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La princesse de cleve

Publié le 04/04/2013

Extrait du document

La princesse de Clèves       Mme de Lafayette (1678)

 

le roman classique : portrait d'une héroïne vertueuse.

 

PB : comment Mme de Lafayette idéalise-t- elle son héroïne à travers ce portrait ?

 

Introduction :

Mme de Lafayette, élevé au milieu d'intellectuels, de critiques littéraires et de mathématiciens, est vite réputée pour la finesse de son esprit. Introduite à la cour, elle a l'estime du jeune Louis XIV. Elle écrit des nouvelles et des romans qui ne sont pas publiés sous son nom car le roman est considéré comme un genre inférieur, voire immoral. Elle ne reconnaîtra jamais qu'elle a écrit La princesse de Clèves pourtant salué comme un chef-d'oeuvre dès sa parution et qui jouera un rôle essentiel dans l'évolution du roman français. Mme de Lafayette ouvre son roman par une fresque des dernières années du règne de Henri II (1547-1559. Fils de François Ier)

il s'agit ici de voir dans quelle mesure le portrait de l'héroïne est idéalisé ; c'est pourquoi nous étudierons dans une première partie les qualités de l’héroïne, et dans une seconde l'analyse de la société proposée par la romancière.

 

« personne qui avait de la beauté et de la naissance » : ces deux qualités sont associées puisque la beauté physique est le reflet, dans les romans de chevalerie de la beauté morale associée à une naissance noble).

Il y a récurrence du mot « vertu » : quatre occurrences.

Mais cette vertu semble fragiliser la jeune fille : lorsqu'elle rencontre le prince de Clèves elle rougit et sort « promptement ».

De plus qu'elle n'a que seize ans et apparaît seule devant ce ux qui la convoitent et l'épient à la cour.

Cette fragilité de l'héroïne met, par contraste, en relief la vision qu'a le narrateur du monde et de la cour .

II) analyse de la société : a) l'éducation particulière d'une jeune fille du XVIIe siècle : Mme de Chartres, mère de l'héroïne, occupe une place importante dans cet extrait.

Elle est déjà montrée comme au -dessus des autres par les mots qui la qualifient : « dont le bien, la vertu et le mérite était extraordinaire (superlatif).

Elle donne à sa fille l'éducatio n traditionnelle réservée aux jeunes filles de l'époque : « cultiver son esprit et sa beauté » ; cependant le connecteur logique « mais » met en évidence une particularité : « elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable » ; la conjonction de coordination marquant l'opposition fait ressortir le fait que cette intention ne soit pas commune dans la société.

Par ailleurs il est précisé qu'elle s'éloigne de la cour et met à profit cette absence pour éduquer sa fille.

Par ailleurs, Mme d e Chartres fait preuve d'une certaine modernité dans l'éducation de sa fille.

Elle présente d'abord ce que l'amour à de séduisant avant de lui en présenter les dangers, ce que nous montrent les antithèses (ligne 14 à 16) : « tromperie/honnête» , « infidélité/vertu», « agréable/dangereux »..

Elle prône la lucidité vis -à -vis de l'amour en « ce qu'il a d'agréable » et « de dangereux et une «extrême défiance de soi -même » vis -à -vis ici des « engagements » (= liaisons amoureuses ).

La seule façon pour la mère d e l'héroïne d'être vertueux est de « s'attacher à ce qui seule peut faire le bonheur d'une femme, […] Aimer son mari et en être aimé ».

b) vision de la cour et des hommes en particulier : la vision qu'à la narratrice de la cour n'est pas très positiv e.

L'apparence y prime.

Le regard y est primordial : « les yeux de tout le monde ».

L'emploi du verbe modal « devoir » insiste sur le caractère indiscutable de l'opinion de la cour.

Il s'agit donc d'une société dans laquelle l'apparence semble primer.

L'é numération négative faite par Mme de Chartres concernant les hommes montre une opinion remplie de méfiance vis -à -vis d’eux.

Les caractéristiques qui leur sont associées apparaissent dans une énumération peu flatteuse : « le peu de sincérité des hommes, leu rs tromperies » et leurs infidélités » .

D'où la nécessité, par opposition, de l'honnêteté et de la vertu des femmes indispensables si elles veulent éviter les « malheurs domestiques .».

Ces mises en garde expliquent la méfiance de la jeune fille et son em barras vis-à-vis du prince de Clèves lors de la rencontre entre les deux personnages.

Conclusion : Ce portrait de l'héroïne, classique et idéalisé, laisse apparaître en filigrane une vision du monde propre à l'auteur : celle d'une société où l'opinion de la cour fait loi.

En opposition apparaît également un portrait du genre masculin peu flatteur.

Un stéréotype social se dessine ici : celui de l'héroïne vertueuse que l'on retrouvera ensuite dans la littérature romanesque, notamment au siècle suivant dan s La nouvelle Héloïse de Rousseau ou dans Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre.

La princesse de Clèves s'inscrit dans la filiation des romans de chevalerie par le caractère exceptionnel de son héroïne mais il s'en différencie par une approche beaucoup plus individualisée, psychologique : c'est le premier que l'on qualifie de roman d'analyse.. »

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