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« L'Albatros » de Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Publié le 17/01/2022

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baudelaire

 

Apparemment anodine, la capture de l’albatros par l’équipage révèle en fait la vision du poète selon Baudelaire. En quoi ce poème allégorique révèle-t-il une double image du poète, supérieur par son génie, mas incompris de ses contemporains ? Il sera intéressant d’analyser successivement la majesté de l’albatros avant sa capture, son ridicule par la suite, et enfin de comparer la vision de l’albatros et celle du poète. La majesté de l’albatros avant la capture Des expressions métaphoriques font ressortir la noblesse de l’albatros : « rois de l’azur «, « prince des nuées «, grâce au champ lexical de l’aristocratie. L’expression « indolents compagnons de voyage « marque la confiance et la nonchalance de ces oiseaux, portés à l’égal de l’homme. La double caractérisation des ailes fait ressortir le blanc, symbole de pureté dans la civilisation occidentale, et le caractère imposant : « grandes «, qui apparaissait déjà dans « vastes oiseaux des mers « et « ailes de géant «. Ces expressions, dont certaines sont hyperboliques, soulignent le caractère dominant, impressionnant de l’animal. On remarque tout au long du texte des périphrases, mises en relief par le fait qu’elles occupent une grande place dans le vers, et dont certaines sont placées à la rime ou mises en apposition (effet d’ampleur). Le démonstratif (« ces «, « ce «) a pour objectif de valoriser l’albatros. Le pluriel suggère la force des albatros, en groupe. Allitérations en [v], [s], [f], qui donnent une impression de fluidité et de majesté au vol de l’oiseau. Transition : Les albatros sont représentés comme des oiseaux majestueux, d’une grande envergure, cependant ils deviennent rapidement des victimes lorsque des marins les capturent. Le caractère pitoyable de l’albatros capturé par les marins Cruauté, grossièreté des hommes d’équipage Le rythme binaire « l’un «, « l’autre « souligne que tout l’équipage est occupé à martyriser l’animal. Les verbes d’action « agace «, « mime « et les termes « comique «, « planches « (lieu d’exhibition grotesque), « huées « montrent que les marins font de cette capture un spectacle, une farce. « Pour s’amuser « montre qu’il s’agit d’un simple divertissement, d’une cruauté gratuite. La désignation des marins par la simple expression « les hommes d’équipage «, qui est fonctionnelle, générale, accentue leur vulgarité. La trivialité ressort avec l’expression familière « brûle-gueule «. Le caractère ridicule de l’albatros Les 2 adjectifs coordonnés mis en relief à la rime : « maladroits et honteux « et l’adverbe « piteusement « (4 syllabes) Une série d’antithèses : « ce voyageur ailé « ≠ « gauche te veule « « si beau « ≠ « comique et laid « « l’infirme qui volait « « rois de l’azur « ≠ « maladroits et honteux « « avirons « (objet utilitaire, expression prosaïque) ≠ « grandes ailes blanches « (expression poétique)  Ce sont ces mêmes ailes blanches qui faisaient autrefois sa grandeur qui deviennent un obstacle, l’handicapent. La troisième strophe ajoutée exprime la pitié que ressent le poète grâce à des tournures exclamatives et emphatiques, qui font ressortir la gaucherie de l’albatros à travers la série d’adjectifs à la rime. Les verbes « empêcher « et « exilé sur le sol « le montrent comme un animal condamné. Il est passif : « exilé « et « déposé « (participes passés), alors qu’il était actif (« suivent «). Il n’est plus maître de son destin, de dominant il devient dominé : « déposé «  assimilé à un objet. Les notations temporelles font bien apparaître l’opposition entre l’état ancien de l’albatros et sa nouvelle condition : « à peine « et l’imparfait « volait «. Ce volet est annoncé par les sonorités lugubres en [ou] et [z] : « gouffres amers «. Transition : Ainsi, l’albatros est malmené et tourné en ridicule, mais la vision de l’oiseau et des hommes d’équipage est comparable à la situation du poète vis-à-vis de ses contemporains. Le symbole Comment le symbole est-il explicité dans la quatrième strophe et préparé dans les trois premières ? Il n’y a pas de transition de l’albatros au poète. Le poète semble aborder un thème nouveau mais l’outil de comparaison « semblable « éclaire immédiatement l’analogie entre l’albatros et le poète  clé du poème, morale, conclusion. La dernière strophe mêle des références à l’animal et au poète : « ses ailes de géant l’empêchent de marcher « renvoie au champ lexical du poète et de l’animal. Dans la première strophe, il évoque un cas général : adverbe « souvent « et présent d’habitude (valeur intemporelle)  généralisation. Les marins sont l’allégorie de la société : généralisation (« l’un «, « l’autre «, « ils «). Eléments qui personnifient l’albatros : « rois de l’azur «, « prince des nuées «, « indolents compagnons de voyage «, « ce voyageur ailé «, « l’infirme « Dans les deuxième et troisième strophe, il n’est pas fait mention de l’animal : on perd de vue l’oiseau. La dualité entre la supériorité de l’oiseau et son inadaptation ressort déjà dans les trois premières strophes. La troisième strophe comportant des modalisations est déjà une participation du poète au récit, d’abord en tant que spectateur critique, puis en tant que sujet. La signification du symbole Le poème apparaît comme un apologue. Le génie du poète est la marque d’une supériorité, mais entraîne en contrepartie une inadaptation à la réalité et le poète devient ridicule aux yeux du vulgaire. L’antithèse « ses ailes de géant l’empêchent de marcher «, avec d’une part l’élément aérien (« prince des nuées «, « azur «) qui caractérise l’esprit, le génie du poète, et d’autre part l’élément terrestre « planches «, introduit l’idée d’une marginalisation du poète incompris de ses contemporains. Pourtant le verbe « qui suivent « indique que le poète et la société appartiennent au même monde et indique une certaine dépendance. « Compagnons « indique que la relation entre l’animal et les hommes est harmonieuse. Les intentions du poète sont pacifiques, innocentes. Conclusion : Si, dans le ciel, son élément, l’albatros montre toute sa majesté, lorsqu‘il se retrouve au sol au milieu des marins, il ne réussit pas à s’adapter et est humilié. Il en est de même pour le poète qui, hors du domaine de l’esprit et de la poésie, ne s’intègre pas dans la société, malgré leur nécessaire cohabitation. Cette mise à l’écart du poète est principalement due à l’absence de compréhension qu’il trouve chez ses contemporains : en effet, il appartient à la génération des poètes maudits.

 

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« Ce volet est annoncé par les sonorités lugubres en [ou] et [z] : « gouffres amers ». Transition : Ainsi, l'albatros est malmené et tourné en ridicule, mais la vision de l'oiseau et des hommes d'équipage est comparableà la situation du poète vis-à-vis de ses contemporains. Le symbole Comment le symbole est-il explicité dans la quatrième strophe et préparé dans les trois premières ? Il n'y a pas de transition de l'albatros au poète.

Le poète semble aborder un thème nouveau mais l'outil de comparaison «semblable » éclaire immédiatement l'analogie entre l'albatros et le poète clé du poème, morale, conclusion.La dernière strophe mêle des références à l'animal et au poète : « ses ailes de géant l'empêchent de marcher » renvoie au champlexical du poète et de l'animal.Dans la première strophe, il évoque un cas général : adverbe « souvent » et présent d'habitude (valeur intemporelle) généralisation.Les marins sont l'allégorie de la société : généralisation (« l'un », « l'autre », « ils »).Eléments qui personnifient l'albatros : « rois de l'azur », « prince des nuées », « indolents compagnons de voyage », « ce voyageurailé », « l'infirme »Dans les deuxième et troisième strophe, il n'est pas fait mention de l'animal : on perd de vue l'oiseau.La dualité entre la supériorité de l'oiseau et son inadaptation ressort déjà dans les trois premières strophes.La troisième strophe comportant des modalisations est déjà une participation du poète au récit, d'abord en tant que spectateurcritique, puis en tant que sujet. La signification du symbole Le poème apparaît comme un apologue.Le génie du poète est la marque d'une supériorité, mais entraîne en contrepartie une inadaptation à la réalité et le poète devientridicule aux yeux du vulgaire.L'antithèse « ses ailes de géant l'empêchent de marcher », avec d'une part l'élément aérien (« prince des nuées », « azur ») quicaractérise l'esprit, le génie du poète, et d'autre part l'élément terrestre « planches », introduit l'idée d'une marginalisation du poèteincompris de ses contemporains.Pourtant le verbe « qui suivent » indique que le poète et la société appartiennent au même monde et indique une certainedépendance.« Compagnons » indique que la relation entre l'animal et les hommes est harmonieuse.

Les intentions du poète sont pacifiques,innocentes. Conclusion : Si, dans le ciel, son élément, l'albatros montre toute sa majesté, lorsqu‘il se retrouve au sol au milieu des marins, il neréussit pas à s'adapter et est humilié.

Il en est de même pour le poète qui, hors du domaine de l'esprit et de la poésie, ne s'intègrepas dans la société, malgré leur nécessaire cohabitation.

Cette mise à l'écart du poète est principalement due à l'absence decompréhension qu'il trouve chez ses contemporains : en effet, il appartient à la génération des poètes maudits.. »

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