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La relation maître/valet

Publié le 08/01/2013

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Beaumarchais

Les valets

Dans le Barbier de Séville, Figaro trompe Bartholo au profit du jeune comte Almaviva amoureux de

Rosine. Ses expériences lui confèrent une autorité que les valets traditionnels n'ont jamais eue. Dans le

Mariage de Figaro, le personnage gagne en profondeur. Il a acquis un esprit plus ou moins léger, plus

lucide et pratique. Ses stratagèmes pour contrer le désir d'Almaviva de rétablir le droit de cuissage et

celui de Marceline qui veut l'épouser, témoignent d'une ambition sociale et d'une conscience de soi très

modernes. Il acquiert une dimension philosophique par ses réflexions sur l'injustice sociale et sur le

destin. Il est intelligent, calculateur, passionné.

Suzanne, comme toute soubrette de comédie n'a pas de passé et voue une affection complice et

respectueuse à sa maîtresse. Elle montre une force de caractère, une aptitude à jouer la comédie, un

dynamisme qui en font le double de Figaro. Elle est au coeur de l'action : comme informatrice et

messagère mais aussi comme objet de désir de trois hommes. Elle n'est ni corrompue

« Il arrive aussi cependant qu'on dénonce l'immoralité d'une intimité pernicieuse.

Le valet complaisant participe au libertinage de son maître.

La proximité des liens domestiques favorisent les amours illégitimes. « Séduites et abandonnées », les servantes constituent un des viviers de la prostitution féminine. Pour les moralistes du Siècle des Lumières les domestiques incarnent les passions négatives.

Ils vivent dans l'artifice en prenant le nom et les titres de leurs maîtres.

Dénué de toute identité, le valet n'est que le double de son protecteur. Dans la littérature : Dès l'Antiquité les relations maîtres/valets sont ambiguës. Dans la tragédie grecque, les esclaves affranchis n'ont un rôle que de confidents : conseillers et porteurs de messages ou nourrices tempérant les passions de leurs maîtresses hors d'elles.

Les comédies au contraire, haussent les esclaves au statut de personnages. Dans la comédie latine la morale est éloignée de la nôtre.

On ne se scandalise pas des esclaves rusés ni des fils corrompus qui joignent leurs efforts pour extorquer de l'argent aux barbons.

La comédie latine ne prétend pas condamner les fautes mais former les esprits. Héritière de la comédie latine, la commedia dell'arte se développe dans toute l'Europe dès la fin du XVI. Les acteurs, entre dix et vingt par troupe, portent des masques et des costumes qui les font reconnaître immédiatement.

Ils incarnent des types fondamentaux, sociologiques ou psychologiques présents dans tous les scenari : deux vieillards, un capitan, deux jeunes amoureux et leurs amantes, deux valets ou deux soubrettes. Les valets, zanni tirent leur nom du prénom Giovanni, Jean (cf.

Petit -Jean dans les Plaideurs de Racine). Contrairement à l'Antiquité, le maître n'a plus le droit de vie et de mort sur le valet, mais il ne se prive pas de coup de bâtons.

Tous sont plutôt portés sur la boisson et la bonne chère ; on peut distinguer deux types : – le fourbe ou l'ingénieux : malin, svelte, il est toujours en mouvement (Scapino, celui qui esquive).

Il a de l'esprit et manie bien la rhétorique.

Le plus célèbre est Brighella, qui aime à contrarier les désirs de son maître, souvent au profit du fils et n'hésite pas à voler.

Mascarille et Scapin lui ressemblent. Ces valets sont les ancêtres des Scapin et Mascarille de Molière, des Arlequin de Marivaux. – le balourd et le naïf : gourmand, paresseux et poltron, il fait le pitre sans le vouloir par ses discours incohérents et son manque d'équilibre.

Pedrolino (Pierrot) en est une version plus honnête et sentimentale (cf.

costume blanc) Le Sganarelle du Dom Juan de Molière hérite de ce déséquilibre : « il se casse le nez » avec son « raisonnement ». Le couple maître/valet Pour des raisons d'équilibre dans ces comédies assez primitives, les relations se fondent sur la complémentarité.

Un maître grotesque sera persécuté par un valet rusé et mobile, habile à esquiver les coups et ourdir des intrigues.

Un maître plus spirituel sera affublé d'un valet balourd.

Ce n'est qu'au XVIII siècle que des rapports d'identité s'établiront.. »

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