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L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste. L’anti-abbaye de Rabelais

Publié le 21/10/2022

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« François Rabelais – Gargantua Parcours : Littérature d’idées du XVIème au XVIIème siècle. "Rire et savoir"/ "La bonne éducation". L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste.

L’anti-abbaye de Rabelais Sujet : « En quoi peut-on dire que le système décrit ici par Rabelais incarne une utopie basée sur des idéaux humanistes ? » Réflexion Une œuvre allégorique : l’utopie de l’abbaye de Thélème L’abbaye de Thélème est une utopie.

Rabelais fait ici référence à Thomas More et à la mise en place de la première utopie XVème siècle.

Ce lieu de nulle part, monde clos, s’inscrit dans le blanc temporel propre au conte. Elle permet à Rabelais de développer une satire de la religion et de la société.

Notamment grâce à l’inscription qui s’en prend aux hypocrites, gens de justice, usuriers et vérolés. Parallèlement à cette critique, il développe un idéal de liberté : Rabelais peut se montrer imbu d’idées « Renaissance » en imaginant un anti-couvent basé sur l’esprit de liberté (sans murs d’enceinte), fondé sur l’harmonie. © [email protected] Personnages, lieux, actions ont ainsi sous la plume de Rabelais une dimension symbolique et constituent comme le suggère Michel Jeanneret un langage figuré, mais à travers lequel Rabelais énonce ses idées sous une forme ludique.

Si en effet ces constructions sont essentielles, c’est que, nées de l’imaginaire de Rabelais, elles sont aussi l’expression de son génie inventif ; il joue avec le langage, transporte ses lecteurs dans un monde irréaliste, surprend, souvent, choque parfois, fait rire toujours.

Nous ne pouvons rendre compte de l’art de Rabelais, sans montrer comment son langage, qui fait sien le registre du bouffon, du comique et de la satire, donne corps à ses représentations métaphoriques et fonde à proprement parler son esthétique. Comparaison entre la société utopique de Thomas More et la communauté idéale de Rabelais points communs - grande liberté due au fait qu'il y a plus d'égalité - lieu isolé, mais pas tout à fait clos, protégé du monde extérieur (tout comme la plupart des utopies) - système communautaire, fondé sur le partage et la solidarité - aucune notion de religion - la culture intellectuelle est importante - on observe les mêmes procédés rhétoriques différences - dans l'utopie de Thomas More, il y a moins de sacrifice personnel pour l'autre (tous ne font pas ce qui fait plaisir à une personne, par exemple) - le travail physique, très important pour T.More, n'existe pas à l'Abbaye de Thélème: les personnages de Rabelais sont oisifs. - la vie en Utopie est extrêmement rythmée, il y a une grande notion de temps, tandis qu'à © [email protected] Thélème, il n'y a pas la moindre contrainte - il n'y a pas de loi ou de règle à Thélème, alors que More a créé tout un gouvernement - il y a une plus grande égalité dans l'utopie de Thomas More: les femmes et les hommes ont les mêmes tâches, bien qu'adaptées à leurs capacités.

Mais à Thélème, les femmes et les hommes ont des activités bien distinctes, plus traditionnelles. - de façon générale, le texte de Rabelais est assez léger : l'auteur a créé un rêve peu réaliste, où les gens viennent pour une durée choisie, et prennent du plaisir sans penser à l'avenir.

Par contre, l'œuvre de More est bien plus sérieuse.

Son monde se justifie, est fait pour durer ; la société d'Utopie est très didactique.

On sent une critique de la part de T.More envers les castes de son époque: les riches se prélassaient, tandis que les pauvres mouraient souvent au travail. Dans l’abbaye de Thélème de Gargantua de Rabelais, intitulée « comment étaient réglés les thélémites à leur manière de vivre », l’auteur nous donne l’image d’un monde à l’envers.

Nous allons voir en quoi la logique du renversement de Rabelais s’applique au couvent de l’abbaye de Thélème, en quoi elle représente le contraire d’un couvent normal. Questions possibles pour l'oral : En quoi ce passage est-il représentatif de l’idéal humaniste de Rabelais ? D’après ce texte, qu’est-ce qui fait l’idéal de la vie en société pour Rabelais ? Dans ce texte, il semble que l’idéal thélémite n’échappe pas à la logique du renversement.

Ce passage nous montre à quel point ce couvent est le contraire d’un couvent modèle.

Cette inversion des règles qui régissent habituellement un couvent classique, traditionnel intervient dans la présentation de l’anti-abbaye. l’anti-abbaye de Rabelais © [email protected] Les vœux existent toujours mais ce sont des vœux de liberté qui se sont substitués aux vœux de piété, de fidélité et de sacrifice de soi.

Nous remarquons l’exacerbation de ce désir de liberté manifesté au sens d’une absence totale de contrainte ; Rien ni personne ne doit forcer, contraindre, obliger, ordonner.

La liberté portée à son paroxysme domine plus que la vie quotidienne des thélémites ; elle est devenue une quête indispensable, elle est l’essence de la vie des thélémites.

Ce qui la caractérise et la fait être au point qu’elle fait de l’individu libre un individu vertueux. L’individu libre est un individu vertueux Les qualités humaines et philosophiques découlent de cet état d’esprit, de cette exigence d’emblée posée de la liberté.

L’idéal concrétisé de la liberté engendre honnêteté vertu, honneur ; les lois, les statuts et les règles qui gèrent le couvent normal au 16ème siècle sont bannies car elles sont synonymes d’interdits qui eux même sont la cause de frustrations diverses qui incitent à la débauche, à la violation de l’interdit.

Il y a une fatalité de la liberté comme il y a une fatalité de la privation de liberté. La liberté comme obligation morale La liberté est une obligation morale, « fais ce que voudras » pour être un thélémite ; cette règle ne s’applique pas qu’au niveau individuel.

Il faut supprimer tout ce qui pourrait rappeler les couvents ordinaires pour édifier l’antithèse de l’abbaye.

La liberté, ses exigences sont premières, elles sont l’édifice de la communauté toute entière et porte l’individu dans un premier temps puis la collectivité.

Les vœux de sacrifice de soi, d’humilité, de modération, de renoncement aux biens terrestres, de spiritualité caractéristiques d’un couvent normal ont disparu et laissé place à ceux de la luxure, du plaisir et du confort.

Les hommes boivent, © [email protected] mangent exagérément et les plaisirs de la vie se multiplient, les hommes chassent les dames. Les plaisirs sont très aristocratiques mais la vraie noblesse n’est plus de savoir « lire, écrire, chanter, jouer d’instruments harmonieux, parler cinq ou six langages, mais d’être imprégnée de cet idéal de liberté car seul celui qui respecte la règle de liberté « fais ce que voudras » est un chevalier preux, galant, dextre, vigoureux et capable de manier les armes. L’utopie 1 – L’injonction « fais ce que voudras» est-elle applicable ? Avoir l’obligation d’obéir n’est-il pas ambivalent ? Si la vertu nous vient de la liberté grâce à une société bien éduquée, cette dernière n’a donc pas besoin de plus de liberté pour acquérir plus de vertu.

L’injonction "Fais ce que voudras" traduit la liberté totale des thélémites. La vertu vient de l'absence de contraintes : l'homme libre a "par nature" une inclination pour la vertu donc si on lui donne le choix, il choisira forcément le bien. 2 – En fait, il semblerait que Rabelais ait cherché à construire une telle société utopique pour dénoncer l’’hypocrisie religieuse qui n’était pas toujours à l’époque solidaire de ses préceptes.

En effet, elle proclamait l’amour fraternel à l’époque des guerres de religion Conclusion Ce texte incarne l’idéal humaniste, on voit cependant que cette utopie a des limites. Contrairement à L’Utopie de Thomas More, Rabelais a créé une société qu’il trouve idéale parce qu’agréable.

Il souhaiterait juste, que les hommes d’une communauté puissent agir ainsi, alors que Thomas More, lui, a organisé tout un gouvernement, avec de nombreuses lois,, bien que toutes aient l’intention de préserver la liberté de chacun L’abbaye laisse progressivement la place à une sorte de château habité par des nobles chevaliers et des dames.

L’insouciance est une force car elle est le signe d’un haut degré de liberté.

La logique du renversement se manifeste également dans une certaine mesure par les vœux de.... »

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