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La délinquance et la violence de la jeunesse: quelles solutions ?

Publié le 17/01/2022

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APPRÉCIATION GLOBALE: Le sujet est difficile car il est d'actualité. Vous devrez laisser de côté vos passions et vos points de vue a priori pour réfléchir vraiment aux questions posées afin de leur apporter une réponse mesurée et réaliste. Évitez donc les jugements définitifs ou hâtifs. Les mots-clés du sujet sont « délinquance et violence». Votre développement ne devra donc pas négliger l'un au profit de l'autre. Non seulement on vous demande d'analyser une situation vécue par la société actuelle mais encore de proposer des solutions adaptées. Votre plan est donc tout fait : rappel de la situation évoquée par Mohammed Dib, analyse de la délinquance et de la violence dans la jeunesse actuelle, propositions. N'oubliez pas d'illustrer votre développement d'exemples à valeur de témoignage.

« Mais cela ne suffit plus.

Peut-être, nous autres jeunes, pourrions-nous tenter de suggérer aussi quelques solutions? Développement Le texte de Mohammed Dib est très riche.

Par sa concision, sa sobriété d'expression, il nous introduit d'emblée àl'âpreté de la situation.

Deux jeunes gens de dix-huit/vingt ans, délinquants, un vieil homme sans doute aux abois,excédé, effrayé.

Les uns n'ont rien, même pas l'affection de leurs parents ; ils sont livrés à eux-mêmes, à la rue etaux mauvaises influences des autres; ils survivent au moyen de petits « casses», de petits « cambriolages » ; ilss'occupent en somme, faisant de la délinquance et de la violence leur cadre de vie.

L'autre, c'est un vieil homme quipossède une maison, et sans doute quelque aisance à la fin de sa vie.

Probablement effrayé par les faits divers quiencombrent les colonnes des journaux, il a peur, s'entoure de protections, s'achète une arme à feu.

« On ne saitjamais.

» Et c'est la catastrophe.

On s'introduit chez lui.

Sans sommation, il tire et tue.

Pourquoi? À y réfléchir froidement, son geste semble inadmissible.

Tuer pour protéger son bien semble constituer un retourterrible à un état de barbarie où l'homme se faisait justice lui-même.

Sous le coup d'une émotion forte, il précipiteoutre-tombe un adolescent inconnu.

Certes, pour leur part, les adolescents sont mus par des sentiments peucharitables : voler, au besoin maîtriser un vieillard apparemment sans défense, tel est leur projet. D'un côté comme de l'autre, la violence est présente.

Violence de mineurs délinquants, violence d'un vieillardtraumatisé.

La situation est aussi bloquée : comment en effet conseiller au vieillard de se laisser maltraiter, de selaisser voler ? Comment faire comprendre à des jeunes gens que l'on peut gagner sa vie autrement qu'en exerçant sa violence sur les autres ? Rien n'est simple dans cette histoire. Pourquoi les jeunes adolescents ont-ils en effet ce besoin de violence et de délinquance ? Le texte le dit à demi-mots : ils sont abandonnés par le système éducatif, leurs parents sont absents.

Ils vivent dans un monde deviolence où le plus fort dicte sa loi au plus faible.

Dans ce monde, nulle issue : la violence est partout.

Violence ducadre de vie : des bâtiments sans charme, un environnement de béton, des inscriptions partout sur les murs poursouligner la misère d'exister, de la drogue qui circule au grand jour.

Violence des mots : dans le dernier film à lamode La Haine, les dialogues sont « hard», les mots claquent comme des coups de fouet.

Bien plus, un vocabulaire nouveau émerge ; agressif, insultant, subversif.

Et les conflits éclatent car l'écart se creuse entre les différentesjeunesses d'un même pays, les différentes classes sociales.

On ne veut plus comprendre l'autre, on appartient à unmonde fermé définitivement. De l'autre côté, les gens ont peur : peur de la violence de la jeunesse, peur de se voir dépouillé, sans réagir, desfruits de leur travail.

Pour eux, la police ne fait pas son travail : «Elle ne peut être partout » ; « elle est débordée».Alors que faire pour continuer à vivre? Pratiquer l'autodéfense ? Se barricader chez soi ? S'armer? Combien de filmsou de livres de science-fiction présentent notre avenir comme un avenir sombre où chacun luttera pour sa survie,défendra farouchement sa propriété, si petite soit-elle? L'excitation est si grande que le meurtre semble une réponse«normale » à une situation aussi bloquée, la violence des uns répondant à la violence des autres. N'est-ce pas une incitation à l'incompréhension définitive entre les hommes, une invitation à la surenchère, àl'escalade de la violence? C'est malheureusement ce que l'on peut craindre si les États et les citoyens neconsidèrent pas le problème dans son urgence.

À mon sens, une des solutions que l'on pourrait avancer pourdépasser cette situation de crise concerne l'éducation.

Les professeurs, les élèves, l'Administration elle-mêmedevraient poser clairement les problèmes de responsabilité, de liberté, de morale que l'on doit résoudre pour vivre ensociété. Je pense même que des cours de réelle « instruction civique» — qui iraient plus loin que l'étude des institutions de laRépublique et qui aborderaient les grands problèmes de notre société comme la délinquance et la violence —seraient d'une aide précieuse pour chacun.

On pourrait y discuter librement de sujets dont tout le monde parleailleurs, confronter ses points de vue, apprendre à écouter les autres. On créerait ainsi au sein de la classe un espace de confiance réciproque, de liberté de paroles et dechaleur humaine qui éviterait, j'en suis sûr, bien des dérapages.

Sans doute est-ce une solution dont lesrésultats pourraient s'évaluer dans le moyen ou le long terme. Aussi, pour répondre aux demandes les plus pressantes, je préconiserais une action plus politique : lesmaires de nos villes les plus concernées devraient donner la parole aux jeunes proches de l'exclusion dansleur conseil général; plutôt que de faire confiance à des « spécialistes », sociologues ou autres, ilsdevraient aller à la source et donner de l'importance à ceux qui crient leurs malaises par des actes deviolence.

De même, ils devraient se rapprocher des associations d'autodéfense des particuliers pour ainsicomprendre pourquoi les gens — souvent plus âgés — veulent s'armer, de quoi au fond ils ont peur.

Etpourquoi ne pas faire se rencontrer les uns et les autres? De ces réunions sortiraient peut-être dessolutions nouvelles? Que coûterait- il d'essayer? Pour ma part, je crois beaucoup en la concertation. Conclusion A-t-on vraiment le droit ou le choix d'attendre qu'une solution miracle vienne du ciel? En fait, la situationréclame des solutions urgentes.

Si la société ne réagit pas avec intelligence, n'essaie pas d'extirper par lacompréhension la racine de ses problèmes, notre futur risque d'être bien morose.

Mohammed Dib nous. »

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