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La relation maître-valet dans la comédie.

Publié le 15/12/2013

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Dans la comédie, la peinture des relations au sein du couple que forment le maître et le valet est un terrain de prédilection pour les dramaturges. L'action se fonde largement sur l'enchaînement des péripéties qu'entraîne cette «cohabitation » souvent conflictuelle. Or, de manière paradoxale, on a pu dire à ce sujet que la «fonction » du valet était celle d'un maître du jeu. L'expression, qui peut prendre plusieurs sens, mérite d'être questionnée. Que faut-il entendre en effet par «jeu » et par « fonction » ?A quel niveau d'analyse de la fable peut-on faire du valet l'élément dominant et directeur ?Nous nous appuierons pour répondre sur les textes du corpus soumis à notre attention et sur d'autres exemples variés. Dans ces textes, les scènes mettent en oeuvre plusieurs formes d'inversion des statuts sociaux. Il n'est pas certain en revanche que le valet puisse être systématiquement considéré comme le moteur de l'action et, en fin de compte, celui qui domine. Il reste alors à savoir si Sganarelle, Arlequin et consort ne sont pas, en dernière analyse, les « maîtres » du jeu comique et moral. Le théâtre de comédie se fonde le plus souvent sur la relation entre le maître et son valet, deux personnages au statut hiérarchique opposé. La prédominance du Maître, dont la définition première est, rappelons le, d'avoir une autorité sur les autres, amène le spectateur à donner à ce personnage le premier rôle. Or, par l'inversion des statuts sociaux, les auteurs comiques ont détourné « l'ordre des choses » établis à l'époque, et placé les valets en pivot du déroulement de la comédie. Tout d'abord, par le simple jeu scénique, le valet apparait souvent comme un personnage surractif qui s'approprie l'espace en se déplaçant aux quatre coins de la scène. Par exemple, Scapin, ...

« à géronte, se trouvant dans un sac.

La gestuelle abondante et parfois désordonnée des valets contribue également à effacer la présence du maître, qui parait ainsi se fondre dans le décor et disparaitre aux yeux des spectateurs. Le fait que le valet soit l’élément comique face à un maitre souvent lourd et fastidieux ne fait que renforcer l’affection qu’il suscite auprès des spectateurs et sa prédominance dans la pièce.

Les valets sont mis en avant par rapport aux maîtres, rendus plus discrets. Par ailleurs les valets sont présents dans presque toutes les scènes d’exposition et dans les dénouements et certaines facettes des personnages se révèlent grâce aux valets : on observe dans l’ile des esclaves, dans la scène d’exposition, la seule présence d’Iphicrate et d’Arlequin, respectivement maitre et valet.

Arlequin est d’ailleurs celui qui va poser les questions nécessaires à la diffusion des informations concernant leur situation.

En ça les valets ont une fonction d’information au sein de la pièce.

Dans la simple distribution des répliques, ce sont les eux qui discourent le plus.

La présence sur scène du valet est prépondérante.

Et usant de différents moyens dont il est seul « maître » il parvient à monopoliser l’attention du spectateur sur sa personne. Tous ces éléments scéniques contribuent à faire des valets des personnages qui se démarquent par rapport aux autres personnages, et qui sont placés en position de supériorité alors que le rôle social traditionnel du valet est une fonction subalterne.

Le théatre comique mettant ainsi en scène une inversion des rôles et des fonctions des personnages conférant ainsi aux valets une fonction de personnage principal. Au-delà du jeu scénique, cette inversion débouche également sur un jeu d’opposition des forces en présence, des caractéristiques et des comportements des personnages, dont le valet est à la fois le régulateur, mais aussi le moteur.

Les valets comiques, par leur bon sens. »

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