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LA CRITIQUE: Sainte-Beuve, Taine, Fromentin

Publié le 25/05/2012

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 Vinet, Schérer. - 1. Sainte-Beuve; la critique biographique L'histoire naturelle des esprits. Réalisme psychologique des Lundis et de l'Histoire de Port-Royal.- 2. Taine; la psychologie scientifique. Influence de sa doctrine. Déterminisme littéraire : la race, le milieu, le moment. Principes de l'imitation artistique de la nature; principes de la classification des oeuvres. Caractères généraux de l'oeuvre de Taine. - 3. Fromentin : la critique d'art fondée sur le métier; définition mais non détermination de l'individualité.

La critique, dans la seconde moitié du XIXe siècle, a exercé une très forte action sur la création littéraire. C'est qu'elle n'offrait plus aux écrivains un idéal absolu, un canon de beauté, sur lequel ils devaient "patronner" leurs oeuvres : elle était comme le canal qui amenait en leur conscience les résultats, les hypothèses ou les méthodes de l'histoire, de la philosophie, de la science. La direction de l'esprit public n'appartenait plus à la littérature, qui demandait à la critique les moyens de se mettre en harmonie avec les besoins nouveaux des intelligences.

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« dans la période qui nous occupe : de i840 à i865 environ, il est le maître incontesté de la critique.

Mais je dois, avant de me tourner vers lui, nommer deux hommes de grand talent, qui sont en dehors du courant principal des idées littéraires, et que pourtant!' on ne saurait oublier.

A.

Vinet 1, un Suisse, un protestant, a mêlé de fortes préoccupations morales à l'étude des œuvres littéraires : esprit grave, solide, ingé.nieux, fécond en idées et en vues sur toutes les parties de notre littéra­ ture qui posent le problème moral ou religieux.

E.

Schérer 2 , enfin, d'origine suisse aussi, protestant aussi, mais protestant libéré, critique subtil et hardi, théologien devenu philosophe, très au courant des choses d'Angleterre et d'Allemagne, a ainsi exercé une réelle, bien que restreinte, influence.

i.

SAINTE-BEUVE.

Une puissance de création médiocre; un peu de jalousie, de malignité à l'égard des grands contemporains, où l'on sent un Q.épit de n'avoir pas percé soi-même au premier rang; un excès de sévérité pour les vaincus du combat politique qui ne sont pas satisfaits de leur défaite, une insistance à les convertir, où le jour­ naliste officiel, payé, protégé, se découvre trop, et qui fait que des Lundis, à les lire tout d'une suite, émane un déplaisant par­ fum de servilité; certain goût de commérages et d'investigations scabreuses, où l'on devine que, sous prétexte d'exactitude histo­ rique, se satisfait une imagination inapaisée de vieux libertin : voilà le mal qu'on peut dire de Sainte-Beuve 3 • C'est, au reste, l'intelli- i.

Alexandre Vinet (1797-1847) professa à Bâle, puis à Lausanne.

- tditlons Histoire de la litt.

fr.

au xvm• s., 2 vol.

in-8, 1853; Études sur B.

Pascal, 1848, in-8; Moralistes des xvr• et xviie s., 1849, in-8.

2.

Edmond Schérer (1815-1889), né à Pari~, étudia en Angleterre et à Strasbourg, professa l'exégèse religieuse à Genève, et donna sa démission en 1850.

- tditlons : Mélanges d'histoire religieuse, in-18; Études sur la litt.

contempomine, 9 vol.

in-18; Diderot, 1881; Melchior Grimm, Calmann Lévy, in-8, 1887.

3.

Biographie : Aug.

Sainte-Beuve {1804-1869), né à Boulogne-sur-Mer, étudia la médecine, puis se lia avec les romantiques, et fit parait re, en 1828, son Tableau de la poésie au xvi' s.

(éd.

nouvelle, 1813).

Il donna ses Poésies de Joseph Delorme (1829), et ses Consolations (1830), fut un moment saint-simonien sous l'influence de Pierre Leroux, puis, après avoir défendu l'irréligion du XVIII8 s., subit l'influence de Lamennais et de l'abbé Gerbet.

En 1834 parut le roman de Volupté.

D'un cours fait en 1837 a Lausanne sortit l'Histoire de Port-Royal (1840-1860); d'nu cours professé à Liège en 18/18, i'ouvrage intitulé Chateq.ubriand et son groupe littérai1·e (1860).

Professeur au Collège de France, puis à l'Ecole Normale, il fut nommé sénateur en 1865.

Il avait dès 1829 commencé à faire des Portraits littéraires : en 1850, il entreprit dans le Constitutionnel la série des Causeries du lundi; il passa ensuite au Moniteur et au. »

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