVOILEMENT Une franchise sans limites Le souci de « tout dire », même « les détails révoltants, indécents, puérils et souvent ridicules » permet un dévoilement complet.

Le « labyrinthe obscur et fan­ geux » (p.55) exploré par Rousseau le conduit à ne dissimuler ni son exhibition­ nisme, ni son masochisme, ni son onanisme*, ni ses rencontres avec l'homosexua­ lité.

L'autobiographe compte sur cette absolue franchise pour prouver son innocence au lecteur transformé en dépositaire de secrets « ridicules et honteux » (p.55) ou d'« actions atroces» (p.122).

Il se sent obligé de ne rien taire:« Je donne assez de prise à la malignité des hommes par mes récits sans leur en donner par mon silence» (p.97).

Le besoin de transparence La volonté de transparence, pratiquée comme une sorte d'exercice spirituel, revient constamment : « Je voudrais pouvoir en quelque façon rendre mon âme transparente au lecteur et pour cela je cherche à la lui montrer sous tous les points de vue» (p.211).

Cette transparence absolue est présentée comme le seul moyen de permettre au lecteur de recomposer le moi de Jean-Jacques et de déterminer son être profond à partir de tous les éléments fournis par le récit.

La production des pièces de son propre procès permet à I'autobiographe d'affir­ mer lui-même son innocence : en se présentant, à partir des circonstances de sa naissance ou de l'épisode du peigne brisé, comme la victime de tous les obstacles, qu'il s'agisse de la fatalité, des apparences, des préjugés, de l'injustice, de l'inéga­ lité ou de la violence, Rousseau associe le plaidoyer à l'apologie.

La certitude de sa transparence ne lui suffit pas, s'il ne réussit pas à en convaincre les autres.

Conclusion : Après avoir répondu dans Les Confessions à la question « Qui suis-je ? », Rousseau entreprend Les Rêveries.

Conscient des limites de son projet et tourmenté jusqu'à la mort par le besoin de se connaître et de se faire connaître, il y effectue son autocritique : « Le Connais-toi toi-même [n'est] pas une maxime si facile à suivre que je l'avais cru dans Les Confessions.

». »

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