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"La mort des amants", c. Baudelaire

Publié le 06/09/2018

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«Une charogne» et «La mort des amants» proposent deux visions opposées de la mort: un aspect avili pour l'un, et un aspect heureux et idyllique pour l'autre. Dans «Une charogne», Baudelaire dépeint une mort définitive, qu'elle soit spirituelle («les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve» v.29, «seulement par le souvenir»v.32) ou physique («le soleil rayonnait sur cette pourriture» v.9, «la carcasse superbe» v.13, «les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride» v.17, «des larves» v.19, «le corps […] vivait en se multipliant» v.23-24, etc.). La vision de la mort est, dans ce poème, extrêmement négative et sombre, et ceci est exprimé par le champ lexical de la putréfaction («charogne infâme» v.3, «la puanteur était si forte» v.15, «moisir parmi les ossements» v.44, etc.). Dans «La mort des amants», Baudelaire expose une conception adoucie de la mort, qui, cette fois-ci, conduirait à l'Idéal. En effet, le thème de la mort est allié à celui de l'amour éternel, la fusion de ces deux amants, ainsi qu'à la douceur. Ainsi, Baudelaire oppose violemment deux visions de la mort dans ces deux poèmes: dans «Une charogne», il s'agit du décès de la chair humaine dans des conditions malsaines et nauséabondes, mais aussi celui de l'espoir d'atteindre un au-delà idyllique; tandis que dans «La mort des amants», la mort a le pouvoir d'unir éternellement deux êtres dans une éternité calme et voluptueuse.
1)Quelle conception de l'amour ce poème développe-t-il?
2) Montrez que l'amour et la mort sont confondus dans ce poème.
3) En quoi ce poème peut-il être conçu comme un rêve?
5) Quelles visions de la mort s'opposent dans \"La mort des amants\" et \"Une charogne\" (les deux étant de Charles Baudelaire)?


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« 3) En quoi ce poème peut -il être conçu comme un rêve ? Le poème «La mort des amants» peut être conçu comme un rêve car il en présente tous les aspects.

Tout d'abord, nous assistons à la fusion de thèmes qui peuvent paraître incompatibles en apparence, soient l'amour, la joie et la mort.

Puis, le luxe, le calme et la volupté qui règne dans ce poème sont dignes d'appartenir au domaine du songe.

De plus, l'utilisation du futur au cours de ce sonnet démontre la dimension hypothétique de cette rêverie («Nous aurons» v.1, «Nos deux cœurs seront» v.6, «qui réfléchiront» v.7, «Nous échangerons» v.10, «un Ange […] viendra» v.12-13), et permet le doute sur l'éventuelle réunion de ces amants après la mort.

Enfin, la vision d'une mort si douce et si paisible a une singularité appartenant au domaine du rêve. 4) Relevez et classez les sensations évoquées dans ce poème.

Quel glissement observez-vous? «La mort des amants» introduit la plupart des sens.

Tout d'abord, le domaine olfactif est sollicité: «pleins d'odeurs légères» (v.1), «d'étranges fleurs» (v.3); puis s'ensuit le toucher: «des divans profonds» (v.2), «chaleurs dernières» (v.5), «ranimer […] les miroirs ternis et les flammes mortes» (v.13-14); et, enfin, la vue est le sens le plus développé du poème, et ce à cause de la confrontation des thèmes et de la mort, et donc de l'atmosphère riche qui règne dans ce sonnet: «écloses pour nous sous des cieux plus beaux» (v.4), «deux vastes flambeaux» (v.6), «leurs doubles lumières» (v.7), «miroirs» (v.8 et 14), «un soir fait de rose et de bleu» (v.9), et «nous échangerons un éclair unique» (v.10).

Ainsi, il y a un paradoxe: bien que le poème traite de la mort, les sens et les sensations n'ont pas disparu et semblent être, au contraire, intensifiés. Nous pouvons donc observer un effet de «crescendo» vers le sens visuel.

Ceci pourrait s'expliquer par la tradition qui veut que l'on ferme les paupières des défunts, ainsi ce serait le dernier des cinq sens à mourir à son tour; ou bien par le fait que seuls les yeux peuvent porter un regard vers l'autre monde, le futur, d'où leur importance. 5) Quelles visions de la mort s'opposent dans "La mort des amants" et "Une charogne" (les deux étant de Charles Baudelaire)? «Une charogne» et «La mort des amants» proposent deux visions opposées de la mort: un aspect avili pour l'un, et un aspect heureux et idyllique pour l'autre.

Dans «Une charogne», Baudelaire dépeint une mort définitive, qu'elle soit spirituelle («les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve» v.29, «seulement par le souvenir» v.32) ou physique («le soleil rayonnait sur cette pourriture» v.9, «la carcasse superbe» v.13, «les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride» v.17, «des larves» v.19, «le corps […] vivait en se multipliant» v.23-24, etc.). La vision de la mort est, dans ce poème, extrêmement négative et sombre, et ceci est exprimé par le champ lexical de la putréfaction («charogne infâme» v.3, «la puanteur était si forte» v.15, «moisir parmi les ossements» v.44, etc.).

Dans «La mort des amants», Baudelaire expose une conception adoucie de la mort, qui, cette fois-ci, conduirait à l'Idéal.

En effet, le thème de la mort est allié à celui de l'amour éternel, la fusion de ces deux amants, ainsi qu'à la douceur.

Ainsi, Baudelaire oppose violemment deux visions de la mort dans ces deux poèmes: dans «Une charogne», il s'agit du décès de la chair humaine dans des conditions malsaines et nauséabondes, mais aussi celui de l'espoir d'atteindre un au-delà idyllique; tandis que dans «La mort des amants», la mort a le pouvoir d'unir éternellement deux êtres dans une éternité calme et voluptueuse.. »

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