La Renaissance
Publié le 16/02/2011
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Dans la grande effervescence artistique et morale qui signale le XVIe siècle, la littérature appauvrie fut l'objet d'une rénovation profonde due à l'imitation des littératures classique et italienne. L'acceptation enthousiaste de la culture classique est le grand fait intellectuel de la Renaissance. Jusqu'alors on avait connu les écrivains antiques (surtout Ovide et Virgile), mais sans essayer de s'approprier leurs qualités artistiques, simplement pour leur intérêt narratif, moral ou symbolique : pour la première fois, grâce aux leçons des humanistes, on s'inspira directement de leur style et de leur pensée ; ils furent des modèles.
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LA RENAISSANCE ITALIENNE
ET SON RAYONNEMENT
LA nouvelle prospérité de la civilisation qui s'affirme à la Renaissance italienne n'est pas un
phénf!mène soudain, surgi à la suite d'une conquête heureuse ou de l'avènement d'un souverain de
génie.
Les invasions barbares, qui ont ravagé la Péninsule pendant deux siècles, furent semblables à
la tempête d'automne qui prélude à une triste léthargie hivernale; mais le bon grain de la civilisation
latine ne fut pas complètement détruit.
Les grandes voies consulaires étaient toujours là, comme
aussi les villes, parcourues autrefois par les légions triomphantes, puis par les foules de pèlerins, et
le long des routes, dans les villes nues et croulantes, le regard stupéfait du passant se posait sur les
pierres milliaires, les anciens forums, les inscriptions, les monuments et les édifices publics, témoins
éloquents d'une grandeur déchue que personne ne pouvait ignorer.
Mais la langue surtout survivait,
et, bien que déformée par l'usage quotidien du peuple, elle était toujours la langue universelle du
droit et de l'Eglise et rappelait les chefs-d' œuvre de la littérature classique.
Dans les campagnes
appauvries, les moines succédaient aux serfs de la glèbe, tandis que, dans le silence des cloîtres, les
moines toujours faisaient alterner avec les psaumes l'étude et la transcription des manuscrits qui
ont sauvé de l'oubli une si grande partie du savoir antique.
Ainsi, le fil conducteur de la civili
.sation s'amenuisait, mais ne se brisait pas; et lorsque, l'an mille une fois franchi, le printemps revint
avec les relations internationales, et que le soleil put répandre la douceur de ses rayons, le bon grain
s'éveilla à la vie et fit jaillir ses germes du sol.
Entre le XIe et le XIIe siècle, tandis qu'à Bologne renaît l'étude du droit romain, le droit ca
nonique prend la forme et le fond du droit positif.
Immédiatement après, le mouvement philosophique,
qui s'épanouit avec la scolastique et fait revivre, dans la Somme de saint Thomas, la vigueur dia
lectique d'Aristote, s'associe au mouvement juridique.
C'est l'époque des communes qui luttent contre
les prétentions impériales et qui, fortes de leurs industries et de leurs commerces, aspirent à la liberté
en jetant les fondations de l'indépendance des futurs organismes politiques.
En quelques mots, les
frontières de la Péninsule deviennent trop étroites pour le savoir et l'activité des nouvelles générations;
et Gênes et Venise, sur les traces d'Amalfi et de Pise, portent leurs emblèmes respectés et glorieux
dans tous les ports de la Méditerranée; les banqùiers lombards et florentins règnent sur les marchés
de Paris et de Londres.
Rome, siège de la papauté, est encore la Ville Eternelle, la législatrice universelle
de la foi e~ des mœurs, et une légion de missionnaires et de voyageurs pénètrent dans le continent
asiatique et nouent les premières relations entre l'Extrême-Orient et l'Occident.
Ainsi l'Italie, sans
armes ni armées, domine pacifiquement le reste de l'Europe et hors d'Europe, s'élevant à un sommet
auquel la puissance romaine n'était parvenue que mille ans auparavant.
C'est dans le sentiment plus ou moins conscient de la noblesse de son origine et de sa force morale,
dans le culte des grands idéaux de patrie et de religion que se fonde la Renaissance qui, dans le.
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