La musique , Les Fleurs du Mal
Publié le 03/01/2016
Extrait du document
«
peut aussi voir un jeu sur l'homonymie, la mer au sens maternel, connotation moins sensuelle qu'affective.
Le
deuxième vers est sous le signe de l'orientation, un enjambement qui met en valeur le complément
circonstanciel de lieu « vers ma pâle étoile », où « mer » est repris par « vers » : cela laisse entendre un départ
très tôt le matin, les marins s'orientent avec les étoiles, l'adjectif possessif renvoie aussi à son destin, à cet
idéal personnel (la bonne étoile).
Il s'agit peut-être ici d'un idéal peu distinct, caché aux yeux du poète, très
personnel et peut-être obscurci.
Mais cette étoile est « pâle », elle représente donc un idéal éloigné, la direction
laisse entendre qu'il s'agit d'un voyage personnel et intime.
Dans l'édition précédente, il y avait « parfois »
repris par « souvent ».
Sur cette orientation se suivent les compléments de lieux qui insistent sur l'immersion
du personnage, renforcée par le parallélisme, ils nous font presque oublier le thème de la musique, le « plafond
de brume » et « l'éther », renvoient à l'idée d'un idéal infini : on a donc la description d'une atmosphère, quel
que soit le temps, il prend la mer.
On note le réseau lexical de la navigation avec une expression propre à la
navigation « je mets à la voile » et l'adverbe « souvent » qui par jeu de paronomase fait penser au vent.
Tout
ceci met en scène une action « je mets » où le poète est sujet, même si le poète semble se laisser emporter.
Il
est emporté par la musique qui fait naitre en lui des images, comme la mer.
La musique crée donc le voyage.
b) La description et la métamorphose
La voile est mise à l'honneur, elle crée une inspiration, il se gonfle les poumons d'air « la poitrine en avant » qui
marque l'appareillage.
C'est presque l'image du voyageur, sur le pont du bateau qui inspire le vent du large, à
travers la description d'une partie du corps « en avant » (la proue du bateau), « les poumons gonflés » (la voile)
qui met en valeur l'attitude héroïque de celui qui prend la mer.
Il joue sur la polysémie [plusieurs sens], c'est
bien le poète qui en même temps inspire de l'air et le bateau qui laisse ses voiles s'inspirer (correspondance
avec « comme de la toile ») : le poète commence donc à être rapproché du navire.
Le bateau prend le vent, il est
donc également rapproché d'un instrument de musique.
Ensuite, Baudelaire fait allusion au mouvement aussi
bien vertical (« escalade le dos ») mais aussi horizontal par les « flots amoncelés », le poète semble épouser le
mouvement de la mer, être dans un état de plénitude (actif et passif).
A travers le « j' » presque central dans le
poème, on remarque une confusion entre le poète et le bateau (métaphore) qui semblent totalement confondus.
Le « dos » semble assez étonnant, la mer est personnifiée comme un immense personnage, mais aussi.
»
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