LA POÉSIE LYRIQUE
Publié le 27/06/2012
Extrait du document
Sans doute le rôle de Ronsard est capital dans cette révolution; sa puissante personnalité anime les jeunes poètes et son génie leur montre la voie. Mais c'est l'humaniste Jacques Peletier du Mans (1517-1582) à qui doit revenir la gloire d'avoir lui-même dirigé les premiers pas de Ronsard, et de lui avoir indiqué la direction. La rencontre de Peletier et de Ronsard en mars 1543, au Mans, est vraiment l'événement; capital qui a provoqué le grand renouvellement de notre poésie.
«
LA DÉFENSE ET ILLUSTRATION 79
d'autres camarades, les études commencées en parti culier; de ce long commerce avec les chefs-d' œuvre
poétiques grecs, parfois les plus difficiles, Ronsard retire
non seulement d'excellentes connaissances linguistiques,
mais
le sens de la perfection formelle.
L'enthousiasme
règne dans ce petit groupe d'hellénistes poètes, dont le plus âgé a vingt-cinq ans, et qui prend le nom de
Brigade, puis (1556) de Pléiade.
Peletier, arrivé à Paris,
répand sa grande idée : donner à la France une poésie
de langue nationale qui égale en noblesse
et en beauté
celle des Grecs et des Latins.
Là-dessus paraît (1548) l'Art poétique de Sébilet.
L'auteur, qui n'appartenait pas au groupe, suggérait
cependant quelques-unes des idées que la Brigade con
sidérait comme son apport, en particulier le caractère
divin de l'inspiration poétique; en revanche, Sebilet
ne proposait que quelques timides modifications
aux genres alors en vogue.
Ces vues opposées aux leurs, surtout peut-être cer
taines idées analogues aux leurs, irritèrent les jeunes
novateurs.
Ils se hâtèrent de publier leur Art poétique à eux, sous le nom de Défense et Illustration de la Langue
Française, en 1549.
C'est du Bellay qui signe; non
qu'il soit le seul auteur, mais le nom de sa famille est
fort connu du public.
Trois points sont
à retenir dans cet ouvrage : contre
les latiniseurs qui s'obstinaient à user du latin pour la
haute poésie, le manifeste demandait aux poètes d'user du français.
Pour la démonstration de cette thèse, l'auteur pillait sans vergogne un italien, Sperone
Speroni, qui avait de même réclamé en faveur du toscan
quelques années auparavant.
Afin d'assurer la supré
matie du français, encore faut-il enrichir la langue, si
riche alors dans la prose, mais
trop pauvre de mots utilisables en poésie; et l'auteur énonce divers procédés
pour enrichir le vocabulaire poétique.
En second lieu,
le manifeste répudie les genres moyenâgeux et impose
le seul usage des genres illustrés par les Grecs, les
Romains ou les Italiens, odes, élégies, épigrammes,
églogues, comédies, tragédies, sonnets enfin : en même
temps, il pose définitivement les lois de notre versifi
cation, fondée sur la rime,
et l'alternance des rimes
féminines
et masculines.
En troisième lieu, il proclame
que le but du poète est d'atteindre au sublime, et non.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- poésie lyrique
- ÉVOLUTION DE LA POÉSIE LYRIQUE EN FRANCE AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE (L’). (résumé)
- COMPLAINTE RUTEBEUF Rutebeuf. Poésie lyrique
- La poésie est-elle forcément lyrique ?
- lyrique, poésie - littérature.