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LARIVEY Pierre de : sa vie et son oeuvre

Publié le 10/01/2019

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LARIVEY Pierre de (15407-1619). Né en Champagne, où le négoce a conduit ses parents, Larivey appartenait à la famille florentine des Giunti. Installé à Paris, il fréquente le milieu des gens de justice. D’une vaste culture et parfaitement bilingue, il se fait connaître en traduisant de l’italien des œuvres de Straparole, de Firenzuola, de Piccolomini et de l’Arétin. En 1579, il publie six comédies, conçues, selon toute vraisemblance, pour la représentation : le Laquais, la Veuve, les Esprits, le Morfondu, les Jaloux, les Ecoliers. Ordonné prêtre, il est pourvu d’un canonicat à Troyes. C’est là que paraissent en 1611 ses trois dernières comédies : la Constance, le Fidèle, les Tromperies.

 

Considéré comme le créateur de la comédie en France, Larivey est moins un auteur original qu’un traducteur talentueux spécialisé dans la littérature italienne de son temps. En effet, toutes ses pièces sont des versions libres de comédies italiennes dont les noms et les auteurs sont bien connus. La meilleure d’entre elles, les Esprits, suit de très près l’AnJana de Lorenzino de Médicis, elle-même imitée de Plaute. Larivey s’est contenté de resserrer son modèle un peu verbeux, de supprimer quelques personnages secondaires et de franciser le nom de ceux qu’il retenait. Pour parachever son œuvre d’adaptation et d’appropriation, il a affublé « sa » comédie d’un titre et d’un prologue empruntés à une autre pièce italienne, I Fantasmi, d’Ercole Bentivoglio... Un pareil trucage semblerait devoir justifier l’accusation de plagiat qu’on a parfois portée contre lui. Pourtant, Larivey ne faisait que se conformer aux habitudes littéraires de son temps et à cette éthique de l'imitation que prônait Jacques Pele-tier. Puisque « la plus vraie espèce d’imitation, c’est de

« traduire » et qu'« une bonne traduction vaut trop mieux qu'une mauvaise invention», Larivey, pleinement conscient de son métier, pense élaborer une œuvre authentique et «d'un nouveau genre>>.

L'aisance avec laquelle les répliques se coulent dans un langage parlé émaillé de dictons et de proverbes, les allusions nom­ breuses à l'actualité française du temps et, surtout, l'ex­ pression des sentiments confèrent à ce théâtre d'imita­ tion sa pleine autonomie.

Comédies d'intrigue, qui procèdent du genre de la commedia sosrenuta, plutôt que comédies de caractère, les pièces de Larivey mettent en scène les types traditionnels du valet malin (Frontin), du vieillard avaricieux et concupiscent (Séverin, dans les Esprits), de l'entremetteuse, du pédant ridicule, du mata­ more et du ruffian, tOut en les adaptant aux situations sociales de la France des derniers Valois.

Ici et là, au cours de la suite échevelée des scènes, perce le comique de caractère, comme dans ce monologue de Séverin (les Esprits) qui inspirera directement le soliloque d'Harpa­ gon pleurant son or et sa cassette.

C'est alors que, conformément au vœu de son auteur.

qui a lu Horace, la comédie accède à cette « morale filosophie, donnant lumière à toute honnête discipline et, par conséquent, à toute venu ».

BIBLIOGRAPHIE Ancien Théâtre françois ou Collection des ouvrages dramati­ ques les plus remarquables depuis les M ystè re s jusqu 't) Cor­ neille, Paris, P.

Jannet, 1854-1857, 10 vol.

in-16 (Bibliothèque elzévirienne); t.

V; VI et VIT pour les 9 comédies connues de L.).

Les Esprits, comédie, adaptation en /rois ac/es par Albert Camus, dans Théâ1re.

Récits, Nouvelles d'A.

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A consulter.

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Freernan, >, Bibliothèque d'Humanisme el R en a is sa nce, 1979, t.

XLI, p.

137-145; Pierre de Lariv ey .

clra­ no ine de Troyes.

trad ucte ur, astrologue et auteur de co m éd ie s.

Y.

Bellenger éd ..

Klincksieck, 1992.

F.

LESTRINGANT. »

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