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LA GRANDE PEUR DE L'AN 2000. J.C. SOURNIA (article paru dans le Monde)

Publié le 13/02/2012

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La mode est au pessimisme, à l'apocalypse, seuls les devins tristes sont honorés. Les moralistes, autlefois si écoutés, proclament la dégradation des moeurs, l'affaiblissement de la famille, l'irrévérenoe des jeunes pour leurs aînés. On connaît cette antienne (1) depuis des millénaires, les moralistes n'ont jamais dit autre chose, et pourtant les moeurs existent toqjours, les aînés dirigent toujours les jeunes, et les amomeux voulant fonder une famille continuent à s'unir par les liens sacrés du mariage....

« 16 FRANÇAIS/BAC 74 Les sociologues énumèrent les méfalm de la ville ; demain, nous aurons les « urbanlatres », qui, comme les « sociatres » actuels, affronteront d'autant plus les tAches qu'ils se fabri­ queront.

Et pourtant nos mes sont plus propres et nos habitations sont moins surpeuplées qu'autrefois, et on se porte mieux en ville qu'à la campagne.

Le citadin s'y protège mieux contre les intempéries, n s'y fatigue moins, l'eau qu'll boit à son robinet est médicalement plus saine que celle de la plupart des pula.

Les médecins nous disent à quel point notre santé physique est menacée, puisque, à les entendre, nous mangeons mal, nous respirons mal, nous travaillons mal.

Et pourtant de nombreu· ses maladies ont été vaincues, l'homme est plus vigoureux que jamais, sa vie s'allonge sans cesse, son alimentation fait l'objet de perfectionnemenm et de tels contl61es qu'une boite de conserves de haricom verts est plus saine que bien des légumes ayant séjoumé sur les marchés.

Thutes nos activités sont «psychiatrisées » : la vie en société, les gestes de la vie quotidienne, la conduite 4e nos voitures.

Tout est angoisse : à l'alde d'on double sens, nous sommes tous « aliénés » nous allons à la dépression généralisée.

GrlÎce à ces beaux parleun («charlatan» vient d'un vieux mot italien qui signifie «parier»), nous nous approchons de l'an 2000 au mllleu des mêmes fables et des mêmes terreun que nos ancêtres d'll y a dix siècles, sans plus de rationnel qu'eux.

Nous sommes en plein mlllénarisme (2).

Comment nier que la vie de l'homme s'améllore, comment nier qu'll a presque toqjoun su s'adapter aux conditions que la nature ou lui-même lui imposaient? D est exact que les progrès techniques dus à son ingéniosité sont encore réservés à one minorité d'humains et que, même dans nos pays, des tAches défavorisées subsistent; mais de meilleures conditions gagnent chaque année nn nouveau pays, une nouvelle couche sociale.

D est exact que chaque amélloration technique a ses inconvé­ nienm et qu'aucune des pollutions que l'on décrit n'est un leurre; elles ne doivent pas être minimisées, elles sont des dangers certains, évitables pour la plupart.

Le ciel de nos villes peut redevenir clair, l'expérience de Londres le prouve.

Nos rivières devenues cloaques peuvent redevenir limpides, la. »

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