Devoir de Philosophie

LA SIXIÈME SATIRE DE JUVENAL: LES FEMMES ROMAINES

Publié le 13/12/2011

Extrait du document

La sixième Satire, dirigée contre les femmes, est la plus longue que Juvénal ait écrite. Elle ne comprend pas moins de 661 vers, c'est-à- dire qu'elle dépasse de près de 300 vers la plus étoffée des autres Satires, la dixième, qui n'en a que 366. Encore faut-il y ajouter 36 vers qui ont été retrouvés depuis une trentaine d'années seulement. En 1899, un humaniste anglais, M. E. O. Winstedt, collationnait à la bibliothèque Bodléienne d'Oxford un manuscrit du xie siècle, quand il eut la surprise d'y rencontrer, après le vers 365, toute une tirade qui ne figure dans aucun autre manuscrit. C'est une des rares découvertes qui aient été faites au XIXe siècle dans le domaine de la littérature latine ; la littérature grecque a été autrement favorisée, grâce aux fouilles d'Egypte qui ont livré tant de textes sur papyrus. Ces nouveaux fragments sont-ils bien de Juvénal ?

« compétents, à une ou deux exceptions près, esti- · ment que oui.

Mais pourquoi ont-ils été éliminés de tous les autres manuscrits ? Il y a là un· pro­ blème assez mystérieux, qui n'est pas encore résolu 1 • Ce ne peut être, en tous cas, pour leur caractère scabreux, car à ce prix bien d'autres passages de la sixième satire auraient disparu sous la même réprobation.

Chercher dans cette ample pièce un plan régu­ lier, une composition exacte, serait une tâche vaine où plus d'un critique a consumé son effort 2 • Juvénal ne s'est préoccupé ni d'établir une grada­ tion savante entre les griefs qu'il exprime, ni de ménager d'habiles transitions entre les divers épi­ sodes qu'il met en œuvre.

Là où il essaie de relier un développement à un autre, il se contente sou­ vent d'üne formule banale, dont on aurait préféré I.

Il parait probable que le texte de tous nos manuscritCJ (l'Oxoniensis excepté) procède d'une seconde édition de la VIe satire, remaniée incomplètement par Juvénal et publiée telle quelle après sa mort.

Le passage retrouvé par Windstedt n'y figurait plus ; mais il se sera conservé avec d'autres vesti­ ges de la première rédaction dans quelque ancien commen­ taire, où le copiste de l'Oxoniensis l'a recueilli au xie siècle.

Voir sur cette question mal élucidée l'article .

récent de P.

ERcpLE, dans la Rivista di Filologia, nuova serie, t.

VIII (1930), p.

429 et s.

2.

Ces essais sont indiqués dans le Rheinisches Museum de 1915, p.

524 et s., par TH.

BIRT, qui voudrait lui-même amé­ nager ainsi la sixième satire : 1.

La chasteté est morte à Rome (v.

1-132).

II.

Rapports de l'épouse et du mari (v.

136-345).

III.

Rapports de la femme avec d'autres personnes (v.

346- 591).

IV.

Crimes de la femme (v.

592 à la fin).

Le texte est trop complexe pour s'ajuster exactement à ce cadre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles