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Langage et Autorité

Publié le 30/03/2011

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La dichotomie entre l'expression écrite et orale a toujours existé, de même que les différents niveaux de langue : l'oral, le familier, le littéraire et le soutenu. Cependant, historiquement, de plus en plus d'individus, grâce à la démocratisation de l'enseignement, sont appelés à s'exprimer par écrit ou par oral. Quelle valeur sociale reconnaît-on à la maîtrise de l'expression écrite? Selon Claude Hagège, « ceux qui dominent la norme écrite sont le plus souvent assurés des meilleurs emplois sinon de l'autorité «. Cette affirmation se vérifie dans une certaine mesure, pourtant il semble que l'expression orale acquière une importance croissante aux dépens de l'écriture.

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« exemple au permis de conduire) ou des questionnaires à choix multiple que l'on corrige à l'aide d'une grille montreque l'expression écrite est en recul. Il en est de même dans la vie professionnelle avec les entretiens dont nous avons déjà parlé ou l'usage de plus enplus courant du téléphone, du télex ou des ordinateurs avec des phrases stéréotypées engrangées en mémoire. Le mythe de l'orthographe est également sujet à bien des attaques.

Depuis longtemps, et sans doute à juste titre,on n'assimile plus bonne orthographe et intelligence.

Périodiquement, certaines pédagogues réformistessouhaiteraient abattre l'orthographe en proposant des réformes, en supprimant la dictée jugée comme un exercicerépressif!...

Plus graves et plus significatives sont les habitudes laxistes qui passent sans bruit dans les mœurs :l'emploi du passé composé même à l'écrit à la place du passé simple, l'oubli total de l'imparfait du subjonctif jugépédant ou de la concordance des temps...

Les barèmes sanctionnant les fautes d'orthographes dans les épreuvesaprès le Brevet des collèges témoignent d'un même abandon de la norme écrite. Enfin, le monde politique et le monde du spectacle nous offrent de désolants exemples de discours, d'interviews, de chansons totalement vides de sens, émaillés de fautes diverses, d'approximations hasardeuses.

Et cependant lafoule écoute ces individus qui détiennent l'autorité, l'exercent ou la demandent et séduisent leurs « supporters ».Que l'on relise Mein Kampf ou les discours d'Hitler pour s'apercevoir de la confusion idéologique, des perpétuelsglissements, de la faiblesse de la pensée nationale-socialiste... Claude Hagège est finalement guidé par l'optimisme et l'idéalisme en croyant que notre société fait plus confiance àl'écrit qu'à l'oral. A une époque où l'on recense, même dans les pays développés, des analphabètes qui ont désappris la lecture etl'écriture, quel crédit accorde-t-on à l'écriture et au respect de ses règles ? Claude Hagège pense que l'on respecteet que l'on valorise les tenants des normes écrites.

Certains aspects des domaines scolaire, universitaire,professionnel et politique lui donnent raison.

Cependant force est de constater l'irruption grandissante de l'oral qui,diversifié, complexifié, sert désormais aussi de matière à sélection dans un monde qui recherche conjointement lesconnaissances et les fortes personnalités, dans une bonne part et, hélas, dans une mauvaise part, se contente derépétitions creuses.. »

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