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Lamartine et les objets inaninés

Publié le 13/09/2015

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lamartine

« Objets inanimés, avez-vous donc une âme

 

Qui s’attache à la nôtre et la force d’aimer ? » LAMARTINE

Celui qui entre par hasard dans la demeure d’un poète Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui Que chaque nœud du bois renferme davantage De cris d’oiseaux que tout le cœur de la forêt Il suffit qu’une lampe pose son cou de femme A la tombée du soir contre un angle verni Pour délivrer soudain mille peuples d’abeilles Et l’odeur de pain frais des cerisiers fleuris Car tel est le bonheur de cette solitude Qu’une caresse toute plate de la main Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes La légèreté d’un arbre dans le matin. 

lamartine

« enfance («Enfin un sol sans ombre et des cieux sans couleur»).

Sa préférence va pourtant à cette Bourgo­ gne qu'il peint sous des couleurs un peu grises: «Et c'est là qu'est mon cœur 1 »: «Tout m'y parle une langue aux intimes accents Dont les mots entendus, dans l'âme et dans les sens, Sont des bruits, des parfums, des foudres, des orages, Des rochers, des torrents, et ces douces images, Et ces vieux souvenirs dormant au fond de nous, Qu'un site nous conserve et qu'il nous rend plus doux.

Là mon cœur en tout lieu se retrouve lui-même ! Tout s'y souvient de moi, tout m'y connaît, [tout m'aime! Mon œil trouve un ami dans tout cet horizon, Chaque arbre a son histoire et chaque pierre un nom.

)) Lamartine ne prétend donc pas que ce qui constitue l'inanimé (étymologiquement=« sans âme», sans «anima») est effectivement habité par une force spiri­ tuelle.

Il se distingue en cela de Gérard de Nerval qui, dans «Vers dorés», renouant avec l'animisme des pythagoriciens et de la «pensée primitive», affirmait : «Chaque fleur est une âme à la Nature éclose; Un mystère d'amour dans le métal repose: Tout est sensible; -Et tout sur ton être est puissant ! [ ...

] Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché; Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres.)) Pour Lamartine, l'âme des choses est faite de tout ce que notre vie, et spécialement notre enfance, y a déposé.

Victor Hugo ressentira un sentiment du même genre en visitant Pampelune (Voyage aux Pyrénées, 1843).

Il n'était jamais venu dans cette ville, mais il avait parcouru l'Espagne, durant son enfance, avec le général Hugo.

Tout un monde se réveille au contact de cette ville inconnue et que pourtant il reconnaît : « Quel. »

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