Le cageot, Francis Ponge commentaire composé

« poète.

En effet, le cageot est magnifié, déjà par le titre « Le cageot », où le L peut s’entendre avec un « L » majuscule, renforçant la majesté de la présentation.

Pour le poète, le cageot dépasse sa fonction première et revêt une certaine importance, car il transporte des « denrées fondantes » et il « luit de l’éclat ». Enfin, le cageot est maître de l’action et est acteur.

Il est le sujet de verbe direct « il sert, il dure, il enferme, il luit ». A la fois simple, banal mais aussi magnifié, le cageot est donc à la fois objet et sujet, ce qui montre que le poète Ponge n’est jamais loin de lui. III/ Le parti pris du poète On sent la présence du poète dans ce poème.

Même si celle-ci ne se matérialise pas de manière directe (pas de pronom personnel, pas de présence grammaticale), on ressent une présence humaine et un regard bienveillant du poète sur le cageot.

Il est mélioratif et l’expression « cet objet est des plus sympathiques » témoigne l’insistance du poète à nous montrer le cageot sous ses meilleurs aspects.

L’adjectif démonstratif « cet » dans « cet objet » révèle aussi la présence du poète qui, comme un démonstrateur, montre l’objet sous toutes ses coutures à son auditoire.

On ressent également comme de la souffrance à l’égard de cet objet (jeté sans retour) voire de la pitié, même si le poète nous demande, sans doute par pudeur et par respect, de ne pas trop s’apitoyer sur le destin du cageot. Le poète manifeste aussi sa présence (et donc son parti pris en faveur du cageot) par l’humour qui apparaît au fil des lignes.

Ponge nous propose dès le début un jeu de mots et un jeu de sonorité avec « de la cage au cachot, il y a cageot ».

Il y a également le jeu de mot (ou le double sens) avec le verbe « s’appesantir » à prendre au premier degré (peser de son poids) et au second degré (insister).

Le poème commence donc comme il finit, avec un jeu de mots et avec humour.

Le poète parle donc du destin tragique du cageot avec humanité et légèreté, mais sans trop se prendre au sérieux et sans vouloir rajouter trop de gravité. Francis Ponge consacre un poème entier au cageot, objet des plus banals et dont l’utilité n’est pas première.

Et pourtant, avec trois petits paragraphes, le poète réussit à nous prouver avec humanité et humour que le cageot est bien plus qu’un objet.

En le mettant en valeur et avec son regard des plus bienveillants, le poète nous fait partager son affectation.

Cette transformation du cageot proposée par Ponge (l’objet banal devient un sujet au destin tragique) interpelle le lecteur.. »