La poésie est-elle forcément lyrique ?

Jacques Prévert écrivent de poèmes qui décrivent l’horreur de la guerre, le sang, les ruines et les déportations.  Le poème « Liberté « de Paul Eluard, poème d’ouverture du recueil « Poésie et Vérité « paru en 1942, incarne bien cette poésie engagée : « Sur la santé revenue /
Sur le risque disparu
/ Sur l'espoir sans souvenir
/ J'écris ton nom

/ Et par le pouvoir d'un mot
/ Je recommence ma vie
/ Je suis né pour te connaître
/ Pour te nommer / Liberté «. Ce poème militant a pour but de redonner espoir au moment d’un conflit qui fait des millions de morts. Il est alors parachuté dans les maquis pour remonter le moral des résistants et les encourager à tenir bon. De même, le poème d’Arthur Rimbaud intitulé « Le dormeur du Val «, repris par Boris Vian au XXe siècle, fait écho à cette volonté d’investir le poète d’un devoir critique vis-à-vis de la société et de ses maux. Les poèmes sur la guerre sont donc multiples et illustrent la capacité de la poésie, en tant qu’écriture « déguisée « (pouvoir d’évocation, utilisation d’images), à avoir une portée de résistance politique.