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La structure du roman: Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes

Publié le 23/12/2019

Extrait du document

«venir un chevalier» (v. 271 ). Pas de portrait, pas d'indications biographiques! La seule chose qui caractérise le héros est son amour pour la reine Guenièvre. Cet amour est posé comme une donnée narrative évidente. Avant même de connaître l'identité du chevalier - qui ne sera révélée qu'au vers 3660 -, le lecteur comprend que le personnage aime la reine Guenièvre et qu'il veut la délivrer. L'origine et les circonstances de cette liaison sont passées sous silence. Le récit s'ouvre ainsi in medias res1, de façon trés étrange et mystérieuse. De la même manière, la fin est énigmatique. D'abord parce qu'elle est double: Chrétien de Troyes clôt son récit au moment où Lancelot est emmuré tandis que le continuateur, Godefroi de Leigni, relate la libération du héros et la décapitation de Méléagant. D'autre part, dans les deux cas, on ignore tout du destin héroïque et sentimental de Lancelot. Lancelot va-t-il s'installer à la cour du roi Arthur pour y vivre son amour avec Guenièvre? Va-t-il se mettre au service de la sœur de Méléagant comme il le lui a promis? Ne faut-il pas imaginer un nouveau départ pour l'aventure? La fin reste en suspens ... Au x111e siècle, des continuateurs tenteront d'ailleurs de combler les «blancs» du récit initial de Chrétien de Troyes.

« «venir un chevalier» (v.

271 ).

Pas de portrait, pas d'indications biographiques! La seule chose qui caractérise le héros est son amour pour la reine Guenièvre.

Cet amour est posé comme une donnée narrative évidente.

Avant même de connaître l'identité du chevalier -qui ne sera révélée qu'au vers 3660 -, le lecteur comprend que le personnage aime la reine Guenièvre et qu'il veut la délivrer.

L'origine et les cir­ constances de cette liaison sont passées sous silence.

Le récit s'ouvre ainsi in medias res 1 , de façon trés étrange et mystérieuse.

De la même manière, la fin est énigmatique.

D'abord parce qu'elle est double: Chrétien de Troyes clôt son récit au moment où Lancelot est emmuré tandis que le continua­ teur, Godefroi de Leigni, relate la libération du héros et la décapitation de Méléagant.

D'autre part, dans les deux cas, on ignore tout du destin héroïque et sentimental de Lancelot.

Lancelot va-t-il s'installer à la cour du roi Arthur pour y vivre son amour avec Guenièvre? Va-t-il se mettre au service de la sœur de Méléagant comme il le lui a promis? Ne faut-il pas imaginer un nouveau départ pour l'aventure? La fin reste en suspens ...

Au x111e siècle, des continuateurs tenteront d'ailleurs de combler les «blancs» du récit initial de Chrétien de Troyes.

Effets de surprise Si le début et la fin du roman peuvent surprendre, l'enchaî­ nement des épisodes déroute lui aussi le lecteur.

Le roman­ cier n'éclaire pas la structure du récit par des annonces explicites; bien plus, il brouille les fils narratifs en jouant sur des effets d'attente et de surprise.

La demoiselle qui indique à Lancelot et Gauvain les deux voies d'accès au pays de Gorre mentionne deux passages terrifiants: le Pont sous l'Eau et le Pont de !'Épée (v.

600 et suivants).

Le lecteur attend alors ces deux aventures qui seront différées: Lancelot ne parvient au Pont de !'Épée qu'au vers 2983; quant à Gauvain, on le retrouve au Pont sous l'Eau à l'extrême fin du texte (v.

5095 et suivants).

Le même procédé est utilisé dans la scène du chevalier 1.

Expression latine signifiant« au milieu de l'action».

27. »

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