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L'apprentissage social

Publié le 26/03/2015

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ner l'apprentissage. Mais le plus souvent, le héros n'est qu'un intrus. Toléré, il n'est jamais vraiment accepté : Sorel est un plébéien, Lucien de Rubempré a besoin d'une terre pour obtenir la reconnaissance de sa noblesse et épouser une Grandlieu.

 

En attendant, il aura fallu accomplir une série d'épreuves, franchir une succes­sion de barrières sociales pour accéder au monde de l'édition, à celui du journa­lisme, du théâtre pour Lucien de Rubempré. L'apprentissage se traduit par un élar­gissement de l'expérience sociale du héros.

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Mais le plus souvent, le héros n'est qu'un intrus.

Toléré, il n'est jamais vraiment accepté: Sorel est un plébéien, Lucien de Rubempré a besoin d'une terre pour obtenir la reconnaissance de sa noblesse et épouser une Grandlieu.

En attendant, il aura fallu accomplir une série d'épreuves, franchir une succes­ sion de barrières sociales pour accéder au monde de l'édition, à celui du journa­ lisme, du théâtre pour Lucien de Rubempré.

L'apprentissage se traduit par un élar­ gissement de !'expérience sociale du héros.

Ill -L'ENVERS DU MONDE SOCIAL Une exp_~~a_t!~!l-~.u ~~~~t: so_~!~! Au cours de cette traversée, le héros du roman d'éducation découvre une réalité qu'il ignorait.

D'où l'importance du regard.

Le néophyte est un voyeur qui observe et tente de comprendre ce qu'il voit.

Aussi le roman d'apprentissage recourt-il sou­ vent à la focalisation interne, procédé permettant de décrire le monde social à par­ tir d'un personnage qui découvre un univers qu'il ne comprend pas et qu'il apprend peu à peu à connaître.

Focalisation interne, style indirect libre, monologue intérieur, intrusions du narrateur pour commenter et analyser les réactions du héros, le roman d'apprentissage installe le lecteur de plain-pied dans la conscience d'un témoin de la réalité historique.

En suivant un personnage qui s'aventure dans le monde, le récit procède à un déchiffrement de ce dernier.

Et la conscience du héros est le lieu de cette révélation.

L'envers du décor Quels que soient les milieux traversés, la trajectoire est la même: elle va vers la découverte d'une réalité cachée, du paraître à l'être.

L'adultère et les dettes de Mme de Restaud dans Le Père Goriot, la trahison qui pousse Mme de Beauséant à quitter Paris, l'égoïsme des femmes sans cœur qui condamne Goriot à mourir abandonné de ses filles.

Lucien de Rubempré découvre que la gloire littéraire dont il rêve se heurte au pouvoir des libraires, à l'influence de la presse qui fait et défait les célébrités, à la jalousie de ses rivaux.

Dévoilement et désenchantement Le roman d'apprentissage est un dévoilement, une mise à nu de la réalité sociale.

Le monde est un mécanisme, comme le dit Lousteau dans Illusions perdues: « Il a fallu le voir, se cogner à tous les rouages, heurter les pivots, me graisser aux huiles, entendre le cliquetis des chaînes et des volants.

» Le récit opère une démystification des apparences sociales, et le roman traverse le miroir pour en démasquer l'envers: le pouvoir de l'argent, la lutte pour le pouvoir, la violence foncière du monde.

En ce sens, le roman d'éducation est bien le roman de la désillusion, au double sens du terme.

D'une part le personnage accède à une vision plus lucide de la société, d'autre part il en retire un désenchantement, une résignation amère qui fait la tonalité si caractéristique de ce genre romanesque.

La lucidité, et souvent l'échec, sont le prix à payer pour accéder à la maturité, mais une maturité qui signe la condamnation d'une réalité définitivement décevante.

Conclusion: Le réalisme du roman d'éducation est double: volonté de peindre avec exactitude la réalité certes, mais surtout récit d'une confronta­ tion entre une image idéalisée et illusoire du monde et la réalité de ce dernier.. »

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