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La vie amoureuse de BALZAC

Publié le 13/07/2011

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C'est à son père sans doute que l'on doit l'éclosion de l'idée de Balzac, d'écrire la « Physiologie du mariage « et les autres oeuvres qui traitent de ces questions de sentiments.  Après la désastreuse lecture de sa première tragédie « Cromwell « qui avait marqué son retour au foyer paternel après sa solitude dans sa mansarde de la rue Lesdiguières, Balzac, découragé, ne savait plus vers quelle orientation marcher. Il lisait surtout du Walter Scott et de fréquentes discussions littéraires s'élevaient entre lui et son père. M. de Balzac n'aimait pas le roman qu'il traitait de production inférieure et digne tout au plus d'intéresser les femmes.  Aussi un jour il proposa à son fils l'idée de faire un livre sur les femmes, une oeuvre traitée d'une manière plus sensée qu'un roman : « un livre sur le mariage... un livre d'expérience.«    Mais Balzac n'était pas présomptueux. « Je n'ai aucune expérience ! « objecta-t-il.  M. de Balzac parla alors de l'hérédité, de l'héritage ancestral.  Le jeune Honoré réfléchit longuement à la conversation qu'il avait eue avec son père et soudain il fut frappé par la faiblesse de l'homme qui se croit indomptable et qui tremble devant un regard de femme.  Il rêva alors d'une maîtresse. Mais cependant il doutait d'en connaître jamais.  « N'y aura-t-il pas une femme pour moi dans le monde ? «  Ses souvenirs du quartier Latin lui revinrent en foule. Oui, il se rappelait le doux visage des femmes qui auraient pu lui donner le bonheur.  Il n'y songeait pas alors, n'ayant en tête que l'étude et la production littéraire.  Avec quelle impatience il attendit le retour à Paris, car pour lui, il n'y avait que Paris, ville de tous les plaisirs, de toute la beauté, ville de l'amour.

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« « Ce regard fut empreint d'une moquerie si perçante, que Gaston devint pâle comme un homme près de défaillir.

Quelques larmes roulèrent dans ses yeux, mais il les retint, les sécha dans les feux de la honte et dudésespoir, regarda Mine de Beauséant avec une sorte d'orgueil qui exprimait tout ensemble et de la résignation et une certaine conscience de sa valeur ; la vicomtesse avait le droit de le punir ; mais le devait-elle ?...

Puis il sortit ! »Mme de Beauséant n'était autre que la comtesse H...

et cette scène est l'authentique récit de l'aventure qui advint.De cet épisode Balzac tira la « Femme abandonnée », mais s'il ne poursuivit pas la comtesse de ses assiduités, le roman lui donna la faculté de vivre des amours qu'il avait au moins entrevues et désirées.Cette aventure sans suite fit-elle réfléchir le jeune étourdi ? Compara-t-il la hautaine comtesse de H...

avec la douce et tendre Mme de Berny ? Toujours est-il qu'à son retour il courut chez elle, tomba dans ses bras ens'écriant, repris par sa passion :« Nous sommes des amants pour la vie ! »Mme de Berny eut sur Balzac la plus heureuse influence.

Elle le guida, le conseilla et lui que la moindre remarque crispait acceptait de la bouche de sa maîtresse les remontrances tendres mais sévères. Elle s'était assigné un noble but et son amour le lui faisait poursuivre ardemment : le former à toute la vie, à ces mille nuances du sentiment qui seules procurent le vrai bonheur.Pendant un an Balzac vécut ainsi, heureux, partageant sa vie entre son amour et son travail, car Mme de Berny le stimulait.

Mais revenu de temps à autre à Paris, il renoua des relations qui eurent tôt fait de détruire lapuissance de la maîtresse.Bientôt il se fixa dans la capitale et elle fut réduite à venir le voir et lui donner ce bonheur qui lui était nécessaire et que du reste il savait apprécier : celui d'aimer et d'être aimé.Mais il y avait une ombre au tableau.

Il se sentait inférieur, souffrait du manque d'argent, car malgré son travail il n'arrivait pas à se sortir de la foule des inconnus.C'est à lui sans doute qu'il pensait en disant :« L'amour a le travail et la misère en horreur.

Il aime mieux mourir que de vivoter.

»A cette époque il rencontra à Versailles Mme d'Abrantis qui était des plus dangereuses pour les liaisons établies. Le jeune écrivain lui plut par son ardeur à vivre et elle eut tôt fait de l'enjôler.

Une brève liaison dont Mine de Berny connut, semble-t-il, l'histoire ne le détacha pas d'elle et sans doute regretta-t-il cette trahison.Ce fut à quelque temps de là que Balzac se rendit compte qu'il avait fait fausse route.Sa maîtresse n'avait pas ou plus cette auréole de la jeunesse que rien, fût-ce l'amour le plus profond, le plus ardent, ne peut remplacer.Elle sentait d'ailleurs que cette pensée le rongeait et qu'au fond de lui-même il désirait autre chose.Malgré cela, elle collabora de ses propres deniers aux entreprises désastreuses qu'il fit et parmi les mille soucis qui l'accablèrent elle se fit l'amoureuse consolatrice.Cette affection touchait Balzac au plus profond de son être et son ambition de réussite puisait dans les heures merveilleuses qu'elle lui donnait, des forces nouvelles.

Il sentait en lui son esprit suivre l'épanouissement deson coeur qui, ayant un instant fléchi, goûtait auprès d'elle, si sublime, une douceur, un charme qu'augmentait son tendre dévouement, s'était repris à l'aimer, à l'admirer plus qu'avant. La première catastrophe, qui devait avoir une éternelle répercussion sur sa vie et être sans doute la raison de sa prodigieuse production, vint le secouer rudement.

Il se tira de la faillite de son imprimerie avec soixante-quinze mille francs de dettes.Pour s'en acquitter il se remit au travail et après un voyage en Bretagne où il alla se documenter, il écrivit le « Dernier Chouan », le premier livre qu'il signa et qui, avec la « Physiologie du mariage » dont Mme Récamier lefélicita chaudement, devaient être le commencement de sa gloire.Malgré la jalousie de Mme de Berny (son amour ! disait-elle), il se rendit à une invitation de la marquise de Castries et par un hasard curieux, au moment où il partait pour se rendre chez cette noble dame désirant leconnaître, on lui remit une lettre de Pologne signée « L'Étrangère ».

Elle émanait de Mme de Hanska qui plus tard devait devenir sa femme.Cette lettre d'une admiratrice inconnue ne l'empêcha pas de se rendre chez Mme de Castries pour laquelle il s'enthousiasma rapidement.La marquise était jolie et coquette.En sortant, après promesse de revenir, il sentait en lui une émotion qu'en analysant il reconnût pour une nouvelle passion.Il comprit immédiatement que la marquise était éprise, sinon de lui, du moins de sa gloire naissante.Pour être digne de Mme de Castries qui entre temps fui avait demandé de collaborer à un journal légitimiste, Balzac changea complètement son genre de vie.

Il commanda toilettes, coupé, donna de grandioses soirées,espérant régler bientôt ces folles dépenses.Travaillant la nuit, il consacrait la majeure partie de son temps à la marquise qui, un instant pâmée dans ses bras et à demi consentante, se reprenait brusquement, attisant ainsi le feu dévorait du coeur de Balzac.Pendant des mois il se débattit dans des alternatives d'espoirs fous et de cruelles déceptions.Avec un art consommé, la marquise dosait ses abandons tout en le formant à la perfection qu'il devait atteindre et un jour, après les plus tentantes et les plus audacieuses caresses, il apprit qu'elle quittait Paris pour Aix.Son désespoir, sa haine même, furent immenses et seul il souffrit atrocement.

Mme de Berny l'appelait auprès d'elle à Nemours, mais il redoutait de lui avouer ses tourments.Pour calmer son coeur endolore, il accepta une invitation de ses amis Carraud à Angoulême, qu'il affectionnait tout particulièrement, la lettre ci-dessous le prouve.« A Madame C., à Angoulême.« ...

Je ferais cent lieues pour vous éviter une douleur ; vous ne savez pas combien je suis fidèle, exclusif et dévoué en amitié.« ...

Je ne voulais vous écrire que quelques lignes, mais le moyen de ne pas bavarder un peu avec ses amis de cœur Vous avez raison, l'amitié ne se trouve pas toute faite ; la mienne s'accroît chaque jour pour vous dupassé et du présent; je retourne à mes phrases ; trouvez ici mille fleurs d'âme et mes plus tendres souvenirs.

»Mme Carraud, amie de sa soeur Laure, grande admiratrice du génie, l'aimait d'un coeur calme et profond.

Elle connaissait la liaison.

de Balzac avec Mme de Berny et savait gré à cette dernière du réconfort qu'elle mettaitdans l'esprit de celui qu'elle aimait.

Mais elle savait aussi la passion de Balzac par Mme de Castries, et son désespoir, quoique muet, fut grand quand il partit pour Aix où l'appelait la marquise. Mme de Berny lui écrivait toujours, son amour constant l'enveloppant et le réconfortant dans toutes les adversités contre lesquelles elle le mettait en garde.Mais Mme de Castries l'emmena en Italie.

Balzac repartit sur sa chimère.La cruelle marquise jouait littéralement avec lui.

Au moment même où il croyait enfin toucher au bonheur elle se refusa.

Jetant à la face de l'inhumaine sa rancoeur et sa colère, il s'écria :« Les marquises se prêtent, elles ne se donnent pas.

C'est bien Alors je préfère les femmes faciles, sans hypocrisie, sans le fatras des assaisonnements sociaux qui ne sont que du vice 1 Je vous laisse et je me vengerai.

»Il s'enfuit, redoutant peut-être de faiblir encore et se réfugia dans les bras de son ardente consolatrice, Mme de Berny.Pendant ce temps sa gloire grandissait et les femmes l'abreuvaient de protestations enfiévrées.Mme de Berny commentait les lettres de ces admiratrices et dans ce calme bonheur Balzac oublia la marquise de Castries et de ses propres souffrances il tira un chef-d'œuvre : « Ne touchez pas à la hache », retraçant lesaffres de son coeur, de sa chair même, ayant dans cette douloureuse épreuve senti vibrer en lui de nouvelles fibres émotives.De cette époque date le début de sa correspondance avec Mme de Hanska et ce fut elle qui, sans le savoir, l'empêcha de retomber dans les griffes acérées de la marquise de Castries qui le suppliait de revenir à elle dansune lettre où elle jouait admirablement de la douleur.« Me voici plongé, écrivit-il, dans des travaux qui nécessitent impitoyablement le mode de vie le plus rigoureux.

Je suis à présent dans un cloître.

La cloche a sonné.

C'en est fini.

Je ne puis plus sortir pour aller dans unsalon, si délicieux soit-il.

»Malgré sa tendresse pour Mme de Berny, il ne pouvait s'empêcher de penser, et avec quelle ferveur, à Mme de Hanska.. »

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