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La littérature polonaise

Publié le 22/02/2012

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Piotr Skarga (1536-1612), prédicateur à la tête de l'ordre des jésuites en Pologne, rédigea de nombreux sermons, et publia des ouvrages populaires au XVIe siècle : il fut le plus grand prosateur de son temps et son écriture exerça une influence déterminante sur la langue littéraire polonaise. La littérature baroque polonaise est représentée par les figures du poète épique Jan Potocki (1761-1815) et du poète lyrique S. Szymonowic.

« J,lU PARTICULIER A rUNIVERSEL Sans doute l'une des plus productives et des plus originales d'Europe centre-orientale, la littérature polonaise a longtemps été Je principal moyen d'expression d'une identité nationale au destin tourmenté.

Mais au-delà de son caractère proprement polonais, elle témoigne aussi des liens étroits qui l'unissent aux grands courants intellectuels et artistiques de l'Occident.

Nourris de littérature classique et puisant leur inspiration dans la diversité des cultures qui se sont côtoyées en Pologne (allemande, juive, lituanienne, biélorusse, ukrainienne), les grands génies des lettres polonaises ont su leur donner une dimension universelle.

PREMIERS« MONUMENTS» OE LA LANCUE Dominée par les textes en latin depuis le baptême du roi Mieszko 1" , la production littéraire précoce traduit un réel attachement à l'Occident chrétien.

En Pologne, on ne trouve pas trace du vieux fonds de paganisme slave qui s'exprime dans la littérature épique russe.

Il faut attendre Je Xlii' siècle pour voir apparaître les premiers textes en polonais.

Mais leur intérêt reste avant tout historique et linguistique .

TEXTES FONDATEURS À la fin du Moyen Âge, la montée en puissance du royaume de Pologne pose les conditions d'un nouvel essor culturel.

~affirmation de J'autonomie de la noblesse, Je développement des villes et celui des centres intellectuels, telle l'université de Cracovie fondée en 1364, CLÉS DE PRONONCIATION ~ = ong comme dans ping-pong e = è comme dans mère j =y comme dans Yémen 1 =ou comme dans ouate c = ts comme dans tsé-tsé ch eth = h très aspiré a= teh comme dans tchèque li= gn comme dans gagner 6 et u =ou comme dans tour sz et s =ch comme dans chuinter w • v comme dans vivre y= é comme dans fée rz et t-j comme dans jour accompagnent la naissance des premières grandes œuvres polonaises.

Cette littérature de clerc est encore souvent rédigée en latin, comme chez J'historien Jan Dlugosz (1415-1480) et l'essayiste réformateur Jan Ostor6g (1436- 1501).

Le polonais est surtout utilisé pour traduire la Bible, des recueils de prières ou des écrits juridiques.

Toutefois, J'accession du polonais au statut de langue littéraire commence à se refléter à travers la poésie.

NAISSANCE ET RENAISSANCE Le XVI' siècle, age d'or du royaume polono-Jituanien, marque Je triomphe de J'humanisme.

Dans Je sillage de Bona Sforza, l'épouse milanaise de Sigismond 1" , artistes et architectes italiens affluent à Cracovie.

Après s'être formé en Italie, Copernic revient en Pologne pour révolutionner J'astronomie.

La montée en puissance de la Réforme accompagne la naissance de la littérature nationale, tandis que l'imprimerie se répand dans J'ensemble du pays.

La littérature savante d'expression latine domine encore Je débat d'idées.

Parallèlement, des romans populaires en polonais, où s'illustrent héros truculents et figures de l'Antiquité, connaissent un succès grandissant.

Mais au-delà de cette littérature de genre, on assiste à l'émergence de véritables personnalités d'écrivains.

Considéré comme le père de la littérature nationale, Mikolaj Rej (1505-1569) est l'un des tout premiers à choisir d'écrire exclusivement en polonais .

Poète , essayiste et dramaturge , il ne cache pas ses convictions protestantes .

Citons aussi Jan Kochanowski (1530-1584), reconnu jusqu'au XIx' siècle comme l'un des meilleurs poètes de langue slave.

COMPLEXITÉS BAROQUES Comme dans Je reste de l'Europe , la période baroque est liée en Pologne au triomphe de la Contre-Réforme et à l'influence croissante des jésuites.

Le baroque polonais présente toutefois des traits bien spécifiques.

La situation politique troublée (guerre avec les Russes, les Suédois et les Ottomans) et la fascination exercée par l'Orient conduisent les écrivains polonais à affirmer leur singularité.

C'est d'abord la poésie qui domine .

Dans les vers de Szymon Zimorowic (1608 -1629), les r~Mrences mythologiques se mêlent à une atmosphère pastorale .

Le maniérisme colore les poésies du courtisan et diplomate Andrze j Morsztyn (1613-1693) .

Certains poètes continuent toutefois d 'écrire en latin, comme Maciej Sarb iewski (1595-1640).

Celui que l'on surnomme l'« Horace chrétien » est alors célèbre dans toute l'Europe .

Mais on publie aussi des sermons, des pièces de théâtre et des récits épiques.

Ces derniers sont souvent qualifiés de " sarmates » , par référence à un peuple myth ique d'Orient, dont la noblesse polonaise se veut l'héritière.

JI s'agit en fait de mémoires versifiés, où les scènes de batailles succèdent aux digress ions morales.

Enfin, la correspondance acquiert aussi droit de cité et le roi lui­ même , lean Ill Sobieski (r.

1674-1696), s'y illustre avec succès .

LA NUIT ET LES LUMIÈRES À la fin du XVII' siècle, l 'accession de la maison de Saxe au trône de Pologne inaugure près d 'un siècle de déclin politique et culturel.

Ces " ténèbres saxonnes » s'accompagnent d 'une montée de l'obscurantisme.

La production littéraire de qualité se limite aux travaux de quelques essayistes , précurseurs des Lumières , très critiques quant à la situation du pays .

C'est sous le règne de Stanislas Auguste Poniatowski (1764-1795) que Je pays s'ouvre de nouveau aux grands courants de pensée européens .

~influence française favorise la diffusion du rationalisme des Lumières et de l'esthétique classique.

À l'image des Czartoryski, plusieurs familles aristocratiques s'enthousiasment pour les nouvelles idées et jouent le rôle de mécènes.

ESSOR DU THÉATRE ET OE LA PRESSE La fondation par Je roi du théâtre de Varsovie en 1765 aboutit à la formation de troupes polonaises et à la création d'un véritable répertoire.

Stanislaw Boguslawski (1757 · 1829) et Franciszek Zablocki (1754-1821) se distinguent par leurs nomb reuses traductions , adaptations et pièces originales .

Comme ailleurs en Europe, la presse joue un rôle majeur dans la propagation des idées et des goûts nouveaux.

DE LA POtSIE À LA POLITIQUE La littérature est aussi marquée par le renouveau de la poésie.

On peut citer Stanislaw Trembecki (1739- 1812), auteur de fables et d'épîtres dont s'inspirera plus tard le romantique Mickiewia , et Franciszek Karpiliski (1741-1825 ), maitre de la poésie sentimentale .

~époque se caractérise aussi par une plus large diffusion du débat pol it ique, où s'exprime le désir de voir la Pologne sortir de ses difficultés.

C'est cette ambition qui anime l'essayiste Hugo Kollijtaj (1750-1812) , promoteur d'une audacieuse réforme du système éducatif que la disparition de l'État polonais fera avorter.

UN CtNIE EN MARCE Autre grande innovation des Lumières , le roman acquiert son autonomie .

Dans la maîtrise de ce nouveau genre , la perso nnalit é de Jan Potocki (1761-1815 ) se détache nettement.

Grand voyageur, orientaliste, ethno logue et polyglotte , il écrit en français son Manuscrit trouvé à Saragosse.

Le texte original a été perdu, si bien qu'aujourd 'hui, sa traduction en polonais est la seule version complète disponible .

Cette œuvre hors norme présente une composition à tiroirs influencée par la littérature arabe .

Le fantastique y côtoie l'observat ion attentive des mœurs, l'aventure et l'érotisme .

l'ÈRE ROMANTIQUE Le romantisme est une des expressions les plus singulières de la littérature polonaise.

Ses créations occupent une place importante dans l'histoire de ce mouvement européen.

En dépit du rema rquable renouveau des Lumières, le pays a été rayé de la carte de l'Europe à la suite des partages entre puissances voisines (le dernier a lieu en 1795 ) .

Les aspirations romantiques rejoignent Je désir de liberté des Polonais et prennent dès lors une intens ité exceptionnelle.

Le rejet des canons classiques, jugés trop rigides , se double de la recherche d 'accents proprement nationaux.

C'est d'abord chez les poètes que cette nouvelle tendance s'exprime avec force.

Après J'échec de l'insurrect ion de 1830, ils écrivent , en exil, leurs œuvres les plus marquantes.

Sur un mode mystique, quasi messianique , ils en appellent à la régénérat ion intérieure et à l'expiation collective des fautes de la Pologne .

ÉCRIVAINS NATIONAUX les grandes p lumes du romantisme polonais incarnent parfaitement la figure du wieszcz, terme désignant Je barde , le guide spirituel de la nation , dont il symbol ise les souffrances et le destin .

Le premier d'entre eux est Adam Mickiewic z (1798 -1855) , dont l'œuvre majeure, Pan Tadeusz, se situe à m i -chemin entre le poème épique et Je roman en vers .

Mickiewia écrit l'essentiel de son œuvre en exil.

Parmi ses contemporains , il faut citer le poète et dramaturge Juliusz Slowacki (1809-1849 ) qui fait, lui aussi , l'essentiel de sa carrière à l 'étranger.

À la même époque, un autre exilé, Cyprian Norwid (1821- 1883), s'affranchit de la geste romantiq ue.

La notoriété de ce précurseur de génie, adepte du vers libre , ne sera pas établ ie avant le début du siècle suivant.

CoMtDIE n ROMAN Pendant ce temps, dans la mère patrie administrée par les puissances co-partageantes (Russie, Prusse et Autriche ) , les écrivains doivent faire face , d'une part à la censure, de l'autre à des politiques d 'assimilation forcée .

A leksa nder Fredro (1793- 1876 ), créateur de la comédie de mœurs polonaise, oppose un humour incis if au tragique de la situation.

Ses pièces font toujours partie du répertoire.

Quant aux romanciers , ils se réfugient souvent dans Je passé comme Jozef lgnacy Kraszewsk i (1812-1887) , représentant le plus marquant du roman histo rique .

PARIS , CAPITALE POLONAISE Au XIx' siècle, la capitale française fut aussi celle des lettres polonaises.

Le grand poète national Mickiewia y fut titulaire de la première chaire de littératures slaves.

Son contemporain et rival Slowacki y mourut en 1849.

Après 1945 , les intellectuels polonais y fondèrent la revue Ku/tura, véritable organe de la Pologne exilée .

Parmi ses collaborateurs, on peut citer Gustaw Herling et J6zef Czapski .. »

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