La littérature de l'entre- deux- guerres
Publié le 18/10/2011
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La guerre, il faut dire, s'était déjà chargée de faire chèrement payer à l'homme sa « folie «. Ruiné, renié par son pays, Céline, en compagnie de sa femme, de l'acteur Le Vigan et du chat Hébert, erre à travers l'Europe éventrée. Mais curieusement, cette nouvelle épreuve sera salutaire à l'écrivain. Les pamphlets avaient exacerbé son style jusqu'à le faire purement et simplement éclater, ainsi qu'en témoigne l'ahurissant récit-divagation intitulé Guignol's band (1944). Les trois admirables récits inspirés par la guerre marqueront au contraire un retour à une écriture plus « sage «, infmiment plus sensible en tout cas : D'un château l'autre (1957), Nord (1960), Rigodon (1961).
«
Roland Dorgelès.
LipnitzkiNiollet
Romain Rolland, il crée «Amsterdam-Pleyel», le mouvement contre le fascisme et pour la paix.
Il
meurt à Moscou le 30 août 1935, et Paris lui fait de
grandioses funérailles.
Roland DORGELES (1885-1973)
C'est un témoignage de poids sur la Grande
Guerre que les Croix de bois ; de douze ans le cadet de Barbusse, Roland Lécavelé (qui prend dès 1907 Dorgelès pour pseudonyme), journaliste
comme lui, comme lui engagé volontaire en 14, a su donner à son récit l'allure touchante et directe
d'une expérience du champ de bataille.
Croix
de guerre, blessé et hospitalisé à Bourg-en
Bresse, il publie, un an avant l'arrêt des combats, la Machine à finir la guerre.
Montmartrois d'adoption, il collabore aux Veillées du Lapin Agile, rédige des chroniques à « la Lanterne », préface de nombreux livres, partici
pe à de nombreuses revues, et voyage énormé
ment : six mois en Indochine et, comme reporter
pour
« les Annales politiques et littéraires », le Moyen-Orient.
L'Académie Goncourt l'élit en 1929, il continue d'écrire, collabore au cinéma (il écrit l'adaptation pour l'écran de Partir), et se remet à courir le monde, cette fois comme grand
reporter pour « l'Intransigeant ».
Fournissant encore de nombreuses œuvres, et de multiples préfaces (à Hemingway, à C.
Farrère,
etc.), R.
Dorgelès reste très actif jusqu'au dernier
instant.
Si l'œuvre majeure de ce chroniqueur des
temps modernes reste sans conteste les Croix de bois, (1919) il convient cependant de citer aussi
Saint Magloire, la Caravane sans chameaux (1928) le Château des brouillards, (1932).
L.-F.CELINE (1894-1961)
Vouloir repasser «la vie au bipède du siècle
suivant, avec frénésie, à tout prix, comme si c'était
formidablement agréable de se continuer, comme si ça allait, au bout du compte, nous rendre éternels » est à coup sûr le plus grand ridicule auquel se livre
l'espèce humaine, selon Céline.
Nous ne pouvons
vivre que sous la menace constante de la mort et
chercher à fuir cette angoisse en se livrant à l'imbé-'
cile reproduction témoigne bien de la lâcheté et de l'aveuglement humains.
Car Céline, pessimiste
conscient et qui ira jusqu'au bout de sa pensée tient
avant tout à contester : non pas d'une contestation
de bon ton qui consisterait encore à appartenir -
appartenance au camp des contestataires, mais
d'une contestation toujours en alerte, renonçant au
soutien de ceux-là mêmes qui pouvaient l'épauler.
Ainsi peut-on aussi comprendre son antisémitisme,
bien que cette explication soit loin d'en faire le tour : les intellectuels dits de gauche, pour qui Céli ne pouvait faire figure de maître, ne pourront
qu'être offusqués par Bagatelle pour un massacre et de cela Céline -rendons-lui cette grâce -était
vraisemblablement conscient.
Il n'empêche
qu'outre
ses positions politiques et raciales pour le moins contestables et si peu étayées qu'elles se lais
sent assez vite oublier (mais n'est-ce pas justement
là
le danger ?), Céline reste un écrivain : écrivain à
la langue très personnelle qui, sous son apparence
de langue parlée, n'en demeure pas moins travaillée
et tenue.
L'homme de droite, que l'ouvrier n'inté
resse guère, tient à sa langue populaire comme
Aragon, communiste, à son style d'académicien, et
l'étiquette stéréotypée est encore une fois mise en
défaut.
Louis-Ferdinand Céline .
LipnitzkiNiollet.
»
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