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La société dans le roman naturaliste

Publié le 15/03/2015

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Journalistes et arrivistes

À la différence de Zola, Maupassant ne fait guère de place aux ouvriers. Ceux qui habitent l'immeuble de Duroy, dans Bel-Ami, ne sont que la pierre de touche de l'enrichissement d'un petit employé devenu journaliste à La Vie française.

À travers lui, Maupassant fait le procès d'une presse qui sert aux combinaisons politico-financières. A l'instigation du ministre des Affaires étrangères, Duroy convainc l'opinion que la France « lâche « le Maroc. Il fait ainsi chuter les titres de l'emprunt marocain que les complices rachètent en sous-main. La colonisation leur permet de gagner des millions en revendant leurs actions au prix fort.

Walter, le patron de presse juif, peut ainsi acheter un hôtel particulier et contraindre le Tout-Paris à venir admirer chez lui un tableau célèbre. Il mariera Rose à un comte tandis que Suzanne, promise à un marquis, est enlevée par Duroy.

Banquiers, médecins et ingénieurs

 

C'est en effet le brassage des classes qui amuse Maupassant. La société blo­quée d'Une vie, où les généalogies restaient une référence, où l'on était reçu selon son rang, est morte. Dans Mont-Oriol, le marquis de Ravenel donne sa fille au ban­quier juif Andermatt et son fils Gontran épouse la fille d'un paysan.

« E X P 0 S É S F C H E S journée tomber à neuf, puis à sept francs quand la machine à vapeur s'empare du métier.

Les Coupeau auraient pu échapper à la misère par le travail et par l'épargne, les mineurs de Germinal, eux, n'ont d'autre solution que la révolte .

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au prolétariat industriel de Germinal Le capital est alors devenu une abstraction dont Zola élucidera les mécanismes boursiers dans L'Argent.

La Régie est une société anonyme: ses actionnaires, tels les Grégoire, s'enrichissent en dormant.

La valeur du« denier» a centuplé en un siècle tandis que les Maheu, qui ont découvert la veine, croupissent dans la misère.

Car les salaires et le profit sont deux vases communicants, il faut que l'un se vide pour que l'autre s'emplisse.

En réduisant le prix de la berline, la Compagnie accule les mineurs à la grève.

Certes, domptés par la faim, ils redescendront au Vo­ reux mais« l'armée vengeresse» qui germe sous les sillons ne laisse aucune illu­ sion aux nantis, la lutte révolutionnaire du Travail contre le Capital reprendra.

~ Il -MAUPASSANT ET LA ÎROISIÈME RÉPUBLIQUE Journalistes et arrivistes À la différence de Zola, Maupassant ne fait guère de place aux ouvriers.

Ceux qui habitent l'immeuble de Duroy, dans Bel-Ami, ne sont que la pierre de touche de l'enrichissement d'un petit employé devenu journaliste à La Vie française.

À travers lui, Maupassant fait le procès d'une presse qui sert aux combinaisons politico-financières.

À l'instigation du ministre des Affaires étrangères, Duroy convainc l'opinion que la France« lâche» le Maroc.

Il fait ainsi chuter les titres de l'emprunt marocain que les complices rachètent en sous-main.

La colonisation leur permet de gagner des millions en revendant leurs actions au prix fort.

Walter, le patron de presse juif, peut ainsi acheter un hôtel particulier et contraindre le Tout-Paris à venir admirer chez lui un tableau célèbre.

Il mariera Rose à un comte tandis que Suzanne, promise à un marquis, est enlevée par Duroy.

Banquiers, médecins et ingénieurs C'est en effet le brassage des classes qui amuse Maupassant.

La société blo­ quée d' Une vie, où les généalogies restaient une référence, où l'on était reçu selon son rang, est morte.

Dans Mont-Oriol, le marquis de Ravenel donne sa fille au ban­ quier juif Andermatt et son fils Gontran épouse la fille d'un paysan.

Désormais l'argent est roi, Andermatt le conçoit comme une armée lancée à l'assaut de la noblesse et de la terre.

Il bâtira Mont-Oriol, sa ville d'eau.

Portée par cette dynamique, les classes intermédiaires entre les puissances d'ar­ gent et celles du savoir jouent un rôle essentiel.

Les médecins de Mont-Oriol sont des charlatans qui appâtent le client par des brochures publicitaires: à l'inverse du docteur Pascal, du médecin zolien qui rêve de « tout savoir pour tout guérir», le docteur Bonnefille est comme une« araignée dans sa toile» et c'est un ingénieur qui enseigne à Andermatt comment capter la source de ses concurrents.

Conclusion : Le roman naturaliste analyse lucidement la société du XIXe siècle.

Née de l'élan démocratique de 1789, elle bouscule les hiérar­ chies anciennes mais elle est dominée par l'argent et engendre de terribles inégalités.

LE ROMAN.NATURALISTE =:!2IJ. »

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