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la scène du pauvre ( Dom Juan )

Publié le 11/02/2013

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La scène II de l'acte III ne figurait pas dans l'édition de 1682, et la critique s'accorde à penser qu'elle fut réduite dès la seconde représentationns aux répliques indispensables à l'enchainement des évènements de l'acte III. Cette rencontre dans une forêt, conforme à la tradition tragi-comique, semble avoir pour objet de préparer l'intervention de Dom Juan au secours des frères d'Elvire attaqués par les voleurs. Son inutilité dans l'intrigue invite à y voir un court épisode fermé sur soi, une sorte de fable intérieure à la comédie où Dom Juan n'est plus que le représentant de l'insolence libertine. Mais l'on considère que la scène n'est pas seulement un moment dans le déroulement de la comédie,mais un épisode fermé sur soi dans lequel on pourrait découvrir des significations religieuse et sociale. La scène s'ouvre par une réplique de Sganarelle «  enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville «. cette réplique a pour intérêt de relier cette scène à la précédente sur le plan de l'intrigue. Le nouveau personnage introduit est donc présenté comme un guide. Rôle qu'il va parfaitement remplir «  vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt. « les indications précises témoignent de la connaissance parfaite des lieux. Ce personnage est donc familier au cadre. Le « mais « adversatif introduit une information supplémentaire « je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes et que, depuis quelque temps, il y a des voleurs ici autour. « « je te suis bien obligé « cette expression dénote de la reconnaissance de Dom juan sans qu'il y ait véritablement l'idée de redevance. Le syntagme nominal introduit par le possessif de la première personne « mon ami « exprime la sympathie envers son bienfaiteur. La proposition coordonnée « et je te rends grâce de tout mon coeur « est une formule commune pour exprimer sa reconnaissance sans plus. La réponse «  si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône. « suppose que le pauvre ait assorti son avertissement d'une demande d'aumône. Le recours au conditionnel exprime bien le fait qu'il s'agit d'une prière et non pas d'une revendication. D'ailleurs, le sémantisme du verbe secourir et l'article indéfini « quelque « rendent compte de la nécessité dans laquelle il se trouve. «...
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« « ah, ah » donne à la réplique une note ironique.

lele verbe « intéressé » est à prendre au sens de revenu.

Grâce au syntagme prépositionnel « à ce que je vois » présente le jugement de l’aristocrate comme une constatation.

Il feint de prendre le mendiant en flagrant délit d’infidélité à la morale du désintéressement.

Ce reproche ne semble pas fondé, puisque son interlocuteur a déjà précisé qu’il était nécessiteux.

Chose sur laquelle il va encore insister dans la phrase « je suis un pauvre homme ».

notons la place de l’adjectif en épithète préposée au nom, en ce sens ce n’est pas sa misère matérielle qu’il tente de mettre en avant mais plutôt son malheur pour que son interlocuteur éprouve de la pitié envers lui et le plaigne. « Je ne manquerai pas de prier le Ciel qu’il vous donne toute sorte de biens.

» Entre le pronom personnel « je » qui est sujet du verbe « prier » et le « vous » qui est l’objet du verbe « donner » la dissonance est claire.cette formule est à mettre en rapport avec une autre formule prononcée par le pauvre plus loin « prier le ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.

Les deux formules se renforcent pour mieux mettre en valeur le rôle que s’attribue le pauvre.

Il s’est fait intercesseur sur le plan spirituel en faveur du riche. « Eh ! Prie-le qu’il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres ».

Ici le libertin cet à instaurer une stratégie de tentation progressive.

Cette réplique en constitue la première étape dans la mesure où il semble insister sur l’inutilité de ses prières.

Il lui refuse son rôle théologique d’intercesseur.

Par la séquence « sans te mettre en peine des affaires des autres » il tente de ridiculiser la naïveté de la croyance du pauvre. « Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme : il ne croit qu’en deux et deux sont quatre et quatre et quatre sont huit.

» La deuxième intervention de Sganarelle est risible puisque le valet tente de justifier l’attitude de Dom Juan par sa prétendue croyance.

En effet dans la scène une de l’acte III, Sganarelle a la certitude que son maitre ne croit qu’en l’arithmétique.

Le recours à la construction restrictive dénote d’une ironie. Comme souvent, la réplique de Sganarelle n’a pas d’écho et Dom Juan continue « Quelle est ton occupation parmi les arbres ? » le mot « occupation est à prendre au sens de « travail susceptible d’occuper ».

en ce sens, la question n’est pas fortuite.

Il la pose dans le but de provoquer le mendiant.. »

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