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La puissance argumentative de la poésie

Publié le 18/01/2020

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A-Jean de La Fontaine, « Les deux Taureaux et une Grenouille » Fables, II, 4, 1668.

B - Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne, vers 1-30, 1756.

C - Victor Hugo, « Ultima verba » Les Châtiments, VII, 17, 1853.

D - Eugène Guillevic, « La vie augmente » Gagner, 1949.

Vous répondrez d’abord à la question suivante.

Question (4 points)

Dites, pour chacun de ces poèmes, s’il s’agit d’une argumentation directe ou indirecte dont vous reformulerez la thèse implicite ou explicite.

Vous traiterez ensuite un de ces sujets au choix.

Commentaire (16 points)

Vous commenterez le texte de Victor Hugo (texte C).

Dissertation (16 points)

L’écriture poétique vous paraît-elle renforcer ou affaiblir l’expression des idées ?

Vous répondrez à cette question en un développement composé, prenant appui sur les textes du corpus, ceux que vous avez étudiés en classe et vos lectures personnelles.

Écriture d’invention (16 points)

Vous rédigerez un apologue en prose illustrant d’une autre façon la morale de la fable de La Fontaine, « Les deux Taureaux et une Grenouille ».

• La question est multiple.

Il s’agit de savoir :

1. d’une part, si les auteurs prennent un détour pour amener leur thèse : ils peuvent passer par une « histoire » - un récit (cas de l’apologue) - ou un jeu sur les mots, ou une image, ou un exemple concret.

Ils peuvent au contraire argumenter directement, sans passer par quelque « détour » que ce soit (cas de l’essai : voir sujet n° 6, p. 162).

Les types de raisonnements pour argumenter

L’argumentation peut emprunter plusieurs types de raisonnements, dont les principaux sont :

le raisonnement inductif : il part de l’exemple, de faits particuliers pour déboucher sur une thèse générale. C’est le type de raisonnement utilisé dans les sciences expérimentales ; c’est aussi celui sur lequel reposent les apologues : le récit sert d’exemple pratique dont on tire la théorie (la thèse).

le raisonnement déductif : Il part d’une Idée générale pour déboucher sur des propositions particulières. C’est ie raisonnement employé en mathématiques ; c’est aussi celui sur lequel reposent l’essai, le discours.

le raisonnement par analogie : il consiste à tirer des conclusions similaires de deux réalités proches que l’on a comparées. Il se fonde sur la comparaison. Il s’exprime par des formules telles que « de même que... de même... ». C’est aussi sur ce raisonnement que reposent les apologues (la « morale » des fables commence souvent par « ainsi... »).

,

L’apologue

L’apologue est un récit allégorique, une histoire en vers ou en prose, qui met en scène des animaux, des végétaux, parfois des humains ou même des notions (la Mort) et dont le lecteur peut tirer une leçon morale, un enseignement.

Ce sont des œuvres à teneur didactique, à visée pédagogique.

La morale peut être explicite (exprimée clairement) ou implicite (non exprimée : le lecteur doit l’extraire du récit).

Font partie des apologues :

- les fables ;

- les contes, notamment les contes philosophiques du xvm9 siècle ;

- les exempta (exemplum au singulier), contes animaliers qui accompagnaient les prêches des prêtres au Moyen Âge ;

Introduction

1. L’exil valorisé

1.1. Un choix déterminé

1.2. La fraternité dans l’exil

1.3. La dureté de l'exil

2. Le pouvoir de la parole : la parole est acte

2.1. Victime de la parole : la souffrance de celui qui dit la vérité

2.2. La parole d’un prophète

2.3. La parole modifie le cours des événements et est détentrice du futur

3. L’affirmation du moi

3.1. Le défenseur des vraies valeurs : gardien de la République, respectueux du passé, force et conviction

3.2. L’attitude symbolique du poète romantique

3.3. La solennité d’un serment et d’une leçon politique

Conclusion

« l SUJET l1!.füll::%'d Les deux Taureaux et une Grenouille Deux taureaux combattaient à qui posséderait Une Génisse avec l' empire 1• Une Grenouille en soupirait.

« Qu'avez-vous ? se mit à lui dire s Quelqu'un du peuple coassant.

-Eh ! ne voyez-vous pas, dit-elle, Que la fin de cette querelle Sera l'exil de l'un; que l'autre, le chassant, Le fera renoncer aux campagnes fleuries ? 10 Il ne régnera plus sur l'herbe des prairies, .

Viendra dans nos marais régner sur les roseaux, Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux, Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisse Du combat qu'a causé Madame la Génisse.

» 1s Cette crainte était de bon sens.

L'un des Taureaux en leur demeure S' alla cacher à leurs dépens : Il en écrasait vingt par heure.

20 Hélas ! on voit que de tout temps Les petits ont pâti des sottises des grands.

Jean de La Fontaine, Fables, Il, 4, 1668.

1.

I:empire : le pou~oir.

i•j,jijii::für!i:I En 1755, Lisbonne est dévastée par un tremblement de terre.

Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! Ô de tous les mortels assemblage effroyable ! D'inutiles douleurs éternel entretien! Philosophes trompés qui criez: «Tout est bien»; 5 Accourez, contemplez ces ruines affreuses, Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses, Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés, Sous ces marbres rompus ces membres dispersés ; Cent mille infortunés que la terre dévore, 10 Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore, Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours LA PO~SIE • SUJET ..

, 2(1. »

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