La vraie dévotion selon Molière. Couplet de Cléante dans Tartuffe (acte I, sc. v, du vers 350 au vers 405).

« MOLTftRF.

181 h) A leur ambition la dévotion est pour eux un moyen, non une fin, ils en font métier et marchandise; ils courent à leur fortune; e) A leurs défauts et à leurs vices : prompts, vindicatifs, sans foi (loyauté), pleins d'artifices (faux et fourbes); &) A leur méchanceté : ils sont dangereux, d'autant plus qu'ils veulent toiljours paraître agir dans l'intérêt du ciel.

1.

Les vrais dévots a) Ils sont simples et modestes; b) Charitables et tolérants.., ils ne censurent ni ne prêchent, se contentent de donner le bon exemple, ne croient pas facile- ment le mal, ne s'acharnent pas contre les pécheurs; e) Ils ne sont pas intrigants.

II.

Signification et portée.

1.

Ce passage éclaire singulièrement la pensée de Molière et ses intentions.

a) Il est facile de rattacher les idées de Cléante à la philos s- phie de l'auteur qu'on trouve également exposée dans d'autres pièces.

Phulinte 51 faut parmi le monde une vertu traitable.

A force de sagesse on peut être blâmable; La parfaite raison fuit toute extrémité Et veut que l'on soit sage avec sobriété.

Et Cléante Les hommes la plupart sont étrangement faits; Dans la juste nature on ne les voit jamais, La raison a-pour eux des bornes trop petites, etc.

Clitandre des Femmes savantes et Béralde du Ma/gde imogi- noi"e soutiennent des thèses semblables.

Même goét du juste milieu, même horreur de tout ce qui contrarie la nature, de toute outrance et de toute affectation.

b1 La conception de la piété qui se dégage de cette tirade est très raisonnable; on pourrait l'appuyer par des citations du Nouveau Testament.

Les « dehors plâtrés s rappellent les sépulcres blanchis de l'Evangile.

Et c'est saint Paul qui dit de la charité elle ne sotspçrnne pas le mal, elle croit tout, elle supporte tout.

Saitit-L , vremond se déclarait enthousiasmé cela. »