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LA POÉSIE EN 1550 (Littéraire)

Publié le 08/04/2011

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   Le Moyen âge se prolonge par l'école des Grands Rhétoriqueurs, versificateurs habiles, mais dépourvus d'inspiration et de goût. Traitant le plus souvent des thèmes abstraits (Vertus, Vices) ou des incidents de la vie de cour (éloges d'un seigneur, d'une dame, tournoi, bal, mariage) et encombrant leur développement d'allégories et d'allitérations, ils ne connaissent de la poésie que la forme seule.    Cependant, à la première génération des Grands Rhétoriqueurs comme Meschinot (1420-1490), Molinet (1435-1507) ou Guillaume Crétin (mort en 1525), devenus vite illisibles, ont succédé d'aimables et futiles écrivains, qui, dans leurs meilleurs jours, ne sont pas sans annoncer la Pléiade.

« Non point par eau, par neige, ni par glace Mais par sentir un feu pareil au mien. Mais si les contemporains de Marot ont aimé ce poète léger et souriant, ils ont admiré aussi l'écrivain qui exaltait lavictoire de Cérisoles et traduisait les Psaumes de David.

Ronsard peut traiter de haut ces efforts encore gauches,ce sont eux cependant qui l'ont piqué d'émulation.

Lui-même l'a reconnu dans le préambule de l'Ode à François deBourbon (1550) : L'hymne qu'après tes combats Marot fit de ta victoire, Prince heureux, n'égala pas Le mérite de tagloire : Je confesse bien qu'à l'heure Sa plume était la meilleure Pour dessiner simplement Les premiers traitsseulement.

Or moi, né d'un meilleur âge Et plus que lui, studieux, Je veux parfaire l'ouvrage, D'un art plus laborieux... De nos jours, l'ode de Ronsard est aussi oubliée que le poème de Marot.

Remarquons toutefois que, sans sortir deFrance, Ronsard pouvait trouver des exemples de lyrisme plus élevé et plus ample que la poésie amoureuse. Devançant de peu la Pléiade, imprégnée de culture italienne et antique, l'Ecole lyonnaise méritait de trouver grâce tout entière devant Ronsard, et obtenir mieux que la réserve faite en l'honneur de Maurice Scève et d'Héroët. Peintre, architecte, musicien et poète, Maurice Scève est un ces génies encyclopédiques, qui caractérisent la Renaissance avide de toute science.

Huit ans avant Ronsard, il célèbre sa maîtresse en dizains gracieux etmaniérés, qui annoncent les Amours.

Voici Délie comparée à Vénus : Sur le matin, songeant profondément, * Je vis ma Dame avec Vénus la blonde. Elles avaient un même vêtement, Pareille voix, et semblable faconde : Les yeux riants en face, et tête ronde Avec maintien, qui le tout compassait. Mais un regret mon cœur entrelassait Apercevant ma Maîtresse plus belle. Car Cytarrée1 en pitié surpassait Là où Délie est toujours plus rebelle. Cette Délie, selon la tradition, est la charmante et infortunée Pernette du Guillet, morte à vingt-cinq ans, et quilaissa des vers pleins de passion, mais aussi de malice.

Elle imagine une promenade avec son savant ami, qui lui faitun véritable cours; l'espiègle jeune femme se lasse vite de la leçon et quitte le discoureur pour se baigner : Là, quand j'aurais bien au long vu son cours, ' Je le lairrais 2 faire à part ses discours ; Puis peu à peu de lui m'écarterais, Et toute nue en l'eau me jetterais : Mais je voudrais lors quant et quant3 avoir Mon petit luth accordé au devoir Duquel, ayant connu, et pris le son, J'entonnerais sur lui une chanson Pour un peu voir quels gestes il tiendrait.. »

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