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LA RÈGLE DES UNITÉS Qu'en un lieu, qu'un un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. Boileau.

Publié le 22/02/2012

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boileau
La règle des trois unités, ou «règle des unités », concerne le théâtre classique. Elle se rapporte à l'unité de lieu, l'unité de temps et l'unité d'action. La simplification excessive due aux manuels scolaires fait que le grand public et les étudiants ont une vision caricaturale de la question qui se ramène à la proposition suivante : la pièce doit se passer dans un seul endroit (unité de lieu), concerner des événements qui se déroulent dans une même journée (unité de temps) et ne se rapporter qu'à une seule action (unité d'action). Cette proposition n'est pas, à proprement parler, fausse, mais cet idéal n'est bien souvent qu'approché et pendant les premières décennies du XVIIe siècle, on ne s'en soucie pas du tout. «Qu'en un lieu, qu'un un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.»
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« être aussi comme signe d'un théâtre aristocratique s'opposant au théâtre populaire, on en vint à réduire la périodeconcernée par la représentation.

Certains théoriciens souhaitent une stricte adéquation entre le temps de lareprésentation et celui de la crise évoquée.

Cela réduisait l'unité de temps à trois heures.

D'autres, arguant du faitque, pendant les entractes, on pouvait admettre qu'il se « perdait » du temps, accordent une journée entière ou unpeu plus.

Le respect de cette unité de temps est parfois souligné, tout au long de la pièce, par le discours despersonnages qui font remarquer que le soleil se lève, qu'il est au zénith, qu'il se couche, que la lune apparaît dans leciel ou qu'une obscure clarté tombe des étoiles.

Dans d'autres cas, le metteur en scène fait évoluer le soleil dans ledécor au fil des actes puis apparaître des étoiles sur fond de scène.Complètement négligée par le théâtre préclassique, l'unité de temps est celle qui s'imposa la première et fut la plusrespectée, même si les auteurs en prennent parfois à leur aise.

Jacques Scherer cite le cas d'un auteur (de Ryerdans Clarigène, 1639) qui n'hésite pas, pour que tous les événements qu'il évoque puissent tenir dans une mêmejournée, à situer Athènes au bord de la mer.Le théâtre préclassique ne se soucie pas le moins du monde de l'unité de lieu et, comme dans le théâtre deShakespeare, les scènes successives peuvent se dérouler en des endroits différents et parfois fort éloignés.

Lesthéoriciens du théâtre classique lui accordent une certaine importance, mais la pratique ne suit pas vraiment.Aristote, à la différence des deux cas précédents, n'en parle pas, et il n'est donc pas possible de s'appuyer sur sonautorité.

Mais l'unité de lieu est la conséquence normale de l'unité de temps.

Du point de vue de la vraisemblance,les événements ne peuvent se dérouler que dans l'espace qu'il est possible de parcourir en vingt-quatre heures.Les idées fluctuent sur la question.

Le lieu « unique » peut être une région, une ville, un palais, une salle d'un palais,une rue.

Chacune de ces solutions pose d'ailleurs des problèmes.

Dans les premiers cas, la scène n'est pas un lieuunique, mais un lieu composite.

L'endroit représenté sur la scène correspond, en fait, à plusieurs lieux dans la fictionreprésentée, d'où parfois de sérieux problèmes de mise en scène.

Si on opte pour la rigueur extrême, le lieureprésenté sur la scène est bien le lieu unique — une salle du palais, par exemple — où vont se retrouver tour à tourou ensemble tous les personnages.

La vraisemblance en souffre quelquefois, par exemple quand on voit des ennemismortels venir conspirer et confier leurs secrets au même endroit et à quelques minutes d'intervalle.Du fait de ces problèmes, rares sont les pièces ou le principe de l'unité de lieu est strictement respecté.

Une piècecomme Bérénice (1670), dont l'auteur s'astreint à respecter cette règle avec rigueur, est en réalité une exception.II> Cet examen conduit donc à apporter nuances et explications aux simplifications scolaires.

Elle montre aussicombien cet art doublement de fiction qu'est le théâtre peut changer au cours des siècles en ce qui concerne lesconventions.

Les contemporains de Louis XIV admettaient difficilement qu'un personnage vieillisse au cours d'unepièce ou qu'il passe d'une ville dans une autre, ce qui pour nous n'a rien de gênant.

En revanche, les mêmesspectateurs voyaientsans en être incommodés une tragédie située en Grèce il y a plus de deux millénaires être jouée dans un décorreprésentant un palais ressemblant à Versailles avec des personnages habillés comme les contemporains de LouisXIV.Enfin, même avec les nuances que nous avons apportées, le contraste est frappant entre les trois ou quatrepremières décennies du siècle et la période qui suit.

Au fur et à mesure que Louis XIV reprend en main son royaume,le structure dans le sens d'une centralisation, impose son autorité, le théâtre s'épure, se discipline, se soumet à desrègles, préfère la condensation à la profusion.. »

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