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commentaire le pain francis ponge

Publié le 10/12/2020

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?Commentaire linéaire « Le pain », Ponge Introduction Le parti pris des choses est un titre manifeste et polémique, car il annonce un recueil qui se détourne des humains, pour se consacrer aux choses. Ce parti pris antilyrique s?oppose aux préoccupations esthétiques (surréalisme) et politiques de l?époque (la Seconde Guerre mondiale). Mais si Ponge investit les choses, c?est pour les décrire et les sublimer. Il anime l?inanimé. Ce réenchantement du monde poétise la vie quotidienne, en rappelant au lecteur le mystérieux foisonnement des éléments qui l?entourent. A la fois comique et sérieux, les descriptions poétiques de Ponge interroge également la création poétique. « Le pain » décrit cet aliment banal en quatre brefs paragraphes, entre l?éloge et le blâme. Problématique Nous verrons comment, à travers la description métapoétique du pain, Ponge sublime un objet banal, tout en soulignant son caractère prosaïque.(manque de noblesse,d ?idéal et poésie) Plan Dans les deux premiers paragraphe, Ponge décrit la sublime dureté extérieure du pain. Puis, dans le deuxième et le troisième paragraphe, il dénigre la mollesse intérieure du pain : la mie. I Description de la sublime dureté extérieure du pain (Deux premiers paragraphes) Le poème évoque tout d?abord « La surface du pain ». Ponge part de l?impression initiale qu?il éprouve face à une chose aussi banale. Le poème est l?exploration de cette impression première. L?adjectif « merveilleuse » crée une rupture, car il sublime déjà une chose banale. L?adjectif a un sens très puissant, de par sa charge poétique et médiévale. Cet ...

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« Le pain donne l’impression que l’on a « à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.

» Les reliefs et le quignon du pain, par métaphore, sont assimilés à des montagnes.

Ponge sublime le pain à travers une gradation ternaire. Le recourt au pronom indéfini « on » cherche à restituer une expérience collective et banale, à laquelle Ponge nous invite à être plus attentif.

L’emploi du présent de vérité général a la même fin : décrire, définir ce qui est commun.

Pourtant, l’impression qu’il décrit apparaît en décalage avec l’expérience quotidienne que l’on fait du pain.

Cela suscite un effet comique.

Mais cela souligne également la beauté du pain que le lecteur ne perçoit peut-être pas. Le deuxième paragraphe prolonge la description.

La locution adverbiale « Ainsi donc » confère au poème le sérieux d’une encyclopédie, d’une leçon. La pâte à pain est en revanche décrite de manière péjorative, de par l’adjectif « amorphe » et l’infinitif « éructer ».

Cette description écœurante contraste avec la splendeur extérieure du pain.

La préférence de Ponge a une dimension métapoétique : il préfère le poème achevé au brouillon du poème.

En passant de la laideur à la splendeur, le pain suit la même dynamique que le poète : rendre sublime le banal et le laid. « le four stellaire » permet cette transformation et cette sublimation.

L’adjectif « stellaire » crée un oxymore .

L’éloge du four tient aux pouvoirs magiques dont il dispose, et qui sont comparables à ceux du poète. Cuite, la pâte « s’est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… » L’énumération et l’aposiopèse r estituent la fascination du poète pour le pain.

La métaphore montagneuse est filée.

La surface du pain, immense et sublime, s’élève, et dispose ses fascinants mystères (« crevasses »).

La croustillance est assimilée à la dureté des pierres. Ponge sublime et éternise le pain en l’associant à un élément naturel. Le pain constitue une architecture complexe et jouissive de par son achèvement : « tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces ».

Le déterminant indéfini « tous » et l’adverbe intensif « si » confèrent un ton hyperbolique à cet éloge.

De l’informe « masse amorphe » est née un palais somptueux à la dimension cosmique : « la lumière avec application couche ses feux ».

De l’informe est née la forme, comme le souligne la locution prépositionnelle « avec application ».

Le pain symbolise la création du monde .

Il représente surtout la création du poème. Le paragraphe s’achève sur le dédain méprisant du poète « pour la mollesse ignoble sous-jacente.

» La sublime dureté extérieure forme une antithèse avec l’hideuse mollesse intérieure.

Ponge fait une transition habile vers la suite du poème. II Le dénigrement de la mollesse intérieure du pain : la mie (Troisième et quatrième paragraphes) Cette intériorité est désignée par termes péjoratifs : adjectifs « lâche et froid » , mot composé « sous-sol », dont la préposition exprime la notion d’infériorité. C’est cela « que l’on nomme la mie ».

Le pronom indéfini et le verbe « nommer » montrent combien Ponge interroge la définition des mots, qu’il réécrit.

Son travail de resémantisation fait l’intérêt de sa poésie analytique et surprenante.. »

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