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la princesse de clève,s scène du bal

Publié le 31/03/2014

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La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678 La scène de rencontre I Une rencontre particulière : un cadre singulier 1.Un soir de bal  C'est un soir tout à fait particulier : formule d'insistance «  ce soir-là ». La scène a donc lieu dans des circonstances très singulières. C'est un bal royal : l'événement se déroule au Louvre à l'occasion des fiançailles d'une princesse : Claude de France, fille du roi Henri II et de Catherine de Médicis. On observe le champ lexical de la danse : « le bal », plusieurs occurrences ; « dansait », plusieurs occurrences ; « la salle ». Autre indice du romanesque de cette soirée étonnante : les préparatifs. Il faut retenir le parallélisme de construction pour les deux protagonistes. Pour madame de Clèves : « avait passer tout le jour des fiançailles chez elle à se parer » ; pour monsieur de Nemours : « le soin qu'il avait pris à se parer augmentait.. »Le même verbe est donc employé à deux reprises ce qui les lie déjà. Ce verbe insiste par ailleurs sur les costumes assez recherchés qui participent ainsi à la mise en beauté des personnages. Ils sont clairement mis en valeur. Mais on ajoutera que le lecteur n'a pas d'indications précises pour imaginer les toilettes. Les descriptions n'intéressent pas Mme de Lafayette ; elle ne donne quasi jamais d'autres indications que celles qui sont nécessaires pour comprendre ce qui se passe. Elle semble n'avoir qu'une hâte : que le bal commence pour que ses héros puissent se rencontrer. Il est fait référence aussi à tout un passé auréolé de gloire. Les personnages présents sont tous désignés par des titres élogieux : « le Roi et les reines ». On évoque le « bal et le festin royal ». Cette tournure a une petite note hyperbolique et cherche à souligner la grandeur et la majesté. Il serait intéressant ici de se souvenir de la première phrase du roman : « La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne d'Henri le Second ». Cette scène de bal semble être l'illustration de ces quelques mots. Ce cadre et ces circonstances sont très différents de ceux dans lesquels M.de Clèves avait rencontré pour la première fois Melle de Chartres. Ici c'est une manifestation particulièrement importante et brillante qui accueille nos héros. 2.Une assemblée solennelle et subjuguée On remarque la présence d'une foule indéterminée : utilisation du pronom indéfini « on », qui témoigne d'un certain anonymat. L'auteur a recours à des expressions un peu vagues et imprécises. Mais même si on ne distingue pas nettement les personnes conviées, toutes se montrent subjuguées. On constate l'utilisation du champ lexical de l'admiration : « admiration » ; « murmure de louanges ». Cette admiration du public guide la réaction du lecteur. Par le processus d'identification tout se passe comme si le lecteur se trouvait lui aussi au milieu des convives et partageait du même coup ce sentiment d'émerveillement. Cette foule est assez dense ; la rencontre entre les deux héros est d'autant plus extraordinaire. Cela met en évidence le caractère unique de ce couple, sa supériorité. Ils apparaissent ainsi comme différents, au-dessus des autres. Cette idée est renforcée par les hyperboles qui accompagnent leur portrait : pour lui : « était fait d'une sorte qu'il était difficile de n'être pas surprise de le voir quand on ne l'avait jamais vu » ; pour elle : « mais il était difficile aussi de voir madame de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement ». On retrouve des tournures symétriques avec l'emploi répété de l'expression « il était difficile ». De plus, l'adjectif « grand » vient ici amplifier le terme « étonnement » déjà riche de sens. Enfin, on pourra ajouter que cet univers qui est dépeint s'apparente à celui des contes de fées : « le prince » ; « le bal » ; « la danse »? on est proche du monde de Charles Perrault. 3.Des êtres prédestinés l'un à l'autre Madame de Clèves et monsieur de Nemours semblent être miroirs l'un de l'autre ; on a pu le remarquer dans les nombreux parallélismes de construction. Ils subissent une sorte d'attraction réciproque à laquelle ils ne peuvent résister. Il faut souligner l'emploi des formules négatives « il était difficile » « il ne put s'empêch...

« la première fois sans avoir un grand étonnement ».

On retrouve des tournures symétriques avec l’emploi répété de l’expression « il était difficile ».

De plus, l’adjectif « grand » vient ici amplifier le terme « étonnement » déjà riche de sens. Enfin, on pourra ajouter que cet univers qui est dépeint s’apparente à celui des contes de fées : « le prince » ; « le bal » ; « la danse »… on est proche du monde de Charles Perrault. 3.

Des êtres prédestinés l’un à l’autre Madame de Clèves et monsieur de Nemours semblent être miroirs l’un de l’autre ; on a pu le remarquer dans les nombreux parallélismes de construction.

Ils subissent une sorte d’attraction réciproque à laquelle ils ne peuvent résister.

Il faut souligner l’emploi des formules négatives « il était difficile » « il ne put s’empêcher » qui illustrent l’impossibilité de refreiner cette attirance.

C’est presque une fatalité, leurs destins semblent s’écrire ainsi. Rappelons qu’ils ne se connaissent pas, ce que vient dire le discours ind : « Le Roi et les reines se souvinrent qu’ils ne s’étaient jamais vus » ; « les voir danser ensemble sans se connaître ».

Cette idée est ici accentuée à deux reprises dans une même phrase.

Cette rencontre se déroule alors avec une évidence quasi magique.

L’évolution des termes désignant monsieur de Nemours est d’ailleurs tout à fait significative : on passe de « quelqu’un » à « celui » puis « un homme » et enfin « M.

de Nemours ».

Il y a une sorte de progression vers une reconnaissance naturelle.

« Ils les appelèrent quand ils eurent fini » : c’est l’intervention du roi et des reines qui va leur permettre d’être réunis.

Ils sont ici en position d’objet et se laissent guider par l’action. Cadre magnifique, intervention du hasard, transgression du protocole, tout se conjugue pour faire de cette rencontre « une aventure qui avait quelque chose de galant et d’extraordinaire ».

ce dernier qualificatif distingue vraiment ce duo comme hors du commun. II Le récit du coup de foudre 4.

L’arrivée du conte et l’effet de surprise Comme lors de sa présentation à la Cour, l’entrée de la princesse de Clèves au bal suscite l’admiration de tous : « on admira sa beauté et sa parure » ; elle ne voit pas arriver le duc mais elle le perçoit « un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait » ; la symétrie entre les deux entrées est soulignée : comme pour Mme de Clèves, tout le monde s’écarte devant le duc « à qui on faisait place ».

Cette rencontre est mise en scène de manière très soignée : la trajectoire du duc de Nemours est particulière.

Il se déplace depuis la périphérie vers le centre : « vers la porte » ; « qui entrait » ; « qui arrivait » ; « lorsqu’il fut proche d’elle ».

Les précisions apportées permettent au lecteur de visualiser cette entrée.

Pour mieux ménager le suspens, il est intéressant de remarquer que le duc n’est pas nommé immédiatement mais par des périphrases assez générales. Cette rencontre va être marquée par l’effet de surprise.

« C’est alors que leurs yeux se rencontrèrent » pour reprendre la célèbre formule de Flaubert.

Mais ils ne vont pas être amenés à s’observer patiemment, pas de longs regards échangés : ils se découvrent brutalement.

« Elle se tourna et vit » : l’emploi du passé simple suggère la rapidité de l’action.

Plusieurs expressions viennent insister sur ce thème de la première fois : « quand on ne l’avait jamais vu » ; « ils ne s’étaient jamais vus ».

On. »

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