La pensée voltairienne
Publié le 22/07/2012
Extrait du document
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« L’immortalité est le plus sage, le plus consolant, le plus politique des dogmes » ; c’est une
de ces opinions utiles qui encouragent l’homme à bien vivre : Voltaire ne la nie pas, mais il ne
peut la démontrer.
Après bien des hésitations, il renonce aussi à l’idée de libre arbitre.
« J’avais grande envie que nous fussions libres, écrit -il en 1749 à Frédéric ; j’ai fait tout ce
que j’ai pu pour le croire.
L’expérience et la raison me convainquent que nous sommes des
machines faites pour aller un certain temps, et comme il plaît à Dieu.
»
L’essentiel est de ne rien faire contre la conscien ce que nous tenons de Dieu : la
pratique des vertus, voilà le vrai culte.
« Si la dogmatique divise les hommes, la morale les
unit » ; car sur la notion du bien et du mal tous les hommes et tous les temps s’accordent, si
l’on en donne la seule définition r aisonnable, une définition sociale : le juste et l’injuste.
L’homme est un être sociable ; sa vie n’a de sens et de valeur que dans la mesure où elle
participe à la vie commune.
Comment donc prétendre que la société le pervertisse et le
dégrade ? Voltaire ne conçoit pas cet état meilleur que Rousseau place avant l’était social :
« Que serait l’homme dans l’état qu’on nomme de pure nature ? Un animal fort au-dessous
des premiers Iroquois qu’on trouva dans le nord de l’Amérique… L’espèce des castors serait
très préférable.
» La société crée les vertus humaines, bienfaisance, justice, accomplissement
du rôle que le sort nous attribue.
Aimons nos semblables, sauvegardons leurs droits, et
cultivons notre jardin.
Morale aisée, réconfortante, qui s’oppose à l’asc étisme déprimant.
« Sachons jouir autant que nous pouvons de la vie, qui est peu de chose, sans craindre la mort,
qui n’est rien.
»
La politique est un domaine où Voltaire ne se hasarde pas souvent : « il se borne à
faire ses petits efforts pour rendre les hommes moins sots et plus honnêtes.
» Pourtant on
aperçoit nettement ses tendances.
Il nourrit, comme Montesquieu, une prédilection
philosophique pour l’état démocratique, « naturel et sage » ; mais, comme il a l’horreur de la
populace sotte et fanatique, il se rallie de tout cœur, pour le grand pays qu’est la France, à la
monarchie, non pas à la monarchie anglaise, mais à celle que des siècles ont acclimatée chez
nous.
Le Parlement de Paris, janséniste et (Voltaire l’a éprouvé à ses dépens) persécuteur,
volontairement aveugle aux intérêts du peuple, n’est pas, comme il pensait autrefois, un
conseil auguste, justement investi d’un pouvoir modérateur.
Contre lui, et contre l’Église,
dont il redoute les empiètements, Voltaire veut pour la royauté « une autori té affermie sans
contradiction ».
Est-ce donc le despotisme qu’il exalte et dont il fait la théorie ? Non, car ce
pourvoir « éclairé », soumis aux lois, veut le bien général, hait la guerre, se soucie de
l’hygiène publique, physique et morale, traite égale ment et justement tous les sujets en
matière d’impôts, de justice et de commerce, respecte la liberté des personnes et des opinions,.
»
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