La Métamorphose de Jean de Ionesco
Publié le 29/10/2012
Extrait du document


«
Ø Par ailleurs, la violence finale, avec l'af frontement invisible des deux personnages
dans la salle de bains (p.
164), perce grâce aux bruits que peuvent entendre les
specta teurs.
c) Les éléments visuels
Ø Les indications scéniques révèlent la volonté de Ionesco de donner une dimension «
réaliste » à la métamorphose de Jean : celui-ci devient vert (p.
162) et une bosse
grossit sur son front jusqu'à devenir corne de rhinocéros : « Oh ! Votre corne
s'allonge à vue d'oeil !...
Vous êtes rhinocéros », p.
164.
Ø Ionesco multiplie les signes visuels de cette transformation : Jean se débarrasse
de ses vêtements, caractéristiques de la civilisation humaine (« Il fait tomber le
pantalon de son pyjama » p.
163), et ce geste suggère également la métamorphose
du corps
Ø La gestuelle de Jean renvoie elle aussi à cette transformation corporelle (« Jean se
pré cipite sur le lit, jette les couvertures », p.
162) et exprime une agressivité animale
(« il fonce vers Jean tête baissée », p.
163) que couronne la dernière réplique
entendue depuis la salle de bains : « Je te piétinerai, je te piétinerai ».
2.
La confrontation des personnages : élément révélateur de la métamorphose
a) L'opposition des discours
Ø La métamorphose de Jean est aussi ren due perceptible par l'échange verbal entre
les deux personnages et par leurs points de vue divergents : Jean rejette la
civilisation humaine : son discours est d'entrée destructeur et nihiliste
(« Démolissons tout cela », p.
160 ; « L'homme...
Ne prononcez plus ce mot ! » ;
« l'humanisme est périmé ! », p.
161).
I I per çoit la position négative de Bérenger
sur les rhinocéros comme un « préjugé » (p.
162) et formule indirectement, à deux
reprises, son adhésion au système rhinocérique ( « Pourquoi pas ! » (p.
162 ; « pourquoi ne pas être un rhinocéros ? J'aime les changements » p.
12).
Ø Jean fait ainsi le choix de la force brute , de l'animalité, de la loi de la nature
(qu'exprime son désir de retrouver les « maréca ges »).
À cela, Bérenger tente
certes d'oppo ser la raison (« Réfléchissez, voyons, vous vous rendez
bien compte », p.
160) et d'es quisser un rapide bilan de la civilisation humaine, dont
il rappelle les valeurs (« un système de valeurs irremplaçables », « des siècles de
civilisation humaine », « l'huma nisme », « l'esprit »).
Ø Mais Ionesco refuse de faire tenir à Bérenger un discours philoso phique et
argumenté et de construire sa pensée en système.
Il incarne plutôt ce qui dans
l'homme résiste intuitivement à la rhi nocérite, ce qui reste irréductiblement humain.
Le propos de Bérenger ne se place pas sur le plan du débat d'idées, mais sur celui
de l'amitié : il désire appeler un méde cin et tente de calmer Jean (p.
164).
b) L'art du décalage et l'impossible communication.
»
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