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La mort de Gavroche

Publié le 10/04/2013

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Texte 1 : Hugo, Les Misérables, 1862 Explication rédigée. 1. Un spectacle charmant - le jeu d'un gamin a. Le jeu d'un enfant La confrontation de Gavroche avec la mort ressemble à un jeu d'enfants comme le laissent entendre les termes évoquant sa petitesse : "moineau", "gamin" ( deux fois), « nain", enfant", cette idée étant reprise dans l'oxymore finale "petite grande âme". L'omniprésence du champ lexical du jeu d'enfants ("riaient", "taquinaient", s'amuser beaucoup", "pieds de nez", "il jouait on ne sait quel jeu", "pichenette" ou encore "cache-cache") confirme l'insouciance puérile du personnage. On note à ce sujet l'effet polysémique affectant le substantif "balles", dans la proposition "les balles couraient après lui". En effet, s'il s'agit des balles des fusils des soldats, la personnification les assimile aux balles d'un jeu. b. Un jeu féerique Gavroche est évoqué à travers les images de « l'Antée «, du « pygmée «, ou encore est comparé à « un géant « ou à un "nain invulnérable". Il semble ainsi évoluer au sein d'un univers féérique, assimilé qu'il est à des personnages hors-normes, issus de la mythologie, ou des contes de fées. Il échappe aux catégories biologiques existantes : "Ce n'était pas un enfant, ce n'était pas un homme", pour appartenir aux êtres hybrides et imaginaires : "c'était un étrange gamin-fée". Ainsi le narrateur le dote-t-il de pouvoirs extraordinaires : comme l'immatérialité ("on le visait sans cesse, on le manquait toujours", "il était plus leste qu'elles"), ou encore le don de faire courir les objets : "les balles couraient après lui". Voici pourquoi il est possible de lire la phrase d'ouverture ("Le spectacle était épouvantable et charmant") dans son sens étymologique. L'adjectif « charmant « est autant à entendre au sens de magique que de plaisant. Ainsi l'emploi de l'imparfait à valeur durative concourt à cet effet de déréalisation pour rendre compte d'une action toujours suspendue, et d'une mort toujours repoussée. Cet emploi étonnant de l'imparfait est soutenu par les occurrences temporelles, « chaque fois que la face...

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