LA SCENE FINALE DE CAMUS
Publié le 17/01/2013
Extrait du document


«
s'articulent autour de la
présence ou absence de
l'aumônier.
Opposition entre
l'homme face à autrui ou face à
lui-même .
· Dans un premier temps, révolte
très vivante, grâce au discours
indirect libre qui fait entendre la
voix même de Meursault.
Oralité presque théâtrale du
discours.
On a un net effet de
réel … Puis passage à la paix.
Noter les champs lexicaux
(révolte partie 1 / paix partie 2).
b) Une véritable Cartharsis
· Meursault s'affirme comme un
homme dans ce mouvement de
découverte de soi (passage
partiel à partie 2 ) comme dans
la catharsis antique qui fait
passer de la terreur à la pitié :
solitude tragique du héros face
à l'aumônier qui « représente
tous les autres ».
révolte intérieure : « crier à
plein gosier » ; « déversais » ;
« j'étouffais » ;
« bondissements ».
sorte d'accès au sublime dans le
second moment : « j'ai retrouvé
le calme » ; « merveilleuse
paix » ; « pour la première fois
depuis longtemps ».
· Première partie montre une
affirmation de soi dans la
violence : « Moi, j'avais l'air » ;
« mais j'étais sûr de moi ».
Relever la très forte présence de
la première personne.
Opposition aux autres qui
n'apparaissent finalement que
comme des figurants.
Seconde partie = acceptation de
soi « je me suis senti prêt à tout
revivre » ; « comme si cette
grande colère m'avait purgé du
mal ».
Libéré de ses mauvaises
passions, Meursault est enfin
libre.
« Je m'ouvrais pour la
première fois à la tendre
indifférence du monde ».
Meursault peut accéder comme
un héros tragique, au sublime
par la mort.
· Meursault dans le roman était
sans arrêt prisonnier d'un temps
qui l'isolait.
Son champs
d'action de limite au présent et
passé et futur proches.
Dans cet extrait, l'utilisation du
plus que parfait est novatrice
ici.
Pour la première fois, il
envisage la vie de façon
beaucoup plus large dans le
passé et le futur.
« j'aurais pu
vivre »...
C'est très paradoxal
car seules quelques heures le
séparent de son exécution.
Au moment de mourir, sa vie
prend une importance inédite, et
presque fantastique ( « un
souffle obscur » qui
« remonte » du futur ).
Avec ce nouvel « étirement »
du temps, il se sent prêt à tout
revivre.
b) La fin des certitudes
· Plus aucune vérité ne semble
acceptable.
« aucune de ses
certitudes ne valait un cheveux
de femme ».
Cette référence à
« la femme », peut être Marie ?,
le rend plus humain.
« Il n'était plus sûr d'être en vie
puisqu'il vivait comme un
mort ».
Évidente critique du
dogme religieux et perte de la
certitude : quand vit-on ?
Puis citation de chaque
personnage du roman où tout
devient l'équivalent du reste.
Les personnages sont
interchangeables.
Ils font partie
du « les autres aussi ».
L'être
humain se retrouve seul face à
une multitude de détails, tous
sur le même plan.
c) La mort comme unique gage
de la vie
· « Rien n'a d'importance » pour
Meursault.
C'est en quelque
sorte la « morale » du discours
à l'aumônier.
C'est la mort qui
est censée « justifier »
l'existence.
La mort devient le
« destin » qui « élit » tout le
monde.
Finalement la · Dans ce monologue, Meursault
semble se libérer à travers une
sorte de « purge » de ses doutes
et angoisses.
C'est la première
fois qu'il affirme ses sentiments
et pensées et qu'il les explique.
Cette liberté passe par
l'extériorisation.
( voir les
verbes utilisés ) ; il s'endort et il
est dit qu'il se réveille « avec
des étoiles sur le visage » …
sorte de représentation
symbolique d'une renaissance ?
Il semble aussi se rapprocher de
sa mère par cette renaissance.
On arrive pour la première fois
à une prise de conscience :
« pour la première fois depuis
bien longtemps, j'ai pensé à
maman ».
Meursault comprend
enfin ses derniers actes et se
compare à elle : « Personne
n'avait le droit de pleurer sur
elle.
Et moi aussi, je me suis
senti près à tout revivre ».
Dans
ce « moi aussi » resurgit cette
filiation si essentielle .
b) La possibilité du bonheur
· C'est la découverte qui
rapproche la mère de son fils :
c'est la découverte du bonheur
qui leur a été commun.
C'est
dans la mort que Meursault
trouve la libération si attendue
« je me sentais prêt à tout
revivre ».
On peut « jouer à
recommencer ».
Si Meursault
refusait de pleurer sur sa mère,
c'est pour ne pas nier le bonheur
de ses derniers instants.
Le bonheur passe par
l'acceptation et par le
renoncement.
Renoncer à lutter
contre l'inévitable, à le nier, à la
refuser.
C'est une sorte de
« stoïcisme » moderne, ne pas
combattre et s'épuiser face à une
chose contre laquelle on ne peut
rien.
Le moment de l'exécution est
pensé comme un nouveau
moment d'affirmation de soi.
La
dernière phrase le pose en
« anti-héros » lucide qui, dans
la mort, va se sublimer..
»
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