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La honte, Annie Ernaux

Publié le 06/09/2011

Extrait du document

La narratrice raconte les circonstances dans lesquelles son père, d’un mouvement de colère, a porté la main sur sa mère le 15 juin 1952, et tenté de la tuer ( elle a alors 12 ans) : on a donc un début un medias res d’une période qui avait été tue dans la Place.

La Place : 25 avril 1967 : CAPES : AE devient prof de lettres et l’annonce par lettre à ses parents. Le 25 juin 1967, son père meurt. AE aide sa mère/ formalités et tente d’expliquer sa relation avec son père : elle remonte à son grand-père, employé de ferme, puis son père qui a ouvert un café épicerie. Pour le père, l’essentiel est de « ne pas paraître déplacé «. Or AE s’éloigne de lui par ses études et en épousant un homme de la bourgeoisie. Elle comprend que ce qu’elle reprochait à son père, c’est moins son caractère que les barrières sociales : gouts et habitudes sont déterminés socialement.

Ici, on constante un texte violent qui transgresse le silence et révèle la honte, la neutralité de la narratrice, mais aussi la dimension sociologique du souvenir intime : en quoi cet incipit pose-t-il les bases d’une auto-socio-bio-graphie ?

« Début : comme d’habitude/ j’avais dû/ mes affaires du dimanche/ une fois les clients partis/à cette heure là, c’était … : imparfait itératif, Plus que parfait de devoi r … un monde codé, où tout est à sa place.

Idem à la fin avec « comme tous les dimanches soirs » : monde immuable malgré la perturbation au milieu.

La vie est réglée : la messe de midi moins le quart / le pâti ssier installé dans la cité / les affaires du dimanche / les volets ajustés : la radio allumée : tout est codé, les articles définis montrent l’évidence de cette monotonie 2.

Apparence et silence Le silence pendant le repas (radio) Silence après la scène : lui « pourquoi tu pleu res, je ne t’ai rien fait à toi », elle « allons, c’est fini » : volonté de tair e : lui comme un enfant avec opposition implicite elle/toi et incompréhension avec l’interrogative/ elle veut taire avec impératif « allons » et l’affirmation : présentatif c’est fini pour rassurer.

La narratrice ajoute « il n’a plus jama is été question de rien » : tournure imperso + rep de « jamais » : silence indestructible Après la scène : bicyclette et café : plus de mots … apparence 3.

Annonce de l’enchainement de la honte « tu vas me faire gagner malheur » : cette expression de la narratrice à l’époque montre un peu son mode de pensée : expression familière qui montre la superstition (au futur proche, + verbe de loterie) : on a l’impression d’une scène initiatique qui va permettre l’enchainement de malheurs … CCL : la narratrice, en montrant l’horreur, en disant l’indici ble, montre la face cachée de ce monde soumis aux règles sociales dans lequel on ne doit rien montrer … Pourtant, cette violnec e physique du père est peut-être le symbole de la violence sociale du monde : alors que ses parents voulaient s’élever socialement, ils montrent à la jeune fille une scène en total désaccord avec l’éducation qu’ils lui donnent (ils appartie nnent à une société inégalitaire qui est violente envers eux). »

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