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LA POESIE LYRIQUE AU XVIIe SICLE

Publié le 29/03/2012

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poesie

1. MALHERBE (1555-1628) : Enfin, Malherbe vint...

Les simplifications scolaires ont la vie dure. On a aisément tendance à croire : a) que l'aube du XVIIe siècle marque un tournant dans notre littérature ; b) que le rôle de Malherbe - présenté quelque 70 ans plus tard par Boileau comme le réformateur radical qui fait table rase du passé, en l'occurence de l'oeuvre de Ronsard, pour mieux fonder la poésie classique - se résume à cette transformation. Ce schéma traduit bien mal la complexité des faits. En un sens, on peut dire que l'esprit de l'humanisme a survécu aux guerres de religion. Mais il s'est transformé et diversifié. Dans le clan royal et catholique 1, les poètes courtisans, Desportes (1546-1606), Bertaut (1552-1611), le cardinal du Perron (1556-1618) se réclament toujours de Ronsard. Mais, écrivant pour un public que la guerre civile réduit pratiquement à la cour royale, ils ont abandonné pour la plus grande part les ambitions érudites de la Pléiade. Quant au langage, leur poésie est plus claire, elle témoigne d'un plus grand souci d'harmonie, bref, elle traduit une évolution qui va déjà dans le sens des futures réformes de Malherbe. D'autre part la luxuriance baroque s'épanouit dans leur oeuvre. Témoins certaines des strophes de Desportes sur lesquelles Malherbe allait exercer sa critique de pion: ....

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« 96 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE (C'est Henri Ill qui est censé parler) Plût au ciel, dont /es /ois me sont si rigoureuses, Que je fusse entre vous, ô grands masses pierreuses ! Un rocher endurci ; ( ...

) ...

Hélas ! je le suis bien : car se pourrait-il faire, Si j'avais d'un mortel la nature ordinaire, Que je puisse porter Si long temps /es efforts des ennuis et des peines ? Non, je suis un rocher, dont on voit cent fontaines Nuit et jour dégoutter.

(Complainte pour le roi Henri Ill) Le jeune Malherbe Malherbe est né à Caen en 1555.

Sa famille appartient à une petite noblesse d'épée peu fortunée, qui s'est tournée vers la magistrature.

Lui-même semble avoir fait des études de droit.

A partir de 1576, il vit à Aix-en-Provence, d'abord comme secrétaire d'Henri d'Angoulême, bâtard de Henri Il.

Ses rela­ tions, ses amis, sont de • robe •.

De ses premières œuvres, il faut surtout retenir Les larmes de Saint-Pierre, imitation (ou plutôt adaptation) avouée d'un poème italien, publiée en 1587.

Ce n'est pas le thème, lequel appartient à l'arsenal de la propagande de la Contre-Réforme, qui nous intéresse le plus.

Mais nous trouvons ici un Malherbe pleinement baroque, dans les sinuosités du développement, le goût des hyperboles, des antithèses, des longues parenthèses descriptives, la hauteur du ton - avec un sens de l'harmonie que remarqueront plus tard et Chénier et Sainte-Beuve.

Quel­ ques exemples parmi les mieux venus.

Pierre, regrettant son reniement, envie le sort des Saints Innocents, enlevés au ciel sans avoir péché : Ce furent de beaux lis, qui mieux que la nature Mêlant à leur blancheur l'incarnate peinture Que tira de leur sein le couteau criminel, Devant que d'un hiver la tempête et l'orage A leur teint délicat pussent faire dommage, S'en allèrent fleurir au printemps éternel.. »

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