La violence dans Les Fleurs bleues
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
La violence peut se définir comme l'expression aveugle d'une force destructrice. Dans une oeuvre littéraire, elle désigne à la fois le sujet choisi — brutalité possible d'actes ou de manifestations divers qui causent des dégâts — et leur traitement spectaculaire, qui fait impression sur le lecteur.
Le roman Les Fleurs bleues, mettant en scène les aventures historiques et tumultueuses du duc d'Auge, montre, malgré son titre, une indéniable violence, sous la forme de conflits brutaux et répétés. Mais cette violence est triplement mise à distance : par le rire, par la dérision, par l'art du paradoxe.
«
transformée en combat inégal, mécanique, légèrement
traité
par le narrateur.
À preuve, la dernière notation
négligente du chapitre : « il fallut également déconfire des
archers » (p.
36).
Le commentaire de convenance pro
noncé
par le roi après coup appelle le même sourire :
« occire des bourgeois pour minces raisons, cela ne se fait
plus
» (p.
54).
Le duc d'Auge présente ainsi les mises à mort
comme des jeux, qu'il s'agisse de l'huile bouillante à
déverser
sur les archers ( « Allez ! Heup ! Faites bouillir
la friture », p.
58) ou, plus tard, de la mise à feu de ses
canons (p.
85) pour le plaisir du spectacle poliment
applaudi par ses filles (« remercier vivement leur papa
pour
le réjouissant spectacle qu'il leur a offert », p.
89).
Les représentants de l'autorité
sont les cibles privilé
giées de cette violence : soldats
du roi ou membres du
clergé.
Seigneur rebelle, le duc d'Auge s'en prend aux
autorités en place -mais cela revêt la forme burlesque
et répétée de la bagarre,
notamment avec son chapelain,
où les coups remplacent les arguments (pp.
40, 43 et
44).
Les termes fruités d'argot pour désigner les vio
lences visent
une efficacité comique -contre tous les
préceptes évangéliques :
« L'abbé riposta par un gnon en
pleine tronche et un marron en pleine poire » (p.
41).
Il ne
reste plus qu'à
« crach [ er] une incisive » (ibid.).
On pourrait multiplier les exemples de ces bruta
lités comiques : étranglement de l'astrologue imposteur,
qui
« coule par terre comme un fromage mol » (p.
153),
pincement d'oreille
du jeune page traumatisé (pp.
168,
169 et 192).
Cette
présentation, qui tient à la fois de
l'héritage rabelaisien et de la bande dessinée, vise
d'abord à faire rire : l'humain est transformé en méca
nique déréglée.
Cela n'exclut pas
un ton plus grinçant.
U VIOLENCE PAR LA DÉRISION : LE CYNISME
La violence du duc semble répondre, de manière
amplifiée et satirique en effet, à une histoire elle-même
violente.
Le duc refuse d'accompagner son roi en.
»
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