LA DEMANDE EN MARIAGE AU CHAPITRE VI - Les Fleurs bleues
Publié le 09/08/2014
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Le personnage du fiancé se détache de la foule en fin de paragraphe par un trait distinctif : il est « ératé-piste « ; il porte donc un uniforme ; la présentation est déjà curieuse : « ce n'est pas un vrai passant. « Le dia¬logue, sans crier gare, s'enchâsse dans le récit comme une transformation de monologue intérieur en parole extérieure de Cidrolin : « Vous désirez, monsieur «. Le néologisme de la réponse : « où péniche mademoiselle Lamélie Cidrolin « fait sourire. L'enchaînement suivant des répliques devient franchement saugrenu : Cidrolin se réjouit que son futur genre tombe tout de suite « sur la personne adéquate «, lui-même.

«
ludiquement la fonction, comme un clin d'œil à Zazie
dans
le métro.
Il vient, sur la péniche de Cidrolin,
demander la main de sa fille Lamélie.
La scène, dont le
sujet relèverait de la comédie bourgeoise, frôle sans
cesse l'absurde -et appelle le rire (ce sont sans doute
parmi les pages les plus drôles du roman).
Cette drô
lerie
tient au flottement persistant sur l'identité des
personnages.
DES IDENTITÉS MAL DÉFINIES (pp.
77 à 80)
Le personnage du fiancé se détache de la foule en
fin de paragraphe par un trait distinctif : il est « ératé
piste
» ; il porte donc un uniforme ; la présentation est
déjà curieuse :
« ce n'est pas un vrai passant.
» Le dia
logue, sans crier gare, s'enchâsse
dans le récit comme
une transformation de monologue intérieur en parole
extérieure de Cidrolin :
« Vous désirez, monsieur ».
Le
néologisme de la réponse : « où péniche mademoiselle
Lamélie Cidrolin
» fait sourire.
L'enchaînement suivant
des répliques devient franchement saugrenu : Cidrolin
se réjouit que
son futur genre tombe tout de suite « sur
la personne adéquate>>, lui-même.
Une réplique d'autoportrait du fiancé est cocasse à
plus
d'un titre.
On note la vulgarité affichée de la raison
avouée de la demande en mariage dans l'expression
imagée et familière d'une grossesse imprévue (avoir « un
polichinelle dans le tiroir »), puis l'autoportrait égale
ment cynique : par la profession, il est facile de « semer
des enfants à droite et à gauche».
On n'est pas plus adroit
avec
un beau-père éventuel !
Le cynisme ne s'arrête pas là : le gendre veut se
marier
pour habiter la péniche ; on l'envoie ailleurs ; les
noms mêmes de la péniche et de la fille se confondent ;
on n'est pas sûr de parler de la même personne.
Le
comique de
quiproquo est entretenu par le reniement
de Lamélie qui affirme ne pas reconnaître son fiancé.
Le narrateur ajoute à cet humour en mêlant argot et
périphrase solennelle :
« elle s'esbigne pour réaliser ce
projet » (apporter de l'alcool)..
»
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